Chapitre 2. ✔️

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2 JUIN 2018 – 21h00

J'arrive enfin chez moi après être passée au poste. Je gare ma voiture devant l'allée du garage.Il ne faisait pas encore nuit ; le soleil se couchait. Bien que lalumière éclaire encore le sentier, les arbres capturent le peu de clartés quirestent ; c'est comme s'il était déjà 22 heures. Il n'y a pas de lampadaires pour éclairer le chemin. Je ne peux compter que sur la lampe automatique, accrochée sur la poutreavant de la maison. J'habite seule, dans une petite (mais confortable) demeure juste à l'entrée de la forêt et à la frontière du nord-ouest de Portland. Il ne fallait pas du tout avoir peur de la solitude.

Je sors de mon véhicule en claquant la portière, puis sors les clefs de ma poche arrière. J'arrive devant ma porte et rentre les clefs. Je fronce les sourcils lorsque je remarque que celle-ci est déjà déverrouillée.

Sans faire de bruit, je la pousse puis rentre directement : je ne trouve personne. J'ai peut-être dû oublier de la fermer cematin, vu comment je suis partie en trombe, soufflé-je à moi-même.

Je fouille dans mes tiroirs et sors une arme à feu avant de la poser sur le plan de travail de la cuisine. Je me sers un verre d'eau. Je vais retourner là-bas. Il faut que j'aille tirer tout ça au clair. Les documents ne pouvaient pas apparaître en un clin d'œil sans que je n'y voie que du feu. Si je ne suis plus dans l'affaire, je vais faire mon business toute seule.

Tout d'un coup, j'entends le sol craquer. Je me retourne brusquement, sans rien voir pour autant. Je m'approche silencieusement vers mon pistolet avant de le saisir et de le charger. Mon cœur bat à la chamade, j'arrive à peine à respirer et mon sang se glace dans mes veines.

J'ouvre une porte qui va vers le sous-sol. J'avale ma salive. Je n'aime pas ce genre de scènes. Un autre bruit. Mon corps se raidit. Mes cheveux se hérissent et mes mains deviennent moites. Ce n'est rien Aurélie, tu as déjà connu bien pire. J'essaie de me rassurer même si ça ne marche pas le moins du monde.

Je descends les escaliers doucement, l'arme toujours devant moi. Le grincement du bois m'horrifie un peu plus. Pourquoi l'interrupteur se trouve en bas alors qu'il devrait être en haut ? J'arrive en bas. J'allume. Je jauge toute la pièce. Rien. Ça doit juste être le bois qui travaille. (C'est ce que j'aurais dit si j'étais une de ces filles dans un film d'horreur).

Quelque chose touche mes pieds. D'un seul réflexe, mon arme s'oriente vers le sol. Une petite truffe rousse vient se frotter contre ma jambe. Il miaule. Ma tête tombe en arrière, je souffle un bon coup et souris. Je range mon pistolet et le prends dans mes bras.

— T'es un sacré petit monstre, Spirou. N'est-ce pas ?

Finalement, j'éteins la pièce et remonte avec l'animal. Mon chat est ma seule compagnie depuis quelques mois. Je suis solitaire, mais pas à ce point. Je le lâche et le sors de la maison.

— Va faire peur à d'autres gens, ironisé-je.

Je ferme la porte. Je traverse l'allée du salon et une voix rauque arrive à mes oreilles.

— J'ai vraiment cru que t'allais pas rentrer. Néanmoins ton lit est confortable heureusement. De plus, je tiens à dire que tes sous-vêtements sont adorables.

Je me retourne d'un coup, en pointant mon arme vers une ombre. Il est assis sur le canapé, tenant un verre entre ses doigts. Je peux dire qu'il est grand, ses pieds touchent par terre : il est même avachi sur le sofa. Lorsqu'il se lève, il a au moins deux têtes de plus que moi. Pourquoi je suis petite ? À étendre sa remarque, je peux facilement déduire que c'est un homme et jeune. Peut-être 20 ou 21 ans. 

PURSUED [terminée]Where stories live. Discover now