CHAPITRE 17

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Quand nous entamons le col de la montagne, mon ventre se contracte pour deux raisons ; d'une part, parce qu'Ethan prend les virages serrés, et d'autre part, parce qu'on se rapproche de LUI.

Très vite, nous arrivons sur la plateforme qui surplombe la ville, où des dizaines de voitures et autant de motos sont garées un peu partout. Ethan slalome à travers les gens, tandis que Gabrielle nous suit de près en fendant la foule. C'est alors, que j'aperçois la Pontiac garée exactement là où nous étions hier après-midi.

Mon cœur s'emballe aussitôt, lorsque je LE vois accoudé au toit de sa voiture, puis je vois rouge, à la vue de la horde de filles agglutinées autour de lui, telles des abeilles sur un pot de miel. La jalousie est une émotion incontrôlable qui jaillit, dès que l'on se sent menacé. Sony semble être la proie de toutes les convoitises féminines, et pour cause, sa beauté sans pareille ne passe pas inaperçue. Combien de fois je vais me heurter à ce sentiment d'inconfort ?

Ethan fait rugir le moteur de sa moto pour marquer son arrivée. Sony se retourne uniquement pour regarder avec impatience dans la voiture de Gabrielle. Heureux de ne pas m'y trouver, il lui offre un sourire satisfait.

Mon chauffeur gare sa moto à deux mètres de mon petit ami. Je descends avant qu'Ethan ne se fasse accaparer par deux filles aux courbes avantageuses, puis je retire mon casque. Sony ne me remarque toujours pas, puisqu'il est trop occupé à discuter avec une brunette qui rigole un peu trop fort à mon gout. J'en profite pour refaire ma queue de cheval, afin de paraitre plus présentable, alors je penche ma tête en avant pour la faire bien haute. Un fois terminée, je me redresse mais je me retrouve confrontée à deux billes noires qui me foudroient durement. C'est sans aucune politesse qu'il abandonne sa collègue pour venir à ma rencontre d'un pas vif. D'un rapide coup d'œil vers Gabrielle, je lui demande comment me comporter, mais cette dernière, soulève ses épaules comme simple geste d'encouragement. Comme si je venais d'être aspirée par un ouragan, Sony m'empoigne par le coude pour me mener à l'écart.

— Eh, tu me fais mal !

Sony relâche aussitôt mon bras pour se planter devant moi, quand nous sommes à la lisière d'un plant d'arbres.

— Victoria qu'est-ce que tu fous là ? Pourquoi tu es avec Ethan ? Tu as vu comment tu es habillée ? Tu veux que je me batte ? Putain bébé, tu veux me rendre fou ? À quoi tu joues, bordel ?!

Pour chaque question successive, je cligne des yeux afin d'absorber tous les mots sans m'emmêler les pinceaux. Puis quand il prend une profonde inspiration, j'en profite pour lui couper la parole.

— C'est bon, t'as fini, je peux en placer une ?!

— Ne me prends pas pour un con ! Je suis assez stressé comme ça, n'en rajoute pas !

— Pour répondre à toutes tes questions, je suis ici pour toi, pour t'encourager. Ethan ne m'a servi que de taxi, puisque tu as interdit à Gaby de m'accompagner. Je suis habillée ainsi pour ne pas dénoter avec les autres filles qui défilent à moitié nues sous ton nez. Non, bien évidemment, je ne veux pas que tu te battes. Oui, je veux te rendre fou, fou de moi. Et pour finir, je ne joue à rien ! D'autre question peut-être ?

Surpris par ma tirade qu'il semble lui clouer le bec, il se gratte l'arrière du crâne semblant réfléchir à une repartie, puis ivre de mes paroles, il me prend par la main pour m'entrainer derrière un arbre.

— Mais qu'est-ce que tu fais de moi ? demande-t-il sur un ton mielleux qui me réchauffe le cœur.

Soudain, il m'enlace par la taille pour m'embrasser avec une telle passion, que j'en ai le vertige. Cet homme est déstabilisant, je suis dans l'incapacité d'anticiper ses actes, mais pour être honnête, ces changements d'humeur, me rendent complètement accro.

SantanaWhere stories live. Discover now