CHAPITRE 16

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Après avoir joué le jeu de l'innocence auprès de Diégo, nous nous dirigeons vers la Pontiac, garée derrière le garage. Elle est intacte, malgré qu'elle demeure ouverte, les clés sur le contact.

— Tu as de la chance, ta voiture est toujours là. Pourtant tu m'as dit que ce quartier pouvait être dangereux la nuit.

— Personne en se vole ici, c'est une marque de respect qui perdure depuis des années.

— Mais d'autres personnes en dehors de ce quartier peuvent venir te la dérober.

— Crois-moi bébé, personne ne viendra la prendre et puis il n'y a pas un panneau qui indique que les clés sont dessus. Le risque zéro n'existe pas mais c'est toujours moins risqué que de perdre ses clés, ce qui est assez habituel chez moi, dit-il en partant à rire.

—Tu es quelqu'un de désordonné ?

—Non, mais j'ai tellement de chose à penser que parfois là-dedans, explique-t-il en posant son index sur la tempe, ça bug. Alors je laisse chaque chose à sa place pour un gain de temps. Ho non pas elle...souffle-t-il en baissant son pare-soleil pour éviter que la lumière n'agresse son visage.

En sortant du parking, quelqu'un nous bloque la route. Avec le soleil qui se réverbère sur le pare-brise, j'ai du mal à identifier la personne. A première vue, une femme. Sony ralentit, puis il baisse sa vitre quand celle-ci s'approche de lui. Un geyser de jalousie, menace de jaillir du fond de mes entrailles, quand Lilly la tigresse pose ses avant-bras sur la portière de mon petit-ami, en offrant à ce dernier, un décolleté plus qu'aguicheur.

— Coucou Sony, comment vas-tu ? demande-t-elle sans me remarquer.

— Bien, mais je suis occupé là !

Lilly se cambre davantage pour me découvrir auprès de l'homme qu'elle convoite. Elle serre les dents avant de me sourire avec hypocrisie. En tout honnêteté, je la dévisage pour lui faire ressentir toute la sympathie que je lui accorde.

— Je croyais que personne ne montait dans ta voiture ? souligne-t-elle.

— C'est exact ! confirme Sony.

J'étouffe un rire, puis deux et même trois, quand je comprends que Sony se moque ouvertement d'elle sans lui donner plus d'explication à ma présence.

— Apparemment, il y a des exceptions ! persiste-t-elle.

— Tu voulais me voir pour quoi ? coupe-t-il presque exaspéré.

— Pour savoir à quelle heure était la course.

— 21H00.

Sony se penche au niveau de mes jambes pour prendre ses lunettes de soleil dans la boîte à gants, et ne manque pas de me frôler au passage, ce qui ravive en moi, une étincelle jusque-là encore muette.

— Tu veux que je t'accompagne ce soir ? demande-t-elle en faisant danser diaboliquement son décolleté sous ses yeux.

Sony pose ses Ray Ban sur son nez, nous aveuglant d'une beauté surhumaine qui nous apostrophe toutes les deux. Lilly démontre son attirance en léchant sensuellement sa lèvre inférieure, pendant que moi, je fulmine de ne pas pouvoir crier au ciel, haut et fort, que cet homme est à moi.

Agacée, je bascule sur le siège arrière pour attraper aussi mes lunettes qui se trouvent dans mon sac, offrant alors à Sony, mon postérieur qui se dodeline quand je fouille le fond de ma besace. Puis, dans un lourd soupir d'impatience, je me rassois en bouclant ma ceinture.

— Désolé Lilly, mais les règles ne changent pas, personne dans ma voiture !

— Bon Sony, on y va, je commence à avoir faim !

SantanaWhere stories live. Discover now