Paranoïa Spatiale

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Je suis dans mon salon. Il y a une silhouette qui me fixe derrière la fenêtre. Je vis au septième étage... 

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-Sergent, réveillez-vous !

Personne n'a envie d'entendre ça, surtout quand il est trois heures du matin. Mais même si on est à quelques milliers de kilomètres de la Terre, on n'arrive jamais à fuir nos responsabilités. J'ai soulevé le chat qui ronronnait tranquillement sur mon ventre, puis je me suis assis sur le bord de mon lit. 

-Ça va, ça va, j'arrive. Que se passe-t-il encore ? 

-C'est Parker et Réno. Ils sont de retour de mission mais on a dû les enfermer. Ils sont très violents et tiennent des propos incompréhensibles. Il faut que vous leur parliez. 

Je ne pensais pas qu'ils seraient de retour si vite. Il me semble que leur mission devait durer plus d'une semaine. S'ils reviennent après deux jours seulement, c'est que quelque chose a mal tourné. Étant le plus haut gradé, ça va encore être pour ma pomme. Quelle idée j'ai eue d'accepter cette mission. Je hais ce vaisseau. Je hais l'espace, putain. 

-Très bien. Inspectez leur navette de retour. J'avais dit au scientifique en chef de tenir un journal de mission : vérifiez s'il l'a avec lui, ça nous sera utile. Ah, et dites à Judith de me préparer un café, je pense ne pas pouvoir me recoucher avant un bon moment. 

Après ce réveil pour le moins difficile, je me suis dirigé vers les cellules de confinement. Quand Jean me disait qu'ils étaient violents, il ne mentait pas. Dans leur cellule, Parker et Réno semblaient extrêmement nerveux. Ils hurlaient à plein poumons. 

-On va tous mourir si on ne fait rien bordel ! 

-Libérez-nous ! Ou vous allez le regretter !

Quand ils m'ont aperçu, ils m'ont directement interpellé. 

-Sergent. Vous êtes quelqu'un de sensé. Écoutez-moi. Il s'est passé quelque chose de terrible sur cette planète. 

-Réno, calmez-vous. Je ne sais pas quelle mouche vous pique mais vous avez intérêt à avoir une bonne raison de me faire lever à une heure pareille. Moi et le chat, on passait une nuit des plu- 

-On n'a pas le temps pour ça. Écoutez-moi. Tous les scientifiques présents sur cette planète sont morts. Tous les soldats... Nous sommes les seuls rescapés.

Malgré mon réveil soudain, j'étais de bonne humeur. Mais quand Réno m'a annoncé que Parker et lui étaient les seuls rescapés de l'expédition sur la planète inconnue, mon moral a considérablement baissé. Mon visage s'est assombri. J'avais des amis dans cette équipe... 

-Que... ? Dites-moi que c'est juste une mauvaise blague. Je ne vous permets pas de plaisanter avec ça. Soldat, si c'est un mensonge, vous allez le regretter, je vous le garantis ! 

-Je n'oserais jamais, sergent. Voilà ce qui s'est passé... 

  Il m'a raconté toute l'histoire. Il semblerait qu'en faisant des tests sur une substance organique trouvée sur cette planète, les scientifiques auraient réveillé une matière capable d'infecter les êtres vivants et de les contrôler comme des marionnettes. Ils en prendraient le caractère et les souvenirs et seraient ainsi difficiles à identifier. N'importe qui pouvait être infecté. Parker et Réno avaient réussi à s'échapper de justesse en abattant tous leurs poursuivants. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'y réfléchir, une alarme a retenti. Il n'a pas fallu longtemps avant de voir débouler Judith, mon café à la main. 

𝕻𝖆𝖓𝖉𝖊𝖒𝖔𝖓𝖎𝖚𝖒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant