I'M HAVING YOUR BABY

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À vrai dire, on m'a souvent dit que j'étais beaucoup trop expressive, sans filtre et dans l'incapacité de garder un secret. Et donc dans la logique, je suis encore moins dans la capacité de mentir. Mais c'est vrai : je crains à ça. Dans un sens, je m'en cogne un peu (beaucoup) de ne pas être en mesure de garder un secret puisqu'il faut toujours se mettre en tête que me dire un secret, c'est prendre le risque que je le répète à quelqu'un.

Et ça ne m'a jamais posé de problème : parce que je m'en fiche que les gens sachent ce que je pense, ressens ou cache juste en me jetant un coup d'œil. Et qu'on ne soit pas content avec moi parce que j'ai divulgué un secret est le cadet de mes soucis : j'ai bien dit que c'est un risque à prendre (et à assumer par la même occasion).

Jusqu'à aujourd'hui ça ne m'a jamais posé de problème.

Jusqu'à ce que je sois devant vingt bâtonnets positifs et une échographie montrant un petit pois noir et que je réalise que ce stupide compromis que j'avais commencé à regretter, était au final, une très bonne idée.

Jusqu'à ce que je comprenne que c'était réel.

Et j'avais encore la voix du docteure qui résonnait dans un coin de ma tête que c'était tout de même précoce, que le petit pois avait à peine dix jours d'existence et que je devais être la plus prudente possible en faisant attention à mon sommeil et mon alimentation.

Même voix qui m'avait donné tout une liste d'aliments à bannir pour les neuf prochains mois comme les sushis. Mais c'est un autre sujet qui me révolte et sera probablement abordé plus tard.

J'étais partagée entre l'excitation, l'angoisse, la peur et la joie. Un bon gros paquet de sentiments et d'émotions que j'allais avoir du mal à cacher. Encore plus quand Louis a décidé de se transformer en une sorte d'inspecteur Gadget en me faisant passer un stupide interrogatoire qui me donnait presque l'envie de sauter hors de la voiture pour ne pas répondre à ses questions.

« Pourquoi tu ne veux pas me dire où tu étais cette après-midi? » Il a demandé pour la énième fois depuis que nous avions quitté la maison.

« Parce que ça ne te regarde pas. » J'ai levé les yeux au ciel.

« Pourquoi est-ce que tu es aussi bizarre? » Il a ensuite demandé.

« Je suis tout le temps bizarre. » J'ai remarqué et à son tour, il a levé les yeux au ciel.

« Qu'est-ce que tu cachais dans la salle de bain? » Il a demandé après un court silence où j'ai cru (et espéré) avoir la paix.

« Mes jouet sexuels. » J'ai haussé les épaules et il m'a jeté un regard choqué. « Quoi? Tu voulais savoir, maintenant tu sais. »

« Je sais que ce n'est pas ça. » Il a grogné. « Ce n'est pas ton heure. »

Ce fut à mon tour de lui jeter un regard choqué.

« Mon heure? » J'ai répété. « Je n'ai pas d'heure. »

« Si, Harry me l'a dit et j'ai vécu avec vous. » Il a souligné. « J'ai entendu des choses que je ne voulais pas entendre. »

« Pauvre chou, tu n'as que ce que tu mérites. » J'ai ri. « Je ne veux pas parler de mes heures avec toi. »

« Ok, mais dis-moi juste pourquoi tu as pleuré? » Il a demandé avant d'ajouter : « Et pourquoi tu m'as demandé de te prendre dans mes bras? »

« Parce que j'en avais envie mais visiblement c'était une mauvaise idée de demander un minimum d'attention sans rien attendre en retour. » J'ai pesté.

LOVERS |h.s|Where stories live. Discover now