Chapitre 35

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Je ne vois pas ce qu'on peut faire, déclare Ross. On est coincés ici.

Merci pour l'optimisme.

De rien.

Ils vont vouloir nous interroger. Ils pensent qu'on a kidnappé Junon.

Ça n'a pas de sens.

Peut-être que si. Peut-être que Junon a bel et bien disparu, et que quelqu'un nous fait porter le chapeau.

Thétis ?

Je ne vois pas qui d'autre.

Ma psychopathe de mère biologique a enlevé ma psychopathe de mère adoptive. Génial.

Tu as oublié de mentionner ton psychopathe de frère ju...

Ma mâchoire se décroche. Le psychopathe en question me sourit depuis l'autre côté du hublot.

Jackson ? s'inquiète Ross.

A court de mots, je lui envoie une image mentale.

Oh, génial. Il ne manquait plus que lui, me répond mon coéquipier tandis que le digicode à l'extérieur émet une série de « bips ». La porte coulisse et je bondis sur mes pieds.

- Ne t'approche pas.

Rémond hausse un sourcil ironique.

- Sinon quoi ? Vous êtes désarmée, Mlle Jackson.

Je lui souris, vicieuse.

- Je l'étais aussi la dernière fois.

Une lueur étrange apparaît dans son regard. Curiosité ? Avidité ? Je n'ai vraiment pas envie de savoir.

- Disons plutôt que vous ne l'êtes jamais vraiment.

- Grâce à ta mère. Tu la remercieras de ma part.

- Thétis n'est pas ma mère. Plutôt ma...créatrice.

Bien malgré moi, ses mots piquent mon intérêt. Ross et moi n'avons trouvé aucune trace de son sosie dans les dossiers, ce qui suggère qu'il n'a jamais fait partie du programme. Il semble pourtant avoir exactement le même âge que mon coéquipier. Mais s'ils étaient jumeaux, nés en même temps, pourquoi les traiter différemment ? Il ne me faut qu'une seconde pour assembler le puzzle.

- Tu es un clone. Elle t'as fabriqué quand elle a perdu Ross après l'intervention de la PI. Tu n'es qu'une poupée de remplacement, à qui elle a donné le nom du frère le plus faible. Rémus, tué par Romulus.

- Je paries que vous vous sentez très intelligente.

L'aigreur de son ton contraste avec son vouvoiement. Je me demande pourquoi il continue à se fatiguer. Il m'a menacée, je l'ai assommé : à ce point-là, la politesse n'a plus vraiment d'importance.

- Juste moins stupide que toi, et ça me suffit. Pourquoi l'aides-tu ? Tu n'es rien pour elle.

- Je ne suis pas venu pour débattre.

Il glisse sa main dans la poche de son uniforme blanc, et en tire un petit cube sombre.

- Un cubidéo ?

Ces gadgets sont capables d'enregistrer quelques secondes d'images holographiques. Leur mauvaise qualité les a relégués depuis longtemps au rang de jouet pour enfants.

Avec un sourire pour seul explication, il me lance l'appareil. Je l'attrape par réflexe.

- Dépêchez-vous de libérer vos amis et de partir d'ici, m'ordonne-t-il. Le couloir est désert. J'ai reprogrammé les cellules : elles s'ouvrent toutes avec le même code.

Cass (sf/romance)Where stories live. Discover now