PURSUED [terminée]

Chapitre 18. ✔️

Une semaine. 7 jours. 168 heures. 10 080 minutes que je reste plantée là, à ne rien faire. (Au point de calculer combien de minutes j'ai dû affronter depuis que Liam s'est fait tirer dessus). Le concernant, il ne bouge presque pas, il reste principalement dans son lit sur les conseils de Logan et c'est presque comme s'il n'existait plus. Point positif à noter : je ne lui parle quasiment pas Le fait de ne pas être obligée de le croiser me rend la vie plus facile... Etrangement.

Il descend plus souvent pour manger ses deux derniers jours et faire des exercices avec son bras, sûrement encore engourdis. Les grimaces qu'il tire montrent qu'il reste encore faible – mais il s'en remettra. Un bras un moins l'oblige à être passif, à moins s'exciter toutes les secondes à chaque fois que je bouge (même si j'avoue, m'enfuir peut être une justification à sa vigilance). Il est, finalement, moins une menace pour moi – ou du moins, c'est ce que je présume.

Il me parle peu et ça aussi me convient. Hugo vient souvent pour garder un œil sur moi lorsque je suis seule. Et concernant Logan, je ne suis pas du tout prévue dans son business lorsqu'il vient. La plupart du temps, il reste 1 à 2 heures pour changer d'éventuels bandages et veiller à ce que la blessure reste « clean ».

Note à moi-même : deux heures pour ce genre de choses sont exagérées. Qu'est-ce qu'ils font durant tout ce temps ? Ils jouent à la poupée ?

J'ai toujours l'arme sur moi. Le « au cas où » se répète constamment dans ma tête, me mettant toujours en garde contre quelque chose. Liam se place devant moi, son bras coincé dans un tissu, l'autre est étalé sur la table, ses ongles tapotent la surface. Je considère son visage sérieux et ses sourcils froncés.

— Toujours là ?

Je reste interdite. Si je pouvais attraper une hache et la lui flanquer entre les deux yeux, à cet instant précis, je n'hésiterais pas...

— Toujours en vie ? Rétorqué-je.

Il incline la nuque sur la droite jusqu'à ce qu'elle produise un léger craquement.

— Je ne suis pas d'humeur à rigoler avec toi Aurélie, grogne-t-il.

Je lâche un sourire puis regarde ailleurs. Le fait qu'il soit mal en point ne le rend pas du tout agréable. Quoi qu'il pourrait aussi rétorquer que je m'évade un peu trop dans mes réponses froides. Néanmoins, le fait qu'il soit faible me permet de rétorquer ce que j'ai au fond de ma pensée – comme si j'avais besoin d'une excuse.

— Tu es réveillée depuis longtemps ?

Je secoue de la tête. Je ne me suis pas réveillée, car je n'ai tout bonnement pas dormi. Enfin, du moins, pas complètement. J'ai sûrement dû fermer les yeux à un moment donné.

— Ca va toi ? Me demande-t-il.

S'intéresse-t-il réellement à mon état ?

— Je survis.

Il rigole. Je reste sérieuse. Je souffle. Ne désirant bouger pour ne pas rester avec lui, je me lève.

— Tu ne bouges pas de là, grince-t-il.

Il serre les mâchoires et me regarde sévèrement. Cependant, pour une fois, ça n'a aucun effet sur moi. Impossible de me tourner les pouces. C'est plus une nécessité qu'une envie. J'ai compris qu'il avait l'ascendant sur moi, qu'il pouvait me faire du mal s'il le voulait. Je devrais être docile pour entrer dans ses bonnes grâces.

— Sinon quoi ?

Il semble exaspéré et je m'en fous complètement.

— Arrête de vouloir me défier, me recommande-t-il. Ce n'est pas parce que j'ai un bras un moins que je ne peux pas te remettre à ta place.