Chapitre 33. ✔️

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Je me précipite vers la pièce. Lorsque j'y rentre, elle se teint de dos. Ses mains sont posées sur la table comme si elle avait besoin d'un appui. Je m'approche doucement en prononçant son nom pour ne pas lui faire peur. Mais je n'ai pas le temps de toucher son bras qu'elle se retourne et s'éloigne de moi, paniquée. Mon regard glisse sur son cou, ses cheveux, les sourcils froncés. Elle s'essuie les joues et tente de retirer ses larmes.

— Je ne veux pas t'effrayer... chuchoté-je.

C'est déjà le cas. Elle cache sa bouche avec sa main droite. Un sanglot s'échappe de ses cordes vocales et les reniflements qu'elle sort me brise un peu plus le cœur à chaque seconde qui passe. Je l'observe soigneusement pour m'assurer qu'elle va bien.

— Parle-moi. Tu vas bien ?

Non et je le vois bien. Ses yeux marrons étudient mon visage, cherchent, me supplient de ne pas la forcer à raconter. J'imagine les pires scénarios. Je passe une main dans mes cheveux de nervosité. Je n'arrive pas à la cerner car elle ne prononce rien, elle ne veut rien me dire et je ne peux pas l'aider si elle ne me dit rien.

— Merde, Aurélie, parle-moi !

Je m'approche d'elle à nouveau, mais elle recule hors de portée.

— Je suis désolé, je...

— Non, je vais bien, je...

Une crampe apparaît, elle me serre la poitrine alors qu'elle craque en plein milieu du salon. Je crois mourir, debout sans rien dire, la regarder baisser le menton, les joues rouges. Elle n'est plus aussi forte. Emile l'a achevé jusqu'à sa dernière lueur.

Encore une fois, je m'avance pour tenter de la prendre dans mes bras. Mais je m'arrête pour être sûr qu'elle ne me rejettera pas une nouvelle fois. Je suis énervé, triste, j'ai mal. Je ne sais pas ce que je ressens, tout est perdu.

— Je vais te prendre dans mes bras, mais si tu n'es pas d'accord je te laisse tranquille.

Depuis quand je demande la permission ? Elle ne prononce rien et continue de pleurer. Je marche alors et la prends dans mes bras en serrant tout ce que je peux de son corps frêle pour la consoler. Elle ne me serre pas en retour. Mais je m'en fous. Je me rends compte que je ne peux plus lui faire de mal parce que je l'aime et qu'une seule pensée venant d'Emile lui faire du mal arrache mon cœur de ma poitrine.

— Hey du calme...

Elle souffle d'un air frénétique alors que je sentais ses larmes mouiller mon haut. J'embrasse ses cheveux et tente de la calmer.

— Tout va bien... Il ne te fera plus rien...

Après qu'elle se soit calmée, je décide de bouger et de la lever. Il y a un grand changement depuis la première fois que je l'ai porté de la même façon. Son corps est beaucoup plus léger et donc plus simple à porter. Je la serre dans mes bras et embrasse son front pour la rassurer.

Je me déplace et la dépose sur un lit confortable cette fois-ci. Je tente de la déshabiller pour lui permettre de dormir confortablement mais lorsqu'elle commence à se débattre et à pleurer de nouveau. Je grimace et arrête tout mouvement.

Hey Hey. Du calme, c'est moi.

Je m'approche et repousse ses cheveux derrière son épaule nue, en veillant à passer les doigts contre sa peau chaude.

— C'est moi. Emile n'est plus là, il ne te fera plus aucun mal.

Elle continue de pleurer et ne se détend toujours pas. Je passe la main sur ses cheveux qu'elle avait coupés. Elle frissonne et serre entre ses mains mon T-shirt.

PURSUED [terminée]Where stories live. Discover now