CHAPITRE 32

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C'est à cause de mon ventre qui crie famine, que j'ouvre les yeux dans ce grand lit vide. Sony n'est déjà plus là, mais il a pris la peine de me laisser un texto

Sony :

Je suis allé chercher de quoi déjeuner, alors fais comme chez toi. Je t'aime.

Faire comme chez moi, c'est un bon début, mais dans une maison que je ne connais pas, ce n'est pas évident ! Alors, j'explore chaque pièce à la recherche d'une salle de bain. Derrière la première porte se trouve une chambre parentale. Je n'en franchis pas le seuil car elle est comme figée dans le temps, rangée, mais poussiéreuse. Sur une commode, il y a des dizaines de cadres photos d'enfants, sur la table de nuit repose un grand portrait de leur mère, prêt d'une rose rouge fraîche plongée dans un vase et au-dessus du lit une imposante croix qui détermine leur croyance. Un peu mal à l'aise devant le sanctuaire de leur défunte mère, je referme la porte aussitôt, pour toquer doucement à la deuxième.

Toc, toc, toc

Personne ne répond, j'ouvre. Malcolm manque aussi à l'appel, j'aurais aimé lui demander mon chemin au lieu de fouiller chaque pièce. Mais curieuse, je parcours quand même sa chambre du regard. Blanche et stérile, seuls des livres de médecine envahissent le bureau, ainsi qu'un squelette anatomique petit format. La chambre de ce jeune garçon fait froid dans le dos ! Si je ne savais pas qu'il voulait devenir chirurgien, je penserais que le fils de Dexter vit ici. Je me retourne vers la troisième porte. Salle de bain avec WC. Ouf, j'ai une super envie de faire pipi !

Une bonne douche chaude, un brossage de dents intensif et une tenue d'été plus tard, me voilà partie pour la journée. De retour dans le salon, j'aperçois Sony qui prépare le café. À pas de loup, je m'approche pour le faire sursauter.

— Je t'ai eu ! dis-je en rigolant quand celui-ci met du café partout.

— Vilaine !

Amusé, il m'enveloppe de ses bras et frotte son nez contre le mien. Encore une nouvelle situation, où je me sens grandie. Je fais partie de cette génération où les jeunes filles ont le droit de découcher de la maison pour passer la nuit avec leur petit copain. Un moment de liberté qui me plonge dans une vie d'adulte.

Nous prenons le petit déjeuner autour du comptoir. À l'avenir, il faudra que j'informe Sony que mon appétit matinal, se résume à une tranche de pain et un café, non pas, à un festin royal qui pourrait nourrir toute une population.

— En cherchant la salle de bain, j'ai ouvert par mégarde la chambre de ta mère, désolée, je ne voulais pas être indiscrète.

— Ne t'en fait pas, elle n'était pas fermée à clé, donc c'est que tu pouvais la voir.

— Pourquoi, il y a des portes fermées à clé ?

— Ici, toutes les portes sont ouvertes et tu as accès partout.

— Pourquoi, juste ici, y aurait-il un ailleurs ? dis-je amusée.

Sony me regarde perplexe, comme si j'avais dit quelque chose d'incohérent.

— Non, ma puce. Une maison est déjà une lourde tâche, alors deux, ce serait mission impossible.

Il m'envoie un petit clin d'œil rassurant. Je lui souris quand mon téléphone sonne.

— C'est mon père !

— Oh non, ne décroche pas. Je crois qu'il me prend un peu pour un sauvage.

Je lève les yeux au ciel devant ces propos quand je réponds à l'appel.

— Nous allons déjeuner en bord de mer, je voulais savoir si vous vous joignez à nous. Comme je pars demain, j'aimerais profiter de vous tous, demande mon père.

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