CHAPITRE 19

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— Maman, je vais donner mon cours de maths, à tout à l'heure, m'écrié-je depuis le salon.

Je ferme la porte derrière moi pour m'empresser de retrouver l'homme qui fait battre mon cœur. J'ai passé une fin de nuit mémorable et ce matin en me réveillant, j'avais un sourire béat scotché sur le visage.

J'aime nos ébats torrides, mais j'ai apprécié tout particulièrement celui d'hier, il avait ce gout d'interdit avec le sentiment de jouer à un jeu dangereux dans cet endroit insolite qui est tout simplement la maison de mes parents.

— Bonjour Diégo, Sony est là ? demandé-je en entrant dans le garage.

— Il t'attend dans le bureau, souffle-t-il de dessous une camionnette

Mon ventre tressaille d'impatience de retrouver celui qui met tout mon corps en émoi et surtout aux abois de ses attentes animal. Dans la pièce, Sony est studieux, bien loin de son état de débauche d'hier soir. Est-ce que ça lui arrive de penser comme moi ? Se repasse-t-il en boucle nos moments torrides ? Où pense-t-il à moi souvent...tout le temps ?

— Dernière ligne droite avant ton épreuve ?! dis-je en me penchant au-dessus de sa feuille d'exercice.

— Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai hâte que ça se termine, dit-il en poussant ma chaise pour m'inviter à m'assoir.

Seul un chaste baiser est échangé avant que nous nous mettons au travail sérieusement plus d'une heure. Sony semble être un combattant qui redoute l'échec, il ne s'accorde aucune minute de repos, chassant du revers de la main tout ce qui pourrait le nuire pour avancer. A nos premières leçons, il ne m'avait pas donné cette impression, mais avec le temps, j'ai compris qu'il ne montrait pas au grand jour qui il était vraiment. C'est une nouvelle facette de sa personnalité que j'apprécie vraiment.

A présent, il est prêt ! Les maths ne seront pas un frein à sa réussite. C'est bien pour ça qu'il fait rouler son crayon entre ses doigts d'un air satisfait, avant de fermer notre livre de leçon définitivement.

— Bien ! Je pense que c'est ici que s'achèvent nos révisions, déclare-t-il dans un sourire satisfait. Tes cours vont me manquer princesse, mais je t'ai toujours toi, dit-il en posant son index sous mon menton afin d'approcher mon visage à lui. Donc même si je rate ce concours, je n'aurais pas tout perdu !

Cette déclaration me va droit au cœur au même titre que le baiser qu'il dépose délicatement sur mes lèvres. Je le suis dans le garage, où Diégo monte les pneus d'une Cadillac blanche à l'arrière du magasin. Sony le laisse travailler sans scrupule et vient s'assoir sur l'établi, pour m'enlacer de ses jambes ainsi que de ses bras, afin de m'embrasser sans retenue.

— Rruumrrum.

Ce raclement de gorge fortement prononcé, provient de la personne qui vient d'entrer dans le garage et qui veut probablement marquer sa présence face à notre étreinte. Pris sur le fait, nous tournons la tête vers l'individu importun.

— MAMAN ! m'écrié-je dans un cri strident, tout en écarquillant les yeux, horrifiée.

La honte s'abat si violement sur mon visage, qu'il se colore d'un rouge vif qui me brûle les joues. D'un mouvement brusque, je pousse Sony pour me redresser sur mes jambes afin d'opter une posture convenable. Je jette un rapide coup d'œil à Sony qui semble aussi mal à l'aise que moi face à ma mère et ma sœur qui nous regarde d'un air moqueur.

— Ma chérie, je suis désolée de te déranger pendant ton heure de cours, dit-elle avec ironie mais sur le ton de la plaisanterie, mais ton téléphone est sur répondeur et moi j'ai besoin que tu viennes m'aider faire les courses avec ta sœur. Deux bras supplémentaires ne seront pas de refus, pour porter les sacs dans le bus. Penses-tu en avoir encore pour longtemps ? demande-t-elle en réprimant un rire amusé.

SantanaWhere stories live. Discover now