Évite Moi, si tu peux... (Terminée)

Ethan : " Dans la peau"

"Avant je me sentais invincible, je n'avais rien à perdre, maintenant, j'ai peur de ce que la vie pourrait m'ôter"

Cette fille, je l'ai dans la peau.

Dans un sens, quand elle m'a dit qu'elle était encore vierge, j'ai éprouvé une satisfaction presque inhabituelle.
Savoir qu'aucun mec avant moi ne l'avait touchée a été pour moi une délivrance certaine pour mon esprit torturé.

Je ne peux l'imaginer avec un autre et je dois lutter contre moi-même en permanence. Je sais que c'est malsain et que je ne peux l'enfermer mais j'ai besoin de savoir qu'elle m'appartient.

La dernière fois à la Cafet, j'aurai voulu afficher aux yeux de tous qu'elle était avec moi.
Les regards que les mecs posent sur elle sont insupportables comme le seraient des centaines d'aiguilles plantées dans ma chair.
Avant, jamais je n'avais été jaloux. Et là, je sens bien que ce sentiment pourrait me ronger de l'intèrieur.

Elle fait ressortir le meilleur de moi-même comme le pire, j'ai l'impression qu'une dualité s'opère en moi. Je ne sais pas ce qui l'emportera et si je pourrais vivre longtemps comme cela.

Elle a voulu que je sois "son premier", j'ai rigolé (à moitié), tout en lui disant que je comptais bien être aussi "son dernier".
Je ne pensais pas pouvoir ressentir autant de choses. Je l'ai fait avec un nombre de filles que je ne peux quantifier.
Mais avec elle tout est différent. Je suis différent.

Quand je l'ai portée dans mes bras, je savais qu'elle était prête. J'ai senti une fois encore ses cheveux, embrassé sa nuque et resister d'avantage aurait été un supplice.

Nous avons pris tout le temps qu'il fallait et elle s'est abandonnée à moi, me laissant l'initier dans une relation de parfaite confiance.
Ce qu'elle ignore en revanche, c'est qu'elle aussi, d'une certaine façon, m'a initié ce soir-là. J'ai vécu ce moment avec une intensité incomparable. J'ai eu plus de plaisir avec elle qu'avec toutes les autres, malgré le fait qu'elle soit totalement inexpérimentée.

J'ai eu envie de lui dire ce que je ressentais pour elle mais j'ai eu peur de l'effrayer. Alors je l'ai laissée s'endormir.
Elle s'est blottie contre moi et j'ai commencé à lui caresser les cheveux. Je l'ai regardée dormir comme cela jusqu'au petit matin.
Observant chaque trait de son visage angélique, chaque courbe que décrivait son corps.

C'est la première fois que je prends plaisir à regarder une femme dormir à mes côtés. Je me suis surpris à sourire en voyant les petits mouvements de sa bouche pendant son sommeil.

Elle dort profondément désormais. Il faut que je le lui dise... alors je commence à lui murmurer:

- Je t'aime Elsy. Je t'aime comme un dingue.
Je suis fou de toi et ça me fait peur. Tu n'as rien dis quand je t'ai déclaré mes sentiments l'autre jour, peut-être as-tu peur toi aussi?
Ce n'est rien, je comprends et je serai patient.
Je dois te parler de quelque chose mais je ne me sens pas prêt pour l'instant. C'est lâche, j'en ai conscience.
Les deux choses que je désirais le plus au monde arrivent en même temps dans ma vie.
Je ressens tellement de bonheur en cet instant précis que j'ai peur de tout perdre.
J'espère que tu comprendras, le moment venu.
Je t'aime, je t'aime à en crever.

Je suis interrompue par un soupir d'Elsy qui se tourne dans mon lit.
Je souris à l'idée qu'elle ne se souviendra d'aucun de mes mots.
C'est idiot mais ça m'a fait du bien de lui parler et de lâcher à haute voix ce que j'avais sur le coeur.

Bientôt mon échéance se rapproche.
Je ne lui ai toujours rien dit. Comment réagira-t-elle quand elle saura?

J'essaie de ne pas y penser, je ne veux pas lui mettre la pression. C'est peut-être égoïste de ma part, mais si je lui dis maintenant, j'ai peur de tout gâcher.

Peut-être qu'elle dira "oui" après tout.