Chapitre 30. ✔️

11.3K 476 23
                                    

Les mains posées sur la table, je fixe la carte. Hugo à côté de moi, ne semble pas vraiment porter de l'importance pour celle-ci, continue de me parler sur les possibilités que l'on a pour attaquer Emile.

Mon esprit divague. Encore une fois. Et souvent depuis qu'Aurélie est arrivée. Si Emile était là, il me dirait sûrement que je suis faible à repenser à elle. Il a raison, je ne peux pas, je dois être sans pitié avec elle, la faire souffrir et essayer d'avoir des informations sur lui.

Impossible pour le moment, elle ne fait que me défier, me mettre une défie reste toujours sa spécialité. Il n'y a même pas 15 minutes, je rentrais et je vois Léon l'épaule en sang. Je rigolais au fond de moi. Il m'a supplié pour qu'il prenne soin d'elle et que je ne brutalise pas sa chère sœur. Le monde est petit je dois l'avouer : mon ami, frère d'une pute de policière. C'est marrant de se dire qu'elle pense que son frère est mort et qu'il est, en réalité, juste en face d'elle.

J'ai toutefois arrêté de rigoler lorsque j'ai appris que Jack avait osé la toucher et presque la violer. Léon est arrivé au bon moment – si on peut le dire. Il l'a frappé, réduisant son visage presque à l'état de légume tellement il était amoché. Je ne lui en voulais pas, Jack méritait ce sort.

Austin s'occupe d'elle pour le moment, elle n'est pas dans mes pattes. Il peut en faire ce qu'il veut, son sort me passe au-dessus du crâne, je me fiche franchement d'elle et ce qu'il peut lui arriver. Enfin, presque. J'ai confiance en lui, je sais qu'il n'oserait pas dépasser les limites que j'impose : Aurélie est à moi et à personne d'autre.

— On peut peut-être essayer de voir comment il se déplace.

Léon secoue la tête en fronçant les sourcils.

— Impossible, il disparaît comme s'il n'avait jamais existé.

Bien que Léon soit très professionnel dans le domaine, il est très sentimental et « fleur-bleu », il est donc impossible pour lui de tuer quelqu'un. Il patrouille dans la ville depuis que je sais qu'Emile reste dans le coin. J'ai des suppositions selon lesquelles Emile reste ici seulement parce qu'Aurélie vit de ce côté de l'Amérique. Selon mes sources, il est revenu en 2015 à Portland pour je-ne-sais-quelle-raison. Je me demande ce qu'il attend pour passer à l'action. Qu'est-ce qu'il cherche à faire ?

— On sait qu'il travaille dans la police, j'interviens, il faut juste que l'on trouve une personne assez dupe pour le convaincre de nous aider.

— Tu veux que l'on négocie avec un policier ? Tu sais ce qu'il nous arrive si l'on se fait choper ? S'esclame Hugo.

— Qui a dit que l'on allait négocier ?

Durant toute mon enfance, j'ai fui et personne n'a réussi à me mettre derrière les barreaux. J'ai toujours un coup d'avance sur la police – j'ai toujours su bien m'entourer. Une voix froide prononce mes noms. Interrompu dans nos affaires, je ferme les yeux et serre les poings face à la personne qui se tient à la porte.

— Un problème ?

— Un gros même.

Il s'arrête de parler et c'est alors que je tourne complètement mon corps pour faire face à celui qui semble tout à coup mal à l'aise. Ses mains et son visage sont crispés et ses yeux cherchent un endroit autre que moi à jauger.

— La captive s'enfuie.

Mon corps se crispe. Ma fureur monte d'un coup.

— Et comment se fait-il qu'elle ait réussi à sortir de la pièce ?

L'incapable ne prononce aucun mot, ne voulant pas chercher à m'énerver un peu plus que je ne le suis maintenant. Je ferme les yeux, sors mon arme et tire sur lui. Il tombe à terre, un trou dans la tête et du sang qui coule sur le parquet.

PURSUED [terminée]Where stories live. Discover now