LOVERS |h.s|

20.

[Harry]

Depuis leur pseudo dispute dimanche matin, Louis et Kayla ne s'adressent plus la parole. Le pire, ils ne se lancent plus aucunes taquineries et la situation entre eux est plus qu'affreuse. Du coup, je me suis dit que je pouvais essayer de faire le médiateur entre eux et apaiser la situation. Mais apparemment, aucun des deux n'est intéressé par mon initiative. Déjà que Louis est relativement têtu et Kayla a sa fierté qui l'accompagne à tout moment de la journée.

Personnellement, j'en ai rien à faire de cette espèce de grève sexuelle que les filles ont entamées, le temps que Kayla ne me ferme pas ses jambes. Quoi? Oui, je sais, le sexe n'est pas primordial dans une relation mais il reste important et c'est un bon moyen de se divertir, de faire passer le temps, d'éviter que Kayla s'énerve à propos de je ne sais pas trop quoi.

Nous sommes mardi soir, demain est le 4 juillet ou la fête préférée de Kayla et j'ai hâte d'aller à la jetée avec Kayla (et les autres). Vous savez, c'est comme emmener son enfant à Disney Land pour la première fois sauf que chaque année, Kayla possède la même magie dans le regard et ça me rend heureux de la voir aussi heureuse.

Après le travail, j'ai rejoint Kayla chez elle, dans son lit : et nous voilà maintenant, allongés, nos jambes entremêlées, à parler de tout et de rien. Mais je persiste sur le sujet de Louis.

« C'est sa frustration qui parlait, » Je résonne. « tu étais juste la mauvaise cible. »

« Et ma petite chatte, elle était quoi? » Elle grogne et je ris. « C'est pas drôle. Tu lui as parlé de mon intimité! » Elle s'écrie, démêlant ses jambes des miennes avant de s'asseoir sur le lit et de me faire face. « Tu lui as vraiment parlé de mon vagin? »

« Ne dis pas ce mot, c'est dégoûtant. » Je grimace.

« Vagin, vagin, vagin, vagin, vagin, » Elle chantonne et je plaque ma main sur sa bouche, mais elle la lèche.

« Arrête ça tout de suite. » Je préviens. « Mais sinon oui, une fois. »

« Mais Harry! » Elle s'écrie, écœurée.

« Quoi? » Je hausse un sourcil. « Je sais très bien que tu parles de ma queue aux filles et que tu ventes même ses mérites. »

« Tu peux rêver, mon pote. » Elle se met à rire.

« 'Mon pote'? » Je répète. « Tu m'appelles moi Harry, meilleur copain de l'univers : 'mon pote'? » Je la plaque contre le matelas et elle rit de plus en plus fort. Ah, ce rire qui pourrait percer les oreilles de tout le monde mais que, bizarrement j'adore. « Je pourrai t'appeler 'fille', tu sais? »

« Tu m'aimes trop pour ça, vieux cul. » Elle me nargue. Et je sais que derrière tous ses 'vieux cul', qu'elle m'aime vraiment et qu'elle rigole en prétendant moins le faire qu'elle le fait déjà. « Je n'irai pas m'excuser. » Elle m'embrasse tendrement. « J'attends ses excuses. »

« Tu vas attendre longtemps. » Je soupire. Un moment passe et merde, j'avais complètement oublié : « Je dois partir. »

« Et pourquoi? » Elle hausse un sourcil.

« Je dois retrouver Lola. » Est-ce que je viens de gâcher un bon moment en mentionnant son prénom? Probablement oui.

« Pour faire quoi? » Elle s'éloigne considérablement de moi et j'ai envie de me frapper le front.

« Traîner. » Bonne réponse?

« Tu peux traîner avec moi. » Mauvaise réponse.

« On va sûrement manger un bout. » Je rajoute.

« Tu peux manger un bout avec moi. » J'aurais pas dû rajouter ça.

« Et parler politique. » Je ne dis pas que Kayla est stupide MAIS Lola a beaucoup plus de connaissances sur le domaine. Et oui, je parle politique de temps en temps.

« J'adore la politique. » Elle peste.

« Tu détestes ça, chaton. » Le surnom va-t-il adoucir Kayla?

« Pas si ça t'intéresse. » Apparemment, oui. « Par contre, je déteste Lola. » Ah finalement, non.

« Tu es jalouse, chaton. » Je remarque en me relevant.

« Bien sûr que oui. » Elle grogne. « Elle te tourne autour comme une mouche. Et toi, comme le vieux cul que tu es, tu ne remarques rien. »

« Bébé tu illumines mon monde comme personne d'autre, » Je lui lance un clin d'œil. « Je ne remarque personne d'autre. »

« La ferme Harry! » Elle grogne et se retient de rire.

« Tu ne vas pas être une copine jalouse, Kay'? » Je demande en mettant mes bottes.

« Tu es bien un copain jaloux, Harry. » Bras sur la poitrine, elle soutient mon regard.

« Tu sais que tu peux me faire confiance? » Je demande plus sérieusement parce que je veux qu'elle me fasse confiance, elle doit le faire. Je la ramène contre ma poitrine pour un câlin qu'elle essaie de refuser.

« C'est à cette connasse que je ne fais pas confiance. » Elle marmonne en prenant Kiwi dans ses bras avant de se diriger dans le salon.

« Eh, chaton. » Je lui souris. « Je suis ton copain, ton vieux cul. À toi. » J'en reviens pas qu'elle soit autant jalouse de Lola. « Et demain je serai tout à toi. »

« Entièrement? »

« Totalement. » J'embrasse son front. « Complètement. » J'embrasse ses deux joues et elle me sourit.

« Ok, vas-y. » Elle soupire de défaite. « Dis-lui d'aller se faire voir de ma part. » Elle crie après que je l'ai embrassé et refermé la porte derrière moi.