Santana

CHAPITRE 26

La sonnette retentit donnant le départ à la soirée. Je chausse des escarpins ajourés, avant de me regarder dans le miroir. Je ne suis habillée que de peu de tissus, mais l'ensemble est convenablement sexy. J'ai du mal à me reconnaître, et pas seulement dans cette tenue. Mon corps s'affirme et s'exprime de façon plus mature, dévoilant une jeune femme épanouie. J'aime ce nouveau reflet que je découvre aussi dans les yeux de ma mère.

— Wouah, tu es splendide, me complimente-t-elle.

— Ce n'est pas trop court ?

— Disons que c'est la limite autorisée, souligne-t-elle dans un clin d'œil complice.

Ma mère est rassurée de savoir que je serais accompagnée de Sony toute la soirée. De ce fait, elle est consciente que je serai sous haute protection malgré la longueur minimaliste de ma robe.

— Où est Sony ?

— Dehors avec ton père, ils discutent voiture. Dépêche-toi de les rejoindre avant que ton père ne se l'approprie pour la soirée.

Je souris face à cette perceptive qui démontre que Sony commence à se faire une place au sein de ma famille. Dehors, je retrouve le sourire d'antan de mon père, quand il souligne de ses yeux envieux la carrosserie impeccable de la Firebirds. Soucieux du détaille, il jette un rapide coup d'œil dans le moteur jusqu'à être convaincu du professionnalisme de Sony, qui s'affiche fièrement devant le nouveau regard que lui porte mon père. Ils referment le capot avant de s'apostropher sur ma personne.

— Tu es ravissante ma fille, mais tu le serais tout autant avec dix centimètres de plus à ta robe.

— Je rejoins ton père sur ce point, c'est un peu court, tu sais.

Je regarde ces deux hommes, tour à tour, qui pensent avoir un mot à dire sur ma tenue. Le visage de l'un reflète l'exactitude de l'autre, me mettant au rang des petites filles écervelées.

—Premièrement, bonsoir Sony, moi aussi je suis contente de te voir, et deuxièmement, je ne pense pas vous avoir demandé votre avis et il me semble que je suis en âge de m'habiller comme il me plait, sans avoir à solliciter le consentement de qui que ce soit. Pour le reste, je m'assume ! De toute façon Sony, je compte sur toi pour surveiller de près, dis-je en rentrant dans la voiture très vexée.

—Oups ! Tu vas passer un sale quart d'heure ! commente mon père.

—Je vous signale que c'est vous qui avez lancé la réflexion, je n'ai fait que confirmer.

—Oui, mais ce n'est pas moi qui vais passer la soirée avec elle, alors bon courage mon garçon. Surveille-là, mais pas trop prêt quand même, explique mon père en s'engouffrant dans la maison avec un rire moqueur.

Un peu sur la réserve Sony prend place derrière le volant en m'offrant son plus beau sourire, puis il me détaille de la tête aux pieds en finissant sa course au ras de ma jupe, que je maintiens d'une main pour qu'elle ne roule pas jusqu'en haut de ma cuisse. Ok, je conviens qu'elle soit très courte et peu pratique à porter, mais à présent je me dois d'assumer ce choix vestimentaire.

— Tu es super bandante, dit-il en soulignant de son index la maigre frontière entre ma peau et le tissu de ma robe.

— Tu aurais pu commencer par ça, expliqué-je encore vexée.

— Devant ton père, j'en doute ! Mais bien que tu sois sexy dedans, je n'approuve pas ce genre de tenue sur ma petite amie. Au cas où te ne l'aurais pas remarqué, je suis quelqu'un de jaloux.

— Tant pis ! Maintenant que je suis habillée, je compte bien la garder.

— Pour l'instant, peut-être, mais attends que je m'occupe de ton cas, conclu-t-il en démarrant le moteur et en me lançant un regard remplit de promesse.