Chapitre 96

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Je me réveille avec un mal de crâne important, mais reposée. Je passe en revue la soirée d'hier et je me crispe quand les souvenirs me reviennent en mémoire.

Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

J'ai été complètement inconsciente. Je me suis mise en danger, en risquant ma vie pour pas grand chose. Le pire dans tout ça c'est que j'ai l'impression que je n'étais plus consciente de moi, que j'étais dans un état second. Parce qu'à cet instant précis, jamais je ne ferai ce que j'ai fait hier.

J'attrape alors mon téléphone posé sur la table de nuit et jette un coup d'œil aux messages qu'on m'a envoyé dans la journée.

Pas mal d'appel manqué de Vildred s'affiche sur l'écran, mais surtout une masse de message de la part d'Isaac. Ce qui est assez étonnant quand on sait que lui n'a répondu à aucun de ceux que je lui ai envoyé depuis le retour de notre week-end tragique. Dans ses messages, il dit qu'il s'inquiète pour moi et me demande de lui dire où je suis. Mon téléphone était éteint, hier. Je n'ai donc pas pu les lire. Mais, ces messages me font chaud au cœur. Il me conforte dans l'idée que malgré les atrocités qu'ils m'a balancé à la figure hier matin, il ne les pensait pas vraiment. Le problème d'Isaac, c'est quand il est énervé, il peut aller très loin dans ses décisions.

J'essaie de me rappeler d'hier soir. Tout est flou et je crains de n'avoir été trop loin avec Isaac. J'espère vraiment que je ne lui ai pas avoué mes sentiments, ce serait vraiment la honte. Je me rappelle juste qu'il était présent avec moi et qu'il m'a aidée. Il n'a pas répondu à mes questions, et je crois qu'il était mal à l'aise face à ces dernières. Mais, je sens encore la chaleur de sa main recouvrant la mienne. Une sensation électrique balaie le creux de mon ventre, quand j'y repense.

Quoiqu'il en soit, j'aurais une discussion avec lui. Une vraie discussion posée. Hier soir, je n'étais pas en mesure d'avoir une conversation censée, mais aujourd'hui si. Et puis la tension est redescendue du côté d'Isaac. On devrait réussir à parler tous les deux. En réalité, après la tendresse du moment d'hier, j'en oublie complètement Nina. Et ce n'est pas plus mal.

Je me rends compte que j'ai reçu un message de Vildred, ce matin.

« Isaac te donne ta matinée. Quand tu es réveillée revient le plus vite possible à l'Enclave, j'ai un cadeau pour toi. »

Un cadeau ?

Ma curiosité me soulève alors le cœur. Venant de Vildred, cela m'intrigue encore plus. Je me demande dans son vocabulaire d'homme sans émotion ce que signifie le mot « cadeau ».

Je guette l'heure : treize heures trente, me lève alors et m'habille avant de me mettre en route pour l'Enclave.

Quand j'arrive, je me dirige vers le bureau de Vildred, mais il est absent. Je traverse le couloir à la recherche d'un visage connu, avant de tomber sur une salle avec la porte entrouverte. Il y a Laura, Nathanaël et Vildred. Ils sont tous les trois agglutinés à une étrange machine dont ils semblent faire les réglages.

— Vous vous êtes procuré un ordinateur des années 90 ? Je lance alors sur le ton de la plaisance.

Les trois protagonistes qui ne m'avaient pas entendue arriver de retourne alors vers moi.

— On a fait la fête, apparemment hier, Sosie, réplique Vildred, en mentionnait ma disparition de la veille.

Je m'assois alors à la table centrale et prends mon visage dans les mains.

— Pas une seule réflexion. Je sais que j'ai été complètement stupide. Ça ne se reproduira pas, je rétorque, ne voulant pas en reparler.

Vildred me lance son regard d'analyse habituel, ce qui me met un peu mal à l'aise.

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant