PURSUED [terminée]

Chapitre 15. ✔️

— Arrête Liam, stop tu me fais mal !

Sans m'écouter il continue à me tirer les cheveux pour descendre à la cave. Le moment de répit qu'il m'a donné pour aller se nettoyer n'a pas été aussi long que je ne l'espérais. Je vais retourner à cet endroit. Celui qui me fait peur. Celui auquel je redoute. Toutes ces choses que j'ai vues et subit. Je ne peux pas y refaire face. Je ne veux pas. J'ai bien trop été traumatisée pour vouloir y retourner – et même y penser.

— S'il te plaît Liam, pardon, je ne recommencerai plus, ne m'emmène pas là-bas, s'il te plaît, le supplié-je.

L'eau salée brûle mes yeux.

Et si cette fois-ci j'y passais ?

Et si cette fois-ci, je n'allais pas retrouver la lumière du jour ?

A cette pensée, je commence à me débattre de toutes mes forces. Je me traine parterre en tentant d'y mettre tout mon poids. Je plante mes longs ongles dans la main gauche de Liam et y laisse des marques. J'aperçois Liam grimacer sans réels résultats – il continue à me tirer de force.

Je n'ai jamais été aussi faible. Si un jour j'arrive à sortir d'ici – si tentée que je sorte vivante tout court de cet enfer, le traumatisme fera partie de ma vie. Il me balance dans une pièce et y rentre avec moi. La porte se claque et je sursaute.

Quelques secondes suffisent pour détailler d'un coup d'œil la pièce. Sobre – encore une fois. Elle ne pue pas, il y a une petite fenêtre rectangulaire en hauteur, qui donne accès au jardin. D'un rapide mouvement, je protège mon visage avec mes bras tandis que je vois Liam s'approcher dangereusement de moi.

J'ai peur.

— Enlève ton T-shirt.

Etonnée, je baisse la garde doucement, mais continue à être en position de défense pour contre-attaquer n'importe quelle ruse de sa part. Alors que je pensais qu'il s'était avancé vers moi, il s'était au contraire dirigé vers un casier non loin de moi sur ma droite.

— Que-Quoi ?

— Enlève-le !

Sa voix résonne dans la pièce et j'exécute son ordre. Il ne fait pas très chaud ici, mes mains se frottent sur mes épaules. Le psychopathe m'étudie de bas en haut, alors que je me sens mal à l'aise en soutien-gorge. Il me lance subitement quelque chose de moue à la tête. Deux bandages blancs assez longs.

— Mets-les autour de tes poignets.

Je comprends vite ce qu'il veut faire. Il veut faire un combat, mais je ne suis pas sûre de gagner – je n'ai pas du tout la force d'attaquer ni même de recevoir des coups. S'il veut un combat équitable, il est mal barré et si prend très mal.

— Pourquoi ai-je enlevé mon t-shirt ? demandé-je soudainement, intriguée sur cette nécessité.

— Je ne te donnerai pas un autre haut, alors tu éviteras de le salir ou de le déchirer.

Ce qui signifie dans son langage : j'aime bien te voir ainsi et puis, tu vas tellement souffrir qu'il vaille mieux que tu aies quelque chose pour te rhabiller ensuite. C'est tellement naturel chez lui.

Lorsqu'il revient vers moi, les bandages sur ses mains ont été mis. Mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'un poing vient se poser brutalement sur mon ventre. Je m'écroule à terre en toussant. A genoux et la main sur mon ventre, Liam se penche.

— Oh ! désolé, je t'ai fait mal ?

J'essaye de reprendre ma respiration et d'effacer la douleur qui perdure. Il n'est pas allé de main morte.