BONUS - FLASHBACK

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BONJOUR A TOI.

Ici va suivre un bonus, que j'ai mis un moment à écrire. Ce passage n'est en aucun cas difficile dans la compréhension ni dans la lecture - il n'y a en aucun cas des scènes de viol, de mutilation ou je-ne-sais-quoi.

CEPENDANT, je traite d'un sujet "assez difficile" qui peut arriver à tout le monde : l'état de stress post-traumatique qui est un symptôme GRAVE et non à prendre à la légère. 

SUR CE.

Bonne lecture.

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ANS AVANT LIAM

15 juin 2012 – 14 heures.

New York.

Je rentre dans la pièce où l'on m'a indiqué que je devais aller. Celle-ci était sobre, il y avait un grand mur taupe en face de moi, habillé d'un large cadre photo, dont les verdures et le couché de soleil donnent de la couleur au reste de la pièce. Les meubles sont parfaitement alignés et très bien choisis en termes de goût. Les deux fenêtres ouvertes donnent vues sur la ville de New York.

La jeune femme assise sur une grande chaise en face d'un bureau soigneusement rangé ne semble pas s'être aperçue de mon arrivée soudaine. Ses doigts, qui semblent petits comparés à tout ce mobilier, sont magnifiquement manucurés d'un bleu pétrole tandis que ses cheveux châtain clair sont tout aussi fidèlement attachés en un parfait chignon, qui ne semblent pas lui donner une grosse tête.

Me voici ainsi chez un psychiatre pour parler de mes cauchemars.

Ils sont réapparus il y a quelques mois de cela.

Je pensais en avoir fini durant mon adolescence – ces plusieurs années durant lesquels j'ai suivi des séances thérapeutiques et ces médicaments ont réussi à soulager ces traumatismes que je gardais comme cicatrices. A terme, j'espèrerais ne plus les voir revenir et enfin m'être délivrée d'une situation traumatique qui ne semble pas vouloir partir.

J'avais tord.

Au début, je n'y prêtais pas attention – je cachais cette maladie comme si je croyais, qu'au fond de moi, elles allaient s'estomper si je faisais comme si elle n'existait pas réellement – que j'étais juste dans ma tête (ce qui, en soit, l'est). Je croyais qu'ils allaient partir, mais mes peurs resurgissaient en permanence, m'obligeant à re-vivre constamment le passé que je souhaitais fuir.

Ça a empiré.

J'ai commencé à chercher des moyens de gérer ou d'oublier les traumatismes et la douleur émotionnelle. C'était ce qui me permettait de me maintenir en selle, comme si c'était ma bouée de sauvetage, sans jamais me sentir dépendante de cette douleur que je m'infligeais avec un calme froid et déconnecté.

Ça n'a pas fonctionné.

Ça a empiré.

J'ai cru que la meilleure solution à faire était de me faire penser à autre chose. Avoir mal autre part pour pouvoir vivre en paix. Tout ce que je voulais était gérer cette surabondance de terreurs, pouvoir vivre ma vie comme une personne normale.

Ça n'a pas fonctionné.

Ça a empiré.

J'ai fini à l'hôpital.

Ryan m'a trouvé un matin dans le salon. Allongée comme morte sur le parquet de l'appartement.

Je savais que le bonheur n'allait pas durer.

PURSUED [terminée]Where stories live. Discover now