CHAPITRE 9

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Le choix d'une tenue pour une soirée est toujours un dilemme quand on est indécis. Longue, courte, large, cintrée, sobre, excentrique, classe, détendue. Choix cornélien, quand on ne connaît pas le dress code des réjouissances.

Gabrielle et ses amies s'habillent toujours décontractées et sexy en même temps. C'est le style de filles qui allient short en jeans et talons aiguilles pour une journée quelconque, alors que moi, j'aurais opté pour une robe légère et ballerines. Au quotidien, dépareiller avec mes nouvelles amies ne me dérange pas, mais en soirée, je préfère ne pas me démarquer afin de passer inaperçue. C'est pourquoi, j'enfile une robe moulante bleue électrique huilée, qui m'arrive à mi-cuisse, col rond, dos nu, laissant entrevoir ma chute de reins, le tout accompagné d'escarpins noirs mat. Je boucle mes cheveux, les laissant tomber en cascade dans mon dos, afin de cacher un peu ma nudité. Je finie par un maquillage léger pour équilibrer le tout. Le résultat est plutôt satisfaisant, sexy mais correcte.

— Wouah ! Tu es superbe ma fille.

— Merci maman.

— Ce n'est pas trop court ? lance mon père par-dessus son épaule, assit sur le canapé.

N'écoute pas ton père, file t'amuser, dit-elle en déposant un délicat baiser sur ma joue, juste avant que je ne parte.

Des samedis soir, il y en a un chaque semaine mais un samedi soir en compagnie de Gabrielle, cela promet d'être unique et mémorable. Nous ne sommes pas encore arrivées, que les festivités commencent dans la voiture avec la musique à fond.

Nous nous garons devant un immeuble dans le quartier des affaires. Le lieu a l'air désert et très inhabituel pour faire la fête.

— Viens, l'entrée est derrière ce bâtiment, la salle est au sous-sol. Tu vas voir, c'est splendide, me dit mon amie.

Une grande porte en fer bordeaux, éclairée par un spot de couleur rouge se trouve tapie derrière l'imposante façade. Habituée des lieux, Gabrielle tape franchement de son poing sur cette dernière. Un homme bodybuildé en costume noir, nous ouvre. Sa corpulence massive comble l'encadrement de l'entrée.

— Bonsoir Ty. Alors c'est toi le videur ce soir ?! constate mon amie.

— Salut ma jolie, tu es à tomber !

Comme une petite fille, Gabrielle tourne sur elle-même pour lui faire découvrir sa tenue en totalité. Ledit Ty, lui sourit, amusé avant de lui demander :

— Qui est la beauté qui t'accompagne ?

— Mon amie Victoria. Eh Vick, je te présente mon ami Ty !

Le géant se penche pour me faire la bise, puis son regard malicieux redessine mes courbes, avant de se poser sur mes lèvres. Moment embarrassant, où j'aimerais être invisible.

— Bon Roméo, tu nous laisses passer ? On a du boulot ! le presse Gabrielle.

Ty nous fait une révérence pour nous inviter à entrer dans un vestibule. Nous passons devant un vestiaire ; face à lui, une porte sur laquelle est inscrit : passage interdit, donnant accès aux ascenseurs. Nous avançons dans un long couloir qui débouche sur une immense salle. J'en reste bouche bée, c'est magnifique ! Face à moi, il y a un bar qui doit mesurer au moins dix mètres. Sur la gauche, se trouve la cabine du DJ, au centre, une piste de danse éclairée comme dans le film La fièvre du samedi soir. Tous les murs sont peints en mauve et sont recouverts de voilages blancs transparents, illuminés par des petites LED blanches, nous donnant l'illusion d'un rideau d'étoiles.

— Eh salut les filles, merci d'être venues ! nous lance Jazz.

Gabrielle a les yeux remplis d'envie, quand elle découvre un Jazz habillé en smoking pour l'occasion. Regard réciproque, lorsque Don Juan détaille la microrobe de mon amie. C'est à peine s'il me remarque, car ses yeux restent plantés dans le superbe décolleté plongeant qui lui embrume la vue. Gabrielle l'a bien remarquée et ne manque pas de jouer de ses attributs avec audace sous son nez.

SantanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant