CHAPITRE 8

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Ce matin, mes pensées vont vers une seule et unique personne, Sony ! Il doit être stressé à cette heure-ci. Pour ma part, les examens m'ont toujours donnée mal au ventre. Qu'elles soient écrites ou orales, les épreuves m'apparaissent comme des obstacles infranchissables, malgré le travail acharné que j'ai préparé en amont. Pourtant, aujourd'hui, je ne suis pas celle qui passe le test, cependant, j'en ressens la pression jusqu'au bout des doigts.

Assise sur mon canapé, je tente de lui envoyer mon énergie positive, tout en me rongeant les ongles. Est-il bien préparé pour les maths ? A-t-il bien appris ses tableaux de mesures comme je lui avais recommandé ? Les autres épreuves, sur quoi portent-elles ? Je me rends compte que je ne lui ai même pas posé la question, bien trop envoûtée par les maths et surtout par lui. Il est vrai que dès que quelque chose sort de mon centre d'intérêt, je ne m'y intéresse pas ou peu. Adolescente gâtée par mes parents, j'avoue avoir un petit côté égoïste. Bon d'accord, je suis un poil nombriliste, mais j'essaye de me corriger !

16H00, je n'en peux plus, il faut que je sache ! J'enfile mon short bleu en lin qui met mes formes en valeur, et un petit top blanc près du corps, tout aussi avantageux. La tenue n'est pas choisie au hasard, j'espère qu'elle fera son effet auprès de Sony.

— Maman, je vais voir mes amis, je ne rentrerai pas tard !

— Ok ma puce. Soit là avant 19h00 pour accueillir ton père !

Le visage de ma mère est radieux. Elle a laissé ses cernes de tristesse au placard, balayant le tout sous une bonne couche de maquillage. A chaque fin de semaine, la bonne humeur s'invite à la maison, comme si nous nous préparions à fêter noël. Alors ce baume au cœur m'encourage à aller rejoindre Sony.

Devant le garage se trouve la voiture de Gabrielle, ainsi que la moto de Sony. Tout à coup, le doute m'envahit. Voudra-t-il me revoir après notre prise de tête ? Il est vrai que nous nous chamaillons souvent pour ne pas dire tout le temps, mais c'est toujours dans le respect et disons-le, enfantin. Après de longues secondes d'hésitations, mes jambes se décident pour moi, en pénétrant l'entrepôt. À mon grand étonnement, à l'intérieur, il y a foule. Samantha et Gabrielle sont assises sur le grand établi en pleine discussion. Sony qui est adossé sur une chaise, les écoute sans vraiment les écouter, pianotant sur son téléphone. Puis il y a cette fille, appuyée contre le mur. Elle observe Sony d'un regard intéressé ou plutôt devrais-je dire, séducteur. Elle minaude discrètement en jouant de ses doigts sur sa longue chevelure. Par chance, Sony ne détache pas les yeux de son écran.

Sans plus attendre, j'entre, surprenant tout le monde de ma venue spontanée. Gabrielle et Samantha sifflent entre leurs dents pour approuver ma tenue. Sony lève alors les yeux sur moi mais seulement pour me battre froid.

— Eh ben dis donc ma belle, il faudra que tu me prêtes ce haut un de ces jours ! me lance Gabrielle.

— Victoria que viens-tu faire ici ? demande sèchement Sony.

Entre la douceur de Gabrielle et la dureté de Sony, on a du mal à croire que ces deux-là font partis de la même famille.

— Je viens voir si mes cours ont porté leurs fruits.

— Je n'ai pas encore eu les résultats, normalement c'est lundi. Je te ferai passer le message, pas besoin que tu te déplaces pour si peu !

Les trois filles papotent entre elles, oubliant notre existence. Apparemment, mon petit top ouvre la discussion à la tenue qu'elles vont porter demain soir à la soirée de Jazz.

— Donc, tu laisses tomber mes cours de conduite, si j'ai bien compris ?!

— Ah ouais... c'est vrai... tes cours... fait chier ! souffle-t-il en se frottant le visage à deux mains. J'avais oublié, dit-il blasé. Viens, tu vas conduire. Gaby, file-moi tes clés.

SantanaWhere stories live. Discover now