CHAPITRE 31

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Une nuit a suffi pour me débarrasser de mon chagrin d'amour, afin de le remplacer par la passion qui m'anime depuis plusieurs semaines. Mon cœur est gonflé à son maximum, me donnant un boost d'enfer pour démarrer cette belle journée. Je me demande bien comment j'aurais pu affronter mon avenir, sans Sony à mes côtés. Cet homme est rentré dans ma vie, s'appropriant mon être tout entier, me laissant démunie et perdue sans sa présence. L'amour est une drogue dangereuse à manipuler avec précaution. Fragile et compliqué, ce sentiment est un point essentiel dans la vie d'un humain. Comment vivre sans ?

Dans l'attente de le retrouver, je me dois de passer une journée avec mes parents. Nous effectuons un bref retour aux sources en rendant visite à nos anciens voisins. Entre deux tasses de thé et des biscuits secs, madame Windsor m'apprend que Marley a écourté son voyage en France car ses cours de danse ne lui convenaient pas et que Lysa revient d'ici peu de New York pour la soutenir.

Ça fait un moment que je n'ai pas surfé sur les réseaux sociaux. Et pour cause, avec ou sans lui, Sony prend tout mon temps libre. Je dois avouer que j'ai laissé mes amis à l'abandon depuis que j'ai rencontré l'amour mais je compte bien me rattraper et passer les voir dès leur retour.

Tout le reste de l'après-midi, je simule un semblant d'intérêt pour la vie tumultueuse de nos anciens voisins et des commérages qui colportent sur le voisinage. Adultère, trahison, divorce, mariage, naissance...tous les scénarios de série B. Je m'ennuie jusqu'à m'éteindre sur ma chaise.

18H00, retour à la réalité dans les abysses de L.A. Devant ma psyché, en train de me préparer, je souris d'entendre la sonnerie de l'entrée. Il est à l'heure pile, jouant le jeu à fond. Cependant quand je descends dans le salon, je ressens une forme d'anxiété dans les yeux de ma mère qui regarde avec inquiétude par la fenêtre.

— Maman qu'est-ce qu'il y ? demandé-je perplexe en examinant mon père et Sony discuter dans la rue.

— Ton père à deux trois petites choses à régler avec son gendre.

—Tu me fais peur, développe s'il te plait.

—Ton arrivée en moto d'hier sans protection ne lui a pas plu, comme tu dois t'en douter, alors il fait une mise au point quant à sécurité.

—Il n'est pas sérieux ! dis-je effarée de ce huis clos dans mon dos.

—Tout ce qu'il y a de plus sérieux. Ton père a raison, c'est complètement inconscient de rouler ainsi. Alors entre vous deux, je suppose que ça va mieux ? questionne-t-elle en me regardant dans les yeux.

—Nous avons eu quelques petits désaccords, mais à présent tout est rentré dans l'ordre.

—L'amour n'est jamais simple, souligne-t-elle en observant mon père le cœur lourd.

—Papa et toi, ça va ? demandé-je la boule au ventre de constater que la vie de couple n'est évidente pour personne.

—Comme je viens de te le dire, l'amour n'est jamais simple, mais il vaut la peine d'être vécu, explique-t-elle en m'offrant un sourire rassurant. Tu dors chez Sony ?

— Tout dépend de la suite de notre réconciliation, lui avoué-je sans honte.

Nous observons nos hommes en se demandant toutes les deux, de quoi demain sera fait. Mon père est lancé dans un lourd monologue, qu'il aurait préparé depuis des jours. Sa posture assurée, me rappelle brièvement le chef d'entreprise qui menait à bout de bras une équipe de plus de deux cents personnes. Il a beau être adorable, quand il revêtit son costume de patron, il fait froid dans le dos. Je me ronge les ongles en attendant avec impatience la fin de ce calvaire, tout comme Sony qui se tient droit sans piper mot. Il articule sa tête de droite à gauche ou de haut en bas toujours en silence.

SantanaWhere stories live. Discover now