Évite Moi, si tu peux... (Terminée)

Sûre?

- Tu es sûre de ce que tu fais? Me demanda, inquiète, ma meilleure amie, assise en tailleur sur la canapé dans notre appartement.

- Je ne sais pas... On verra! C'est sûrement fou, mais je dois le faire. lui répondis-je survoltée par l'excitation.

- Viens ici, tu vas me manquer espèce de... allez, viens me prendre dans les bras. me demanda-t-elle les larmes aux yeux.

Après une longue effusion, Julie m'aida à descendre ma valise, mon énorme valise ainsi que mon sac. Ça ne faisait qu'une semaine que j'étais rentrée. Le temps de passer mes examens et j'espère, de limiter la casse au maximum.

J'allais devoir faire vite si je ne voulais pas le louper. Mon avion. C'était strictement impensable.

- Pour les examens et mon dossier de transfert, tu pourras retirer mon relevé de notes avec la procuration? Je te donnerai une adresse dés que j'en aurai une. Demandais-je à Julie sérieusement.

- Bien-sur, je m'en charge! Tu peux compter sur moi! ajouta-t-elle moqueuse, concluant sa phrase par un pseudo salut militaire.

- Tu es bête. lui répondis-je en riant. Et si je faisais une bêtise en partant? doutais-je

- Rien n'est immuable dans la vie tu sais, Elsy. Et puis tu pourras toujours revenir ici. me rassura Julie.

Mon taxi arrivé, Julie m'embrassa une dernière fois, puis m'aida a charger les bagages avec le chauffeur.

- A l'aéroport s'il vous plait, vite! lui demandai-je empressée.

Elsy  était entrain de vivre ces moments qui font basculer une vie, dans un sens ou dans l'autre. Un choix. Une décision. Cette décision que l'on prend à une moment de notre vie et qui peut tout faire basculer. Qui peut tout changer.

Elle savait en faisant cela qu'elle prenait un risque, mais elle était tout autant convaincue de prendre un risque encore plus important en ne faisant rien.

Se souvenant des dernières paroles de sa mère l'ayant encouragée à ne pas vivre dans le regret et à vivre sa vie, tout simplement, elle était persuadée que son choix était le bon, pour la simple et bonne raison qu'elle en avait fait un, qu'elle n'était pas restée passive face à une situation donnée.

Pendant tout le trajet, elle pensait à toute l'année qu'elle avait pu vivre, cette folle année. Elle fixait dans le vide cette ville qu'elle avait eu tant de mal à apprivoiser. Cette ville qu'elle n'aurait jamais cru regretter et qui l'impressionnait il y a encore quelques mois en arrière.

Du chemin, elle en avait fait, la petite lycéenne de province. Avec le recul elle en était plutôt fière, et elle pouvait l'être.

L'arrêt du taxi la ramena à la réalité instantanément. Elle paya le chauffeur (une fortune), le remercia tout de même en grimaçant, puis se lança dans une folle course dans les halls de l'aéroport. Elle devait trouver un panneau avec les départs afin de trouver son vol.

Elle continua sa course jusqu'à un immense panneau lumineux affichant au moins une trentaine de vols en partance de Paris. Quand enfin elle lu sa destination, son cœur se mit à battre. L'embarquement avait commencé depuis cinq minutes.

Elle demanda son chemin à un stewart afin de gagner du temps, et enfin, après une course effrénée, trois halls parcourus, deux escalators grimpés, une pseudo glissade et une valise renversée, elle arriva devant le guichet d'enregistrement. Elle savait qu'une fois les formalités accomplies, elle pourrait enfin se poser dans la salle d'embarquement.

- Bonjour Madame, pouvez-vous me montrer votre billet et votre passeport s'il vous plait? demanda l'hôtesse

- Bonjour, bien-sûr, les voici! répondit Elsy.

Après un contrôle confirmant que tout était en règle, l'hôtesse lui rendit les deux documents.

- Merci, Nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie et nous allons pouvoir procéder à l'enregistrement de vos bagages Mademoiselle.