Santana

CHAPITRE 34

Aujourd'hui je suis de très bonne humeur, je vais à la fois revoir mes deux meilleures amies et leur présenter l'homme que j'aime. Cette journée s'annonce agréable, mais c'est sans compter sur ce que m'apprend Sony.

— Je ne pourrai pas venir aujourd'hui avec toi, je suis désolé.

— Oh non, pourquoi ?

— Mon futur patron m'a contacté, il faut que je fasse plein de papiers et que je me présente à l'entreprise.

— Très bien, j'annule et je t'accompagne !

— Pas question que tu gâches une journée avec tes amies pour si peu. Je t'accompagnerai au centre commercial, puis je reviendrai te chercher après. Comme ça, tu pourras quand même nous présenter.

C'est un peu déçue que je grimpe sur la moto mais d'un autre côté, s'il n'est pas avec nous, je pourrai parler plus librement avec les filles.

Devant le glacier, mes amies m'attendent assises en terrasse. Mon cœur palpite de joie de les revoir après tant de temps. Leurs visages si familiers me ramènent dans cette bulle de confort, qui me fait me sentir chez moi. Bien que je ne vive plus à leur côté, dès que je suis en leur présence je retrouve mes marques et mes repères. Une sensation de sécurité et de bien-être m'habite. En présence de mes nouveaux amis, je me sens bien, mais je me sens seulement moi. Nos différences s'attirent, mais ne se ressemblent pas. Avec Marley et Lysa, nous sommes pareilles. Nous sommes seulement « nous ».

Installée sur cette moto, elles ne me reconnaissent pas. Elles continuent de discuter sans faire attention à nous. Je descends de la scelle, enlève mon casque, pour leur adresser un sourire jusqu'aux oreilles. Lysa me remarque la première, elle ouvre grand la bouche à s'en décrocher la mâchoire, puis elle secoue le bras de Marley.

— Quoi Lysa ?

Marley tourne enfin la tête, pour me découvrir. Son visage s'illumine, puis ses yeux sortent de leurs orbites, quand Sony lève le casque à son tour. J'ignore leur étonnement, je cours pour me jeter à leur cou, trop impatiente de les retrouver.

— Oh les filles, vous m'avez tellement manquées.

— Vicky ! On a failli ne pas te reconnaître, tu as tellement changé en deux mois. Tu es resplendissante !

Émues jusqu'aux larmes, nous nous serrons dans les bras, les unes aux autres, sans pouvoir nous arrêter. Dans mon dos, Sony se racle la gorge. Alors, c'est fièrement que je présente mon petit-ami à mes amies. Elles sont conquises, et ce, au premier regard.

— Je ne sais pas si Victoria vous a prévenu, mais je ne pourrai pas rester avec vous aujourd'hui, mais à l'occasion on pourra se faire un resto ou une journée plage ? Voyez ça entre vous, moi il faut vraiment que je me sauve. Passez une bonne journée les filles.

—Au revoir Sony, disent-elles à l'unisson tout en papillonnant des cils.

Par politesse mais aussi pour marquer mon territoire, je raccompagne Sony à sa moto, sous le regard envieux de mes amies.

— Eh bien Sony, tu sais faire ton effet auprès des femmes !

— Au moins vous ne manquerez pas de sujet de discussion.

— Je suis désolée, elles n'ont pas l'habitude de me voir avec un garçon.

Son regard plonge dans le mien, pendant que ses bras m'enveloppent et que ses mains se posent directement sur mes fesses. Puis il m'offre un baiser de cinéma, qui m'embrase la culotte et certainement les culottes des filles voisines. J'en ai le souffle coupé, les jambes qui flanchent et des frissons étourdissants. Le piaillement de mes amies a cessé, pour laisser place à des ébahissements. Le spectacle fini, Sony me fait un clin d'œil, puis enfourche sa moto.