CHAPITRE 30

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Cinq jours.

Cela fait cinq jours, que je me terre dans ma chambre, en ayant pour seule compagnie mes larmes et accessoirement mon chien. Je n'ai plus d'appétit, je suis devenue insomniaque, et mon humeur n'est pas des plus conviviale. C'est donc ça, le chagrin d'amour ! Une douleur au fond de la poitrine et une souffrance interminable qui retourne mes entrailles.

En autarcie dans mon sanctuaire, je ne veux voir personne. Bien que ma mère tente à plusieurs reprises de venir vers moi, je lui fais comprendre que la solitude est ma seule alliée. Pas besoin de lui expliquer ma tristesse, ma semi-dépression parle pour moi.

J'ai mis le numéro de Sony en personne indésirable afin de filtrer ses appels intempestifs. Gabrielle me propose de faire des journées plage, mais je prétexte avoir mes règles et mal au ventre, ce qui n'est pas totalement faux, hélas encore une fois, un malheur ne vient jamais seul, je suis vraiment indisposée !

Vendredi. Mon père revient de son travail. Pour éviter qu'il ne se fasse du souci, je décide de sortir de ma coquille en faisant bonne figure. Difficile de lui vendre un sourire convainquant, alors que ma vie vient de s'écrouler. Par chance, ma mère et ma sœur, ne parlent pas de mon hibernation, mais leur gentillesse envers moi risque d'éveiller les soupçons de mon père. L'évasion est la seule échappatoire à tout ça. Peut-être que de prendre l'air m'aidera à retrouver un sourire sincère.

Moi :

Coucou Gaby, désolée pour cette semaine, mais quand je suis indisposée, je suis un vrai poison. Si aujourd'hui tu veux qu'on fasse quelque chose, c'est comme tu veux.

Gaby :

T'inquiète pas, je suis pareille que toi dans ces moments-là. Je compte aller à la plage, si ça te dit, je passe te chercher dans une heure ?

Moi :

Ok.

Le réconfort d'une amie ne peut être que bénéfique dans une épreuve comme celle-là. Marley et lysa me manque tellement...

— Coucou ma belle, ça fait plaisir de te voir.

— Moi aussi, alors comment tu vas ?

— Cette semaine de vacances ne se passe pas trop mal, à part que tout le monde me fuit.

— Comment ça ?

— Jazz bosse dur en ce moment, heureusement que ses vacances commencent ce soir ! Samantha ne se sent pas bien, elle préfère rester chez elle. Sony travaille comme un fou et je ne sais pas, il est bizarre... Tu sais pourquoi, toi ?

De toute évidence, mon amie ne se doute de rien, car personne ne semble l'avoir mis dans la confidence.

— Je ne sais pas comment te l'annoncer, mais Sony et moi ne sommes plus ensemble.

— QUOIIIII ?

Son pied s'enfonce sur la pédale de frein. La voiture pile et s'immobilise au milieu de l'allée.

— Comment ça, plus ensemble ? Tu plaisantes ? Depuis quand ? Pourquoi personne ne me dit jamais rien ?

— Je suis désolée Gaby, mais j'ai du mal à m'en remettre. Tu es la première personne à qui je me confie.

Douloureuse révélation qui me fait pleurer comme au premier jour. Combien de temps, vais-je souffrir de la sorte ?

— Eh ma belle, viens par-là, je suis sûre que ça va s'arranger !

Gabrielle me prend dans ses bras, occultant le fait que nous sommes au milieu de la route.

— Non, je ne crois pas ! Et je ne suis pas sûre de vouloir que ça s'arrange.

SantanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant