CHAPITRE 35

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Un rayon de soleil me brûle les yeux. Je me réveille toute habillée, volets ouverts. Je me suis endormie en attendant la réponse de Sony. Je regarde mon portable, toujours rien. Voilà qui pourrait me mettre de mauvaise humeur de bon matin.

Je me prépare et prends mon petit déjeuner en silence. Je surveille mon téléphone muet, qui tout à coup, se met à sonner. C'est LUI ! Bien que mon cœur fasse un bond dans ma poitrine, je filtre quand même l'appel. Il insiste, puis finalement opte pour un texto.

Sony :

Coucou bébé, tu filtres mes appels maintenant ?

Boudeuse, je laisse passer quinze bonnes minutes avant de lui répondre.

Moi :

Comme ça tu vois l'effet que ça fait ! Toi, tu ne prends même pas la peine de me répondre.

Sony :

Excuse-moi ma puce, hier soir je me suis endormi. Allez viens, je suis au garage. Promis aujourd'hui je me rattrape de mon comportement d'hier.

Je range mon téléphone et rejoins ma mère dans le salon.

- Maman j'y vais. Je repasserai ce soir faire mon sac, je mangerai avec vous avant de partir.

- Viens là que je te souhaite un joyeux anniversaire.

Elle me serre fort dans ses bras et parsème mon front de baisers. Je me libère enfin de son étreinte et retourne à la cuisine pour récupérer mon sac.

- Bonjour sœurette, bon anniversaire.

- Ah ça y est, tu ne fais plus la tête ?

- Non, je suis passée à autre chose. Ce soir, tu vas à la course ?

- Comment es-tu au courant ? dis-je inquiète.

- Ici, les gens parlent, je te signale.

- Oui, mais toi tu ne viens pas.

- Je n'y comptais pas !

Une étincelle de malice éclaire ses yeux. Quelque chose dans son attitude fait sonner mon alarme intérieure, dois-je m'en inquiéter ? Dans un sens, je me rassure de savoir que ma sœur n'est pas les mêmes privilèges que moi pour les sorties du soir, cependant, je vais la garder à l'œil.

Devant le garage, un écriteau nous prévient qu'il sera fermé pour deux semaines de vacances. Je frappe à la porte, Sony m'ouvre et referme derrière nous.

- Ah ma puce, tu es enfin là ! constate-t-il en me prenant dans ses bras. Mais au vu de ton corps tendu, je suppose que tu boudes encore.

- Yep.

- Pourquoi ?

- Car je t'annonce que je viens dormir chez toi, et toi, tu fais celui qui s'en fout.

- Tu plaisantes ! Je te signale que j'ai changé les draps pour l'occasion, dit-il avec sérieux.

J'éclate de rire et tout malaise se dissipe entre nous. Je me sens si faible face à ses charmes que j'en deviens pathétique.

- Je savais que tu ne pouvais pas me faire la tête trop longtemps, souligne-t-il pour confirmer ma faiblesse.

- Alors, tu fais quoi dans le garage ?

- Je réparais ma moto.

- Elle marchait très bien hier pourtant.

- Oui, mais je la trouve un peu molle, alors j'ai bidouillé le moteur. Écoute ! dit-il en la faisant rugir deux fois. Tu entends la différence ?

- Non, pas vraiment.

- Mouais, c'est plus un truc de mec, tu ne peux pas comprendre.

- Macho !

- Moi, un macho ?! reprend-il joueur.

Son regard s'assombrit, ses lèvres se retroussent, comme un loup qui compte passer à table. Il me soulève pour m'asseoir sur le cuir de la selle, prenant place entre mes cuisses. Cette façon de me conquérir, illustre clairement son côté machisme qu'il aime exercer sur moi. Il en est bestial quand ses mains deviennent vulgaires, ses doigts pénétrants et sa langue sans gêne. Je suis tout simplement un morceau de viande, qu'il dévore sans aucune délicatesse, mais avec beaucoup de plaisir. Je comprends très bien qu'il n'y aura pas de romantisme ni douceur, seulement du sexe pour du plaisir. Alors pleinement consentante, c'est à quatre mains que nous faisons glisser le préservatif sur la longueur de son membre bandé.

Sans transition, je prends appuie contre la selle de la moto, dos à lui. D'un geste autoritaire du genou, il écarte une de mes cuisses, pour me prendre dans une puissante poussée. J'étouffe un cri, accueillant ses coups de boutoirs qui me font haleter toujours plus fort.

Aucune pause, aucun changement de rythme ou de position, je sombre alors dans un état second, où l'orgasme est le maître des lieux. Mes jambes cèdent sous la violente offrande. Mes doigts cherchent un quelconque soutien sur cette selle de cuir qui ripe sous mes ongles. Sony me maintient par la taille et sans un mot, il se déverse en se figeant au fond de moi. La sauvagerie avec laquelle il vient de me prendre vient de me vider de toute énergie.

- Allez, viens, on va bouffer. Je meurs de fin, dit-il en me cinglant une fesse.

Le sexe est un exploit sportif qui ouvre un appétit d'ogre. Assis devant un snack les pieds dans le sable, nous dévorons nos sandwichs. Je ne cesse d'admirer Sony qui porte un chapeau style panama et ses lunettes de soleil. Son look particulier est celui du spécial séducteur qui attire les regards féminins sur son passage.

- Alors, pas trop stressé pour ce soir ?

- Non.

- Tu vas courir contre Jared ?

- Tu crains que je mette une branlé à ton ami ? insiste-t-il en mimant des guillemets sur le dernier mot.

- C'est toi que je soutiens. Tu en doutes ?

- Je te taquine Victoria ! Ce soir je resterai sage, sans lui mettre mon poing dans la figure.

- Pourquoi ce revirement soudain ?

- Car je l'ai promis à Sam.

- Peut-être qu'un jour tu me raconteras votre trio ! dis-je très vexée que Samantha fasse encore partie de l'équation.

-Il n'y a pas de trio à la con ! Sam est mon amie, elle a juste peur pour moi, car je te signale, cela dit en passant, qu'il fait partie d'un gang ton super ami, explique-t-il très en colère.

- Peut-être, mais pour l'instant, il n'y a que toi qui lui cherche la bagarre au truand ! Il n'y a pas comme un truc qui cloche ?

- Oui, c'est bizarre et ça n'arrive que depuis que tu es entrée dans ma vie !

- Tu sous entends que je suis un nid à problèmes, dis-je très froissée.

Il m'observe, réfléchissant certainement à la réparti qu'il compte me balancer à la figure. Il croise les bras sur sa poitrine, prend une lourde inspiration pour laisser l'hostilité se dissiper.

- Ma puce, Jared c'est un sujet épineux qui remonte à des années. Je le déteste, tu l'apprécies, pas de soucis, je vais m'en accommoder, mais s'il te plait, ne nous prenons pas la tête à cause de lui.

Et c'est quand il saisit ma main par-dessus la table que j'oublie automatiquement ce début de dispute. Pourtant Samantha subsiste dans mon esprit. Indirectement, elle le manipule, l'apaise, sans que je ne puisse rien faire et ça en devient un handicap de taille. Leur lien amical, dépasse de loin les lois de l'amitié. Quelque chose ne va pas, mais quoi ? Difficile de passer à autre chose, quand une amitié douteuse embrume mon cerveau.


SantanaWhere stories live. Discover now