CHAPITRE 23

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Tôt le matin, nous rangeons le camp. La tête embrumée par les folies de la veille, tout le monde traine la patte. J'ai un mal de tête terrible, consciente que les vodkas redbull que j'ai bu en fin de soirée y sont pour quelque chose.

— Ça va bébé ?

— Hmmmm, j'ai mal au crâne.

— Voilà ce que tu obtiens, quand tu veux jouer à la grande.

Pour toute réponse, je lui tire la langue en finissant de boucler ma ceinture et ferme les yeux en attendant que l'aspirine fasse son effet. Le cortège de voitures prend la route, laissant derrière nous, ce week-end inoubliable. Nous ouvrons le bal, Samantha et Gabrielle sont derrière, suivies de Jazz et d'Ethan.

Plus d'une heure de route plus tard, je me réveille toute courbaturée, néanmoins, le mal de tête est passé. Je m'étire pour me dégourdir, tout en regardant par la fenêtre où nous nous trouvons. Lorsque mes yeux se posent sur le quartier où nous ont emmené, Jazz et Ethan, ce vendredi, exactement là, où j'avais remarqué la voiture du gang de Jared.

— C'est quoi ce quartier là-bas ? dis-je en lui pointant du doigt.

— Pourquoi tu me demandes ça ? répond-il en fronçant les sourcils.

— Vendredi Ethan s'est arrêté pour récupérer quelque chose et j'ai remarq...

Pas le temps de finir ma phrase, qu'il écrase le pied sur le frein, immobilisant la Pontiac sur la chaussée. Mon nez s'arrête à deux millimètres de la boite à gant, grâce à la ceinture de sécurité qui m'empêche d'être défigurée. La voiture de Gabrielle s'arrête à quelques centimètres derrière nous, dans un bruit effroyable de crissement de pneus. Quant à Jazz, il se déporte sur le côté en montant sur le trottoir, pour éviter de nous emboutir à tour de rôle.

— Qu'est-ce qui te prends ? m'écrié-je en regardant la voiture de Jazz qui embrasse presque un poteau électrique.

Sans la moindre petite attention, Sony sort furibond, emporté par une vague de colère indéchiffrable. Interloquée, Gabrielle passe la tête par la fenêtre.

— Ça ne va pas Sony ? demande-t-elle inquiète.

Déterminé, il ne calcule personne. Il déboule sur la portière d'Ethan qu'il ouvre avec colère, avant de l'empoigner par le col pour l'extraire avec force pour finir par le plaquer contre la voiture violemment. L'incompréhension est totale, pour nous témoins qui restons bouche bée. Alors sans plus entendre, je sors à mon tour.

— Eh mec, c'est quoi le problème ? demande Ethan tout autant surpris que nous autres.

— C'est toi mon problème, putain ! Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Combien de fois je t'ai dit de ne pas venir ici ?

— Sony qu'est-ce qu'il te prend ? Lâche-le ! dis-je un peu perdue devant ce comportement de brut que je ne lui connais pas.

Mon intervention est aussi efficace qu'un coup d'épée dans l'eau. Alors je tente, le tout pour le tout, en saisissant son bras pour qu'il libère sa proie. Là encore, j'ai tout faux car il ressert sa prise.

— Tu sais très bien que c'est la meilleure de la ville ! se défend Ethan.

— Je m'en bats les couilles ! De quel droit tu emmènes Victoria ici, putain ?

— Ça va Sony, lâche-le ! dit calmement Samantha. Il faut partir, on n'est pas au bon endroit ici, explique-t-elle en posant à son tour une ferme sur son avant-bras.

Aussitôt les épaules de mon petit ami se détendent, alors il libère Ethan, non sans le bousculer au passage. L'emprise de Samantha envers Sony me fait l'effet d'une douche froide. Déçue et blessée, je m'en retourne dans la voiture où Gabrielle me rejoint.

SantanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant