LOVERS |h.s|

15.

« Banane. » Harry soutient mon regard.

« Fraise. » Je rajoute, posée à plat ventre sur mon lit, face à lui.

« Moi je dis banane. » Il insiste tout de même.

« La banane craint. » Je grimace. « Tout comme toi. »

« Voilà pourquoi je ne voulais pas faire de débat avec toi à propos de quel est le meilleur fruit. » Harry grogne avant de me tourner dos.

« Et pourquoi ça? » Je hausse un sourcil.

« On ne t'a jamais dit que les goûts et couleurs ne se discutent pas? » Il s'exclame et je m'étale sur lui. « Sérieusement, Kay'? » Il est maintenant à plat ventre sur mon lit et moi au dessus de lui, ma joue aplatie contre son dos.

« Mais je veux parler avec toi. » Je fais la moue.

« Tu viens de dire que je crains. » Il argumente. « Et tu ne veux pas parler de la conversation que tu as eu avec ta mère. » Il essaie de me chatouiller mais impossible. Et je ne risque pas de bouger, Harry est assez confortable.

Nous sommes en fin d'après-midi, Harry et moi sommes rentrés depuis un moment et après avoir fait une sieste plus que méritée (et je parle d'ici d'une vraie sieste comme des enfants et non d'une activité pénétrante), Harry essaie de savoir de quoi maman et moi avons parlé mais je n'ai pas envie de lui dire : déjà, c'est privé et ensuite, j'adore l'embêter.

« Il y a un truc que je comprends pas. » Je commence en jouant distraitement dans les cheveux de Harry. « On peut passer de l'amitié à l'amour, pas vrai? » Je demande mais pas besoin de réponse pour savoir que c'est possible : la plupart des relations débutent d'une amitié. « Tu penses qu'on peut passer de l'amour à l'amitié? »

« Non. » Harry dit. « Enfin oui et non. » Il ajoute et je fronce les sourcils. « Je pense que oui, l'amour peut s'affaiblir et ressembler à de l'amitié mais qu'au fond, les deux personnes ressentiront toujours une part d'amour. » Je pourrai boire toutes ses paroles, Seigneur. « Faible mais présente. »

Rapidement, Harry parvient à nous retourner et je me retrouve le dos contre mon matelas alors qu'il se retrouve plaqué contre moi, entre mes jambes. Mais ne voyez rien de sexuel là-dedans. Je suis sérieuse, nous passons un moment comme je les aime : doux, calme, rien que lui et moi dans notre bulle.

« Pourquoi cette question, chaton? » Il me fait face et son nez se frotte doucement contre le mien.

« Mes parents ne s'aiment plus d'amour. » Je hausse les épaules. « Juste d'amitié. Et je me demande si c'est possible de passer de cet état à l'autre. »

« Et bien, si un changement est possible, l'autre l'est sûrement. » Il me sourit et embrasse ma joue.

« Tu as peut-être raison. » J'embrasse son nez.

« NON! » Il s'écrit subitement et je perds mon tympan. « Tu viens de dire que j'avais raison? Je dois marquer ce jour dans mon agenda! »

« Calme-toi, vieux cul! » Je m'exclame morte de rire. « J'ai dit 'peut-être', et c'est pas totalement. » Je lui fais une grimace avant de m'enrouler autour de lui et de le serrer. « La banane craint. » Je lui chuchote à l'oreille.

« Moi qui pensais que tu allais me demander de te faire tendrement l'amour. » Il boude en embrassant mon cou doucement.

« Tu es d'humeur romantique à ce que je vois. » Je gémis et nous nous embrassons. « Et à ce que je sens. » Je pouffe lorsqu'il retire son tee-shirt.

Et n'oubliez jamais : il y a toujours un 'mais' à nos parties de baise.

« Harry! Je te jure que si je retrouve encore une fois un de tes maudits caleçons traîner ici, je les brûle et je te fais la peau! » Lauren s'écrie en ouvrant la porte de ma chambre -oups, elle n'était pas fermée à clé. Notre bulle vient officiellement d'éclater.

« Je ne vois pas le problème. C'est la même chose pour Zayn et toutes ses affaires. » Je remarque et Harry pouffe en remettant son tee-shirt. Au revoir abdos et tatouages.

« Zayn habite ici. Harry non. » Lauren souligne.

« Un détail. » Je grogne.

« Je suis sérieuse. » Lauren souligne encore. « Je ne suis ni maman, ni femme de ménage et encore moins la votre. » Elle nous pointe du doigt.

« Oui, Lauren, je veillerai à ne plus laisser mes boxers, parce que oui, ce sont des boxers traîner. » Harry lui sourit poliment. « Mais dans ce cas-là, ne compte plus sur moi pour vous dépanner en contraception. » Cette phrase ne veut toujours rien dire.

« Chantage. » Lauren fronce les sourcils.

« N'est-il n'est pas merveilleux? » Je chantonne avant d'embrasser la joue de Harry.

« Vous devriez habiter ensemble. » Zayn remarque lorsque nous le rejoignons dans le salon.

« Moustique, je te ferai la remarque tu es assis sur le canapé que j'ai payé, donc chut. » Je lui prends la télécommande des mains et rejoins Harry dans l'autre canapé avant de me caler entre ses jambes. « Reprenons le débat : fraise ou banane? » Je lance en mettant un épisode de Grey's Anatomy.