CHAPITRE 22

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J'ai chaud, bien trop chaud. En sueur, j'ouvre les yeux pour découvrir un Sony étendu de tout son long sur mon corps. Il dort à poings fermés, la bouche légèrement entrouverte, respirant fort, à la limite du ronflement. Je me défais de son emprise sans le réveiller et m'assoie à côté de lui. Allongé sur le ventre, il m'offre son dos dessiné à la perfection, j'en profite pour détailler à loisir son tatouage.

Le regard du phénix est dur, comme s'il mettait en garde quiconque de l'approcher. De mes doigts, je suis la courbe d'une aile déployée de l'animal qui est faite de flamme, puis je descends à la base de sa queue qui ressemble à des plumes de paon longues et fines. En tout, il y en a cinq qui parcourent ses côtes et viennent se fondre en dessous de la ceinture du boxer de Sony.

Sous mes légères caresses, Sony se tourne face à moi. Je lui souris bêtement, mais il dort toujours profondément. Alors, je continue de détailler à ma guise son corps d'Apollon.

Une petite cicatrice sur sa hanche droite, vient abimer le dessin parfait de son V abdominal, mais en y regardant de plus près, ça lui donne un charme singulier. Sans parler de sa petite tâche de naissance en dessous du nombril, qui ressemble à une rose.

De mon index, je longe le dessin des plumes qui passent sous la ceinture de son caleçon. Je franchis la barrière de son élastique, en tirant dessus pour découvrir la fin de son tatouage. Le volatile finit par des boules de plumes en feu rouges incandescentes, dont deux sont transpercées par une fine flèche.

Je sursaute quand Sony m'empoigne la main avec fermeté.

— Hé, tu fais quoi là ? dit-il sévèrement avec un regard dur.

Est-ce une attitude d'une mauvaise humeur ou ma curiosité matinale est mal perçue pour lui ?

— Je... je, je voulais simplement voir ton tatouage. Est-ce que je peux récupérer mon bras s'il te plait, dis-je en bégayant tout en regardant ses doigts serrés autour de mon poignet.

Il relâche aussitôt sa prise en émettant un mouvement de recule. Il secoue la tête pour remettre ses idées en place et chasser le reste de sa nuit qui interfère dans la réalité. Il semble choqué d'avoir été rude avec moi.

— Pardon ma puce, tu m'as surpris, je n'ai pas pour habitude de me réveiller avec quelqu'un.

— Heu... non, c'est moi, je n'aurais pas dû faire la curieuse.

Il frotte énergiquement son visage à deux mains pour réorganiser son esprit embrumé, pendant que je masse mon poignet endolori.

— Je suis sincèrement désolé si je t'ai fait mal et peur. Vient par-là ma puce, dit-il en m'attirant dans ses bras dans un souffle coupable.

Il dépose mille baisers d'excuses sur mon cou. La douceur de sa voix et la délicatesse de ses gestes, tranchent paradoxalement avec la raideur de son corps. Néanmoins, ce rapprochement relâche mes épaules tendues, devant ce réveil particulièrement froid.

— Alors, comme ça tu ne te réveilles jamais auprès des filles avec qui tu fais l'amour ?

Jamais !

Sa réponse machiste et détachée, me renvoie l'image d'un homme sans aucune valeur morale envers les femmes. Cette image peu flatteuse de lui, m'assène d'un coup violant à la poitrine. Comme si j'avais le devoir de rétablir le respect entre lui et la gent féminine. Est-ce que je devrais me sentir flattée d'être la première à partager son lit toute une nuit ?

Je ferme les yeux sur ce Don Juan des temps moderne, puis je change de sujet pour ne pas à être confronter à son passé amoureux qui semble décevant. Alors de mon doigt, je désigne la cicatrice qui abime le coté de son flanc droit.

SantanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant