CHAPITRE 25

201 37 28
                                    


La semaine passe relativement vite, rythmée par les mêmes activités qui reviennent en boucle. Le matin, plage avec ma sœur et ma mère, les fins d'après-midi dans les bras de Sony à batifoler dans tous les coins imaginables du garage. Un apprentissage intensif du sexe, auquel je prends grand plaisir.

Nous sommes vendredi. Cet après-midi, nous avons opté pour le bureau. Debout face au mur, en appui sur la table, je me laisse prendre sans ménagement par Sony. Je vais à l'encontre de ses hanches, quand lui vient aux miennes. En parfaite adéquation, nos corps s'entrechoquent sans aucune barrière.

D'une main, il tire sur ma queue de cheval, ce qui fait basculer ma tête en arrière, et de l'autre, il me soutient la taille. On ne fait pas l'amour, on baise, et c'est très excitant. Depuis peu, j'ai appris que le sexe avait de multiples facettes. Tendre et savoureux ou sauvage et incandescent. L'un comme l'autre, satisfont ma soif de connaissance.

Nous fusionnons notre orgasme dans un râle de plaisir démesuré, sachant pertinemment que nous sommes seuls dans l'entrepôt.

Après l'effort, le réconfort. Lovés l'un contre l'autre sur la chaise, nous tentons de reprendre notre souffle.

— Putain bébé, je pourrais te baiser des heures comme ça ! explique-t-il essoufflé, avant de soulever mon menton pour attirer ma bouche à la sienne. Et je pourrais te faire l'amour pendant des heures aussi, rajoute-t-il en m'embrassant avec tendresse.

J'aime, quand il joue à la brute avant de s'adoucir comme un petit chaton. Comme s'il se battait entre deux personnalités, le méchant et le gentil, le dur et le doux, pour toujours trouver l'accord parfait de l'homme qui fait chavirer mon cœur.

Tu es prêt pour ce soir ?

— Y'a quoi ce soir ?

— Ne me dis pas que tu as oublié ? Mon père t'attend pour 19H30 !

— Ha non, ce soir je ne peux pas.

Je fronce les sourcils, sur le point de le sermonner sur sa façon désinvolte de se soustraire à ce dîner important à mes yeux. Mais par chance, son sourire espiègle indique qu'il me taquine. Ouf ! J'imagine déjà la tête de mon père, si Sony avait refusé son invitation.

— Bien sûr que je viens rencontrer beau papa. J'espère que ta sœur ne fera pas de sous-entendus comme la dernière fois, précise-t-il un peu inquiet face à l'homme de la famille.

— Ha ha t'as les chocottes, hein ?

— Toi, tu as de la chance, tu n'as pas à faire d'efforts pour rencontrer ma famille, dit-il tristement face à la réalité.

— J'aurais vraiment aimé connaître ta mère.

— C'était une femme formidable. Je suis certain qu'elle t'aurait adoré.

Sony est pile à l'heure. Il a opté pour sa tenue officielle que j'affectionne tant ; t-shirt blanc, jean clair puis il a agrémenté sa coiffure de gel pour dresser ses cheveux indisciplinés. Je suis toujours sous le charme, tout autant que ma mère. En revanche mon père ne s'incombe pas des artifices, il le considère un instant de la tête aux pieds avant de serrer la main que Sony lui tend. Il lui offre une poigne virile, qui fait craquer les phalanges de son gendre. Fidèle à son aplomb naturel, mon petit ami ne cille pas.

— Bonsoir Tony.

— Sony monsieur, rectifie-t-il.

Je ne comprends pas pourquoi mon père tente de le déstabiliser avant même de le connaître. Je suis consciente que de savoir sa petite fille dans les bras d'un garçon n'est pas une image facile à concevoir, mais la vie se doit de suivre son court tôt ou tard. Alors autant être proche de celui qui partagera peut-être sa vie.

SantanaWhere stories live. Discover now