Chapitre 5.✔️

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Je me réveille doucement sans pour autant l'être complètement. Après quelques secondes ; ma vue s'est améliorée. Je considère un homme qui s'avance vers moi. Je ne vois pas son visage. Il est flou, inimaginable. Il s'approche avec un objet. J'essaye de me débattre en voyant le sang dégouliner le long de la lame. Je cherche à hurler, mais je suis muette. J'aspire à déguerpir, je suis pourtant enchaînée : je ne peux pas m'enfuir.

Je n'entends rien d'autre que ces cris sourds que je lance. Je ne sais pas où je suis. Qui est cet homme ? Que veut-il ? Je ne perçois rien ; je peux néanmoins avouer qu'il a une cagoule sur le visage.

J'ai mal et je ne sais même pas où. Je sais que je souffre, mais je ne sais pas comment. J'ai froid. Mes pieds nus sur le béton sont engourdis et mes cheveux relâchés me chatouillent un peu la nuque. Je regarde autour de moi et remarque que je me trouve au milieu de la pièce sans fenêtre. Une faible lumière passe sous la porte. Brillante ; aveuglante. Des bruits de pas approchent et font un jeu d'ombres. L'accès s'ouvre suivi d'un petit bruit aigu.

J'essaie de tirer pour briser les chaînes en fer et ce sont mes poignets qui en paient le prix. Une main rude caresse mon ventre.

— Tu veux voir ton frère ? Chuchote l'homme.

Sa voix résonne et s'amplifie dans la pièce vide. Il me contourne et se plante devant moi, sa prisonnière. Il parcourt mon buste à l'aide d'une de ses dagues.

— Qu'en dis-tu ?

Par je ne sais quel courage, je lui crache au visage. Il enfonce légèrement le tranchant de la dague dans mon ventre, faisant couler son sang. La brulure de l'objet coupant dans ma chair est vive.

Je crie et essaye de me débattre du mieux que je le peux. La douleur est insoutenable. Je tente du mieux que je peux pour ne pas hurler, mais impossible ; je n'arrive pas.

Puis, il enlève son couteau et s'éloigne.

— Tu as tué ton frère.

Je me mords la lèvre pendant que les larmes coulent abondamment ; ne pouvant les empêcher de tomber. J'ai mal. Partout et pourtant il n'a planté le canif qu'à un seul endroit.

— Non, je ne l'ai pas tué.

— Si ! Tu l'as tué ! Crie-t-il. Tu as abandonné ton frère ! Ta famille !

J'éprouve le besoin de parler, mais rien ne sort. Je sens juste mes nombreuses larmes couler sur mes joues sans pour autant sentir celles-ci mouillées.

Je ne sais pas quoi faire. Me débattre ne sert probablement à rien à ce que je voie. Plus je me défends, plus ça le rend fou. Son visage reste caché.

— Jouons à un jeu Aurélie, rigole-t-il.

Tout d'un coup, je ne me trouve plus dans la pièce mais dans une forêt.

— Nous allons faire la même chose qu'à ton frère.

Je jette un coup d'œil sur mon corps et remarque qu'il n'y a plus de chaine qui entoure mes poignets.

— Tu as 5 secondes pour t'éloigner le plus possible.

J'entends sa voix qui résonne dans toute la forêt, comme si c'était un esprit.

— Si tu es dans la ligne de mire : Boum, explique-t-il. T'as compris ? s'informe-t-il. Maintenant cours, souffle une voix dans les airs.

Je suis tétanisée et je respire fortement. Je ne bouge pas. Ma lèvre tremble et mes membres aussi. Je tourne en rond, regardant à côté de moi et au-dessus de moi. Rien. Je peux simplement voir une forêt sombre, qui n'est pas du tout rassurante. Puis une grosse voix virile, qui rendrait presque sourd, tonne :

PURSUED [terminée]Where stories live. Discover now