Chapitre 19

1.1K 218 28
                                    

Isaac sort de la réception et nous fait signe de le suivre.

Le motel paraît assez glauque en réalité. Il semble vide et vieillot, avec une façade qui aurait bien besoin d'un ravalement, perdu au bord d'une route noyée d'arbres.

On monte alors un escalier en métal, menant à un long balcon qui donne accès aux chambres à l'étage par l'extérieur, avant de s'arrêter devant une porte.

Isaac tend à Nathanaël une clé.

— Linda dormira avec toi. Je ne veux pas qu'elle soit seule.

Nathanaël hoche la tête, acquiesçant à la demande de son supérieur.

— Entendu.

— Et assure-toi qu'elle ne fasse pas le mur, lui chuchote-t-il à l'oreille, de manière à ce que je ne l'entende pas.

Sauf que mes oreilles traînent partout.

— J'ai entendu, je lâche alors.

— Demain, départ sept heure tapante. Bonne soirée, réplique-t-il en ignorant ma remarque, avant de disparaître dans sa chambre.

Je lève les yeux au ciel.

— Il se met bien, une chambre lui tout seul, je déclare, alors que Nathanaël introduit la clé dans la serrure.

— C'est le boss, sourit-il.

Et oui.

La chambre n'a rien d'extraordinaire. Elle est rudimentaire, assez vieillotte, à l'image de l'extérieur. Deux lits simples collés, des tables de chevets, un bureau en guise de table et un faible éclairage...

D'un mouvement de main, il sépare les deux lits, avec sa magie..

Nathanaël a un côté prévenant si agréable. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il soit une si bonne personne.

— Ça, c'est la classe! La vie des sorciers doit être incroyable, je m'exclame, rêveuse.

Nathanaël fait une petite moue.

— A condition de savoir contrôler sa magie et d'utiliser sa magie à bon escient. Cette dernière a souvent un prix, réplique-t-il en se plaçant devant moi.

Le sorcier fait tournicoter ses doigts au niveau de mes blessures, et je comprends qu'elles ont disparu quand je ne ressens plus la douleur.

— Et quelle sera son prix pour ça? Je demande alors en laissant échapper un petit rire.

Nathanaël sourit à nouveau.

— Aucun. C'est de la magie blanche. À la base, c'est fait pour ça, pour le bien-être et la santé.

Je hoche doucement la tête, en m'allongeant sur mon lit après avoir retiré mes baskets.

— Est-ce que tu utilises de la magie un peu plus...

— ...sombre? Poursuit-il en hochant un sourcil.

— C'est ça...J'acquiesce, attentive.

Il secoue alors négativement la tête.

— Non. J'ai toujours refusé de la pratiquer. Mais, mes pouvoirs se retrouvent donc limités. C'est pour cela, tu as dû remarquer, que Vildred a tendance à rechigner quand il est avec moi.

J'avais en effet remarqué que le sorcier avait l'habitude d'être mal à l'aise face à la présence du chasseur, et jusque-là j'ignorais pourquoi.

— Vous ne vous vous entendez pas, lui et toi...? Je demande alors.

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant