CHAPITRE 3

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Dans la voiture de Gabrielle, la capote est baissée, nous chantons à tue-tête. Quelle agréable sensation de se sentir vivante, en se laissant aller sans penser à rien. Pas besoin de soigner son image, ici, personne n'est là pour nous juger. On peut être soi-même, sans craindre d'être catalogué sur nos faits et gestes.

Garées sur le parking, l'endroit est différent des plages privées que je fréquentais. Dans ce coin de L.A, la population est dense, il n'y a pas de transat, pas de resto chic, ni de serveurs qui viennent vous proposer un parasol ou des boissons fraiches. À la place, se trouvent des snacks sur pilotis, des vendeurs à la sauvette qui slaloment entre des familles par dizaines. Ici la joie de vivre s'invite sur toutes les serviettes. Les distances sociales sont considérablement réduites laissant quasiment plus d'espace entre les plagistes. Le code de conduite semble être ; plus on est de fous plus on rit !

— Je ne suis jamais venue ici, il y a... plus... de monde, dis-je étonnée.

— Tu verras ma belle, l'eau reste la même ! m'explique Gabrielle en riant.

Mon amie se moque gentiment de moi, en voyant ma tête surprise devant cette population nouvelle. Bien que tous ces changements me déboussolent, je dois avouer que le charme de ce mélange humain n'est pas pour me déplaire.

À partir de maintenant, il faut que j'arrête de faire des comparaisons avec ma vie d'avant, pour que je puisse m'accoutumer à celle de maintenant. Certes, la classe sociale est différente, mais l'ambiance se veut plus familiale et décontractée.

Allongées sur nos serviettes, nous passons l'après-midi à nous faire bronzer recto-verso. En cinq heures de papotage intensif, j'en connais plus sur ma nouvelle amie, que les autres filles de mon ancien lycée. Gabrielle fait partie de ces personnes qui peuvent rire de tout et sur tout, sans être choquée le moins du monde. Elle allie blagues et sérieux avec brio, en m'emportant dans ses délires rocambolesques. Satisfaites de notre peau dorée et dans une bonne humeur enfantine, nous décidons de rentrer.

— Au fait, je t'ai trouvé un client pour les cours de soutien, me prévient Gabrielle.

— C'est vrai ?

— Mon cousin passe son concours d'entrée pour une entreprise haut de gamme en auto-moto, mais les maths ne sont pas son fort.

— Très bien, j'espère juste que mes connaissances seront à la hauteur de ce concours.

— Je me suis penchée un peu sur le sujet et il n'y a que des bases de lycée. Et le lycée n'était pas l'endroit favori de mon cher cousin, raconte-t-elle en souriant. Son concours est en deux épreuves, s'il réussit la première à la fin du mois, il passera la deuxième la semaine suivante. Viens à 16H30 demain au garage de mon père, vous pourrez y travailler dans son bureau, je t'y rejoindrai. En contrepartie de tes heures de soutien, il est d'accord pour t'apprendre à conduire. Qu'en penses-tu ?

Je réfléchis un instant à sa proposition. Le deal est plus qu'équitable et cela me permettrait de décrocher mon permis plus vite.

— C'est d'accord !

Arrivées sur le parking devant chez Gabrielle, une brune aux cheveux longs frisés, nous rejoint.

— Eh, salut Sam, comment ça va ? demande Gabrielle.

— Bien et toi ?

Les deux femmes se serrent chaleureusement dans les bras, avant de se retourner vers moi.

— Vick je te présente Samantha. Sam voici ma nouvelle amie Victoria, elle vient d'aménager chez les Rodriguez.

Nous nous saluons dans un sourire amical.

SantanaDove le storie prendono vita. Scoprilo ora