Chapitre 74

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« Jonas prior est vivant ».

Cette phrase résonne encore dans ma tête.

Je suis happée par mes pensées depuis que je l'ai entendue.

De multiples questions m'assaillent. Est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est vrai ? Que faire maintenant qu'on a cette information ?

Cela remet énormément de choses en cause,

— Combien je te dois, Monica ? Demande alors Isaac en sortant son portefeuille.

— Oh, rien de matériel pour toi, beau gosse. Mais, on peut s'arranger sur d'autres choses, lui susurre-t-elle en balayant ses ongles interminables sur son torse.

Je ne sais même pas comment on peut vivre normalement avec des ongles aussi longs, sans se faire mal.

— Le dollar, comme monnaie d'échange, me paraît adéquat, rétorque-t-il, en maintenant toujours une distance professionnelle, en lui tendant quelques billets.

La sorcière compte alors ses sous et finit par acquiescer, en glissant son argent dans son décolleté voluptueux, d'un geste suggestif, et aguicheur.

Elle hausse les épaules, visiblement pas non plus susceptible sur le fait qu'il ait refusé ses avances.

— Comme tu voudras, chéri. Tes désirs sont mes ordres, réplique-t-elle d'une voix mielleuse.

Elle nous raccompagne alors à la sortie. Isaac est le premier à passer la porte et à se retrouver sur le trottoir. Monica m'interrompt, alors que je suis encore dans la boutique, en plantant ses ongles pointus dans mon bras.

Je me fige sur place et mon sang fait un seul tour dans mes veines.

Elle me fixe droit dans les yeux d'un regard étrange qui je dois l'avouer m'effraie un peu.

— Qu'est-ce que vous voulez ? Je demande, le cœur battant et un peu méfiante.

— Te mettre en garde, ma jolie. L'énergie que j'ai perçue est très noire. Lors du rituel, j'ai eu une vision.

Je me crispe alors. Des frissons parcourent mon échine.

— Une vision ? Je murmure.

— Il y avait du sang...beaucoup de sang. L'odeur était omniprésente.

Un sentiment d'effroi se propage en moi.

— Êtes-vous sûre ?

— Je te dis ce que j'ai vu. Je sais que tu seras maintenant tentée de retrouver ton frère. L'énergie qui l'anime est mauvaise. Il t'apportera des ennuis, c'est certain.

Je ne sais pas quoi répondre. J'essaie de taire en moi le vent de panique qui m'anime alors.

Je finis par hocher doucement la tête, attentive.

— Merci pour votre mise en garde. Je ferai attention, je déclare, en sortant de la boutique.

— Isaac, mon chou, interpelle-t-elle le loup-garou, alors qu'on commence à tourner les talons.

Le jeune homme hausse un sourcil.

— Monica ?

— Si tu ressens l'envie un soir de passer un moment un peu plus...intime, tu sais où me trouver, lui susurre-t-elle d'une voix aguicheuse, en glissant lascivement ses doigts au niveau de sa poitrine.

Comment vous dire que je fixe la scène sidérée, ne sachant pas quoi faire entre hurler d'indignation et me taire afin de ne pas accentuer l'embarras de cette situation.

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