CHAPITRE 21

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Encore un jour où je ne pense qu'à Sony, dès mes yeux ouverts. Ce matin, l'heure ne se prête pas au romantisme, mais plutôt au stress de ses examens. Une épreuve que je partage dans l'ombre, car n'ayant pas récupéré mon téléphone, je ne peux lui envoyer un message de soutien. Une journée qui s'annonce longue en perspective, jusqu'à ce que je le retrouve ce soir au camping. Les minutes défilent dans un ennui mortel, où je tue le temps à ranger ma chambre et à préparer mon sac de voyage.

15H00, je passe sous la douche avant d'enfiler une tenue décontractée : legging, débardeur et baskets. Je m'examine une dernière fois dans le miroir et je trouve que mon reflet a vaguement changé. Le corps d'une jeune femme fraîchement sortie de l'adolescence qui dévoile tout de même, l'innocence d'une petite fille.

Il y a peu de temps, mon apparence était celle d'une jeune fille modèle élevée dans un monde de privilèges. Mais cette image plutôt terne ne reflétait en rien la vraie femme qui sommeillait en moi. À présent, je me sens comme un papillon qui s'envole de sa chrysalide prête à découvrir le monde sous un angle nouveau.

16H00, juste le temps pour moi d'accueillir et de dire au revoir à mon père, avant que je ne rejoigne Gabrielle dans sa voiture. Mais ce dernier m'enveloppe de ses bras forts, formant un champ de protection autour de moi sans être décidé à me lâcher. Son étreinte naturelle est peu familière. Il me démontre que mon escapade du week-end l'inquiète. Encore une première qui fragilise nos esprits, mais qui renforce nos liens.

Décidément, notre nouvelle vie fait évoluer notre relation et j'adore ça ! J'aime ces démonstrations d'affection, qui dans notre ancienne existence étaient si rares voire quasi nulle. Je me rends compte aujourd'hui que nous étions formatés dans un environnement aseptisé qui ne favorisait pas les échanges familiaux. C'est seulement maintenant, que je prends conscience des vraies valeurs de la famille. Comme Jim Carrey dans The Truman show, nous étions piégés dans les rouages d'un monde illusoire et matérialiste. À présent, nous avons rompu les chaines et tombé le masque, pour enfin être nous-mêmes.

Quand mon père décide de me laisser partir, je perçois dans son regard tout l'amour qu'il me porte.

— Ne t'en fais pas, papa. C'est juste un week-end entre amis.

— Bien sûr, allez, file t'amuser !

Je lui offre mon plus beau sourire, avant de me précipiter dans la voiture de Gabrielle. Dans une excitation commune, nous chargeons mon sac dans son coffre, puis nous décollons en vitesse.

— Alors, prête pour passer le meilleur weekend de toute ta vie ? me demande-t-elle dans un grand sourire.

— Tu n'as pas idée !

Sur ce, elle monte à fond le volume de son poste et nous chantons à tue-tête jusqu'à l'appartement de Jazz, qui habite cinq kilomètres plus loin, en centre-ville. Ce dernier charge son sac dans la voiture de Gabrielle, car la sienne est remplie par les courses du camping.

— Bon les filles vous nous suivez. Il faut qu'on aille chercher quelque chose en chemin, ça ne sera pas long, après on se casse direct, nous explique Jazz.

Assit dans la BMW noir coupée sport de Jazz, Ethan nous lance un salut de la main suivi d'un clin d'œil amical, nous l'imitons.

— Ok, ne roule pas trop vite, car je ne connais pas la route.

Tout le monde installé dans sa voiture respective, nous suivons nos amis à travers la ville.

— Où sont les autres ? demandé-je.

— Ils sont déjà sur place.

— On va où maintenant ?

— Je ne sais pas, apparemment Ethan doit récupérer quelque chose en chemin.

SantanaWhere stories live. Discover now