Chapitre 3. ✔️

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Les rayons d'or, qui entrent timidement dans un doux silence, viennent rompre la noirceur d'une encre opaque, brûlant la léthargie peu à peu au fil des secondes. Les rayons colorent doucement chacun des duvets de mon visage et la chaleur monte tranquillement tandis que la lumière perce les boucliers de mes yeux.

C'est à ce moment-là que je me réveille en sursautant, le front humide et des larmes qui ont coulé pendant ce souvenir douloureux. Chaque nuit, un cauchemar revient en boucle, sans que je n'arrive à l'oublier. Ce soir-là : l'assassinat de mes parents. Je ne me souviens pas de beaucoup de choses, vu l'âge que j'avais à cette époque, mais assez d'images me reviennent pour que je sois choquée une énième fois.

Je regarde autour de moi en essuyant mon front à l'aide de mon bras. J'expire et inspire pendant quelques secondes pour retrouver mon rythme cardiaque normal. J'ai un horrible mal de tête.

En enlevant le drap qui recouvre mes jambes, je remarque que je n'ai plus mon pantalon. Mais à la place un gros sparadrap disposé sur une grande partie de ma cuisse.

— Oh putain, chuchoté-je en grognant quand je pose mon pied à plat sur le sol.

Je me détache du lit pour essayer d'avancer. Je tombe et me retrouve à plat au sol. Je lâche un petit cri. Je dévisage ma cuisse et remarque que le sparadrap est à nouveau recouvert de sangs. Je dis plusieurs fois à la suite le même mot, « merde »

J'essaye de me redresser en me calant contre un mur puis je serre ma cuisse dans ma main afin d'arrêter le saignement. J'ai la respiration lourde et doucement, j'enlève le bandage. Mon cœur rate un battement. J'expire un bon coup quand je l'enlève enfin : je remarque un trou presque invisible à cause du sang qui le couvre.

Je me laisse glisser contre le mur pour me lever et j'essaye d'avancer jusqu'à la porte. Mais elle s'ouvre sur un jeune homme d'environ 22 ans, Brun, teint hâlé, ses magnifiques yeux marrons ne peuvent que ressortir. J'avale ma salive quand je le vois s'approcher de moi en grognant quelque chose que je n'entends pas.

C'était lui.

Il me soulève d'un coup sans prévenir et je gémis doucement. Je ferme les yeux et serre les dents alors que la douleur est de plus en plus présente. Après quelques secondes dans les airs, je suis posée sur un bord de baignoire et une ceinture vient tout de suite serrer ma cuisse très fortement, me faisant crier de surprise.

Il ne parle pas et fuit mon regard. Il s'occupe seulement de ma blessure. Sans me demander, ni me prévenir, il injecte de l'alcool sur la partie de ma jambe blessée. Je serre son épaule dans ma main recouverte de sang, tâchant son t-shirt noir. J'enfonce mes ongles pour éviter de crier.

Fumier.

Ça pue le sang, mais ça ne semble pas déranger le jeune homme qui est en face de moi. Il ne doit pas avoir l'habitude de cette odeur. Je ne pense pas que ce soit dans ses habitudes de soigner quelqu'un. Et je suis moi-même étonnée qu'il le fasse.

— ça va faire mal, dit-il, en sortant une aiguille.

Je le regarde en ouvrant la bouche, pour découvrir enfin sa voix. Rauque, pleine d'assurance, mais ce n'est pas le pas temps de rêver, car il me toise et attend que je sois prête pour commencer. Je serre les dents et enlève ma main de son t-shirt pour m'accrocher au bord de la baignoire. Je hoche la tête pour lui indiquer que je suis prête pour qu'il recouse ma plaie ouverte.

Quand je sens l'aiguille qui commence à me transpercer ma peau, je lâche un grand cri étouffé tout en jurant plusieurs fois. Nom d'un chien.

*

Je suis là, assise sur une chaise, encore une chemise autour de mon corps. Le sang a arrêté de couler depuis que ma plaie est recousue. Ce qui m'a le plus troublée, ce fut douceur dans les gestes de l'inconnu, il arrêtait à chaque fois que je serais son T-shirt : je crois qu'il a eu mal au bout d'un moment, je lui ai totalement écrasé son épaule.

PURSUED [terminée]Where stories live. Discover now