CHAPITRE 28

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— Non tu triches, t'as pas le droit de me pousser.

— C'est la loi de la course, on a tous les droits, ne râle pas !

— Putain Sun, t'es chiant.

— Le jour où tu me battras à la course n'est pas encore arrivé, gamin !

— Bon, on en refait une autre, et là, tu verras !

— Comme tu veux, si tu veux encore te prendre une branlée, c'est ton problème.

Aïe, mon crâne ! La voix des deux frères me tire de mon lourd sommeil. Le jour qui s'infiltre à travers les volets me brûle les yeux, accentuant mon mal de crâne. Avec grande difficulté, je sors du lit. Ma robe a été remplacée par un t-shirt ample et un short de foot. Qui ? Quand ? Comment ? Le trou noir ! Ma tête embrumée me tourne encore, alors pour plus de sécurité, je me soutiens au mur, en avançant à petit pas dans le salon.

Sony et Malcolm jouent à un jeu vidéo de courses de voitures, ils sont tous les deux installés sur le canapé en caleçon. Je me racle la gorge pour les avertir de ma présence, ce simple geste me cogne dans les tempes. Je porte la main sur mon front pour atténuer la douleur, mais rien n'y fait. Aïe !

— Salut la petite amie de Sun.

— Bonjour Malcolm.

Sony pose sa manette sur la table basse, puis se retourne vers moi.

— Salut dormeuse, bien reposée ?

— Hmmmm.

— Bois ce que je t'ai préparé sur la table, je pense que tu en as besoin.

Je m'assoie sur la chaise et mets l'aspirine dans le verre d'eau. Même le bruit des bulles qui pétillent, m'insupporte. Aïe !

— Malc, tu nous laisses seuls une minute ?

Le jeune homme se lève et part dans sa chambre sans protester. Sony s'assoie alors sur la chaise en face de moi de l'autre côté de la table. Pourquoi cette distance ?

— Comment te sens tu ?

— Mal, très mal.

— J'ai envoyé un texto à tes parents de ton portable, pour les prévenir que tu prenais un petit déjeuner sur le port. Ta mère t'a répondue, pas de problème.

— Quelle heure il est ?

— 9H00.

— 9H00 ! Elle ne va jamais croire à un tel bobard ?

— C'est toujours mieux que de lui dire la vérité.

— Tu as raison.

— J'aimerais qu'on parle de ce qui s'est passé hier soir.

J'ai déjà entendu dire, que parfois, les effets indésirables de l'alcool étaient de ne plus se rappeler de rien. Je pensais que c'était un mensonge, mais là, je dois dire que j'en paie les frais.

— Tu veux parler de quoi ?

— À vrai dire, je croyais que c'était toi, qui voulais éclaircir des trucs.

— J'ai un peu honte de te l'avouer, mais je ne me rappelle de rien.

— Comment ça plus rien, vraiment ?

— La dernière chose dont je me souvienne, c'est notre arrivée au club, après c'est le trou noir.

Il se passe une main dans les cheveux pour réfléchir un instant. De toute évidence, il s'est blessé à la main, car il porte une attèle.

SantanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant