Évite Moi, si tu peux... (Terminée)

Ignore-le, Elsy

Après le retour de Julie dimanche soir, nous avons beaucoup parlé. J'ai fini par craquer et je lui ai expliqué ce qui s'était passé avec Ethan à l'After.

L'épisode du bureau, puis son insistance pour me ramener... bref, tous ces signaux contradictoires qu'il a pu m'envoyer en si peu de temps. J'ai beaucoup de mal à lire en lui, pourtant, j'ai l'impression que son côté fier de lui et hautain cache quelque chose de plus profond.

Elle était scotchée mais pas totalement surprise. Ça m'a fait du bien de lui parler, comme à chaque fois d'ailleurs.

Ju ne sait plus quoi penser de tout cela, ce n'est pourtant pas dans ses habitudes. Elle est toujours très lucide et perçoit d'ordinaire les gens avec une facilité déconcertante.

Elle m'aime comme une sœur et dans un soucis protecteur elle fera tout pour me préserver, je le sais.

- Laisse tomber Elsy. Ce mec c'est l'inaccessible. En plus d'être une personnalité complexe, je te rappelle que c'est notre prof en quelque sorte. Je pense que le mieux serait que tu l'ignores et que tu te contentes d'une relation polie et cordiale "étudiante-professeur". Allez, changeons de sujet: que penses-tu de Julian? (son air malicieux a refait surface). Tu sais que vendredi soir il m'a pas mal questionnée sur toi...

- Oh, Julian? Il est plutôt sympa...(ma réponse se fait plus timide que je ne le voudrais)

- Sympa? C'est comme ça que tu dis toi?! Tu veux plutôt dire qu'il a un physique intelligent oui!?!

Nous éclatons de rire ensemble tandis que nous convenons que Julian est effectivement un beau mec, intelligent et qui a l'air de s' intéresser à moi de surcroit.

Je finis par m'endormir plutôt sereinement, et ma nuit est relativement paisible et réparatrice au regard de toutes les précédentes.

Lundi 11h. Après avoir enchainé 3 heures de cours, je me rends à la Bibliothèque comme convenu. Je cherche un coin au calme car ça chuchote beaucoup malgré les interdictions. Je trouve une table qui me convient enfin.

Au bout d'une heure, je relève enfin la tête. J'ai réussi à me concentrer efficacement sur mes cours et ça fait du bien, malgré tout, de constater que me neurones fonctionnent toujours.

Je prends mon sac, mon portable et je sors sur le parvis de la BU pour prendre l'air. Ça me fait du bien. Tout à coup, je LE vois. Il est assis sur le haut muret attenant au bâtiment. Entre ses jambes ouvertes se tient une fille debout, elle se penche vers lui. Il me jette un regard, puis l'embrasse en la tenant par la taille.

J'applique les conseils de Julie. Je l'ignore,  je marche quelques minutes le long du bâtiment puis je retourne m'assoir à l'intérieur. C'est vrai que sur le moment ça m'a coûté de repasser devant toute sa bande. Et les rires des uns et des autres... Mais j'ai survécu finalement, ce n'était pas si terrible. Je suis plutôt fière de moi, malgré le fait que j'ai cette sensation désagréable de gorge nouée, un courant d'air certainement...

J'ai finalement pu terminer mes révisions et à mon plus grand soulagement, ils n'étaient plus là quand je suis sortie. La journée de lundi se termine dans le calme.

Mardi, le soleil est au beau fixe. Le programme du jour contribue à cet état de plénitude que je ressens. Visite des lieux, c'est plutôt ludique et ça me plait. Je me projette déjà dans le futur... Où serais-je dans deux ou trois ans? Quelle spécialité choisir pour la fin de mes études?

Et tandis que nous passons devant les salles de TD, cela me revient comme un boomerang. Demain 8h30, je serai dans sa classe...