CHAPITRE 14

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Ma nuit fut agitée, j'avais chaud, très chaud. Le rêve que je viens de faire est une première. Quand j'y repense, j'ai honte, il était tellement torride ! Satanées hormones ! Je crois que j'ai repoussé ces pensées trop longtemps, et maintenant, elles se vengent en me prenant d'assaut.

Je passe la journée à farnienter sur le canapé. La télé en bruit de fond, je suis concentrée sur les textos que j'échange avec Sony. Chaque message appelle au suivant, nous apprenons à nous connaitre par diverses questions, puis il est seize heures, quand il fini son travail. Pas une minute de plus ! Je me pars d'une jupe, d'un top crop, des scandales, une queue de cheval et me voilà devant le garage, où est garée la Pontiac, Sony assit sur le siège passager qui m'attend patiemment. J'affiche un large sourire, quand je m'installe côté conducteur.

—Cool ! dis-je en caressant le volant.

— Viens par là.

De son index sous mon menton, Sony ramène ma bouche à la sienne afin d'y déposer le plus doux des baisers. Un peau à peau hyper tangible qui souligne l'intégralité de mon derme d'un raz de marée de frissons délicieux. Nos souffles sont déjà courts, quand nous mettons un terme à notre échange. Nos yeux se croisent, bouleversés par l'effet que nous venons de ressentir par ce simple baiser. Alors nous sourions timidement, ébranlés par ses émotions nouvelles, pour l'un comme pour l'autre.

— Pfiouuu...Ok ! dit-il en passant une main dans ses cheveux pour changer d'atmosphère. Tu es prête à conduire ma voiture princesse ?

— Tu n'as pas idée !

L'adrénaline jusqu'au bout des ongles, mon cœur s'emballe d'excitation. J'appuie deux fois sur l'accélérateur pour faire rugir le moteur, afin de constater sa puissance.

— Par pitié, doucement !

— Je voulais voir ce qu'elle avait dans le ventre ma rivale, dis-je en gloussant.

— Si tu l'abîmes, je te ferai souffrir tout à l'heure, me menace-t-il en me mordillant le lobe de l'oreille.

— Alors, j'ai hâte d'être à tout à l'heure, expliqué-je en accélérant encore deux fois.

Il ouvre grand les yeux avant de secouer la tête frénétiquement. Il ne sait pas à quel point je suis pressée de connaître ce qu'il m'a réservé.

— Putain Victoria, tu me rends fou ! Allez, viens, on se casse d'ici.

Je m'engage avec prudence sur la route, roulant en dessous de la vitesse autorisée, jusqu'à ce que mon moniteur de fortune me fasse longer la cote bleue avant de me faire entamer un col plutôt ardu. Virages serrés sur virages larges, je commence à perdre confiance en moi.

— Sony, je ne suis pas trop rassurée, tu ne veux pas prendre le volant ?

— Gare-toi dès que tu peux.

Je m'exécute à la première occasion et lui cède ma place.

— Accroche-toi, je vais te montrer comment on conduit cette voiture, dit-il en réglant son siège.

Je boucle ma ceinture, il fait de même, puis démarre dans un crissement de pneus et dans une tempête de poussière. La vitesse me plaque littéralement contre le siège, où je m'accroche fermement.

Mon cœur frôle la crise cardiaque à chaque fois qu'il franchi un virage. Je me surprends même à fermer les yeux, en me demandant ce que penseraient mes parents de cette virée sans limite. Par miracle, nous arrivons en haut de la montagne en un seul morceau. Mon chauffeur se gare devant un ravin qui surplombe la mer, m'offrant un panorama magnifique qui me rappelle la vue de mon ancienne maison.

SantanaМесто, где живут истории. Откройте их для себя