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[Harry]

Quand je rentre de Seattle, je retrouve une Kayla beaucoup trop frustrée à mon goût. Et même si elle met ça sur le compte de petits trucs à la con ou sur le divorce de ses parents vient d'être finalisé, je sais que ce n'est pas juste pour ça.

Elle est frustrée et énervée contre elle-même parce qu'elle n'arrive pas à tomber enceinte et voyant que les choses devenaient ridicules, nous avons décidés de prendre quelques jours histoire de prendre l'air ou je ne sais quoi. Elle pense qu'elle est la seule fautive dans cette histoire et que tout est de sa faute si elle ne tombe pas enceinte mais elle n'imagine pas une seconde que je pourrais être autant fautif. Et elle ne veut pas m'écouter quand je parle de voir un spécialiste pour essayer d'arranger tout ça.

Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi têtu.

C'est donc pour ça que je l'ai proposé de venir courir avec moi ce matin. Au départ, je voulais l'emmener à la boxe mais, l'idée d'être son punching ball me plaisait moins.

Sauf que Kayla n'est pas du matin et que Kayla n'est pas sportive donc Kayla n'est pas de bonne humeur et alterne entre grognements et soupirs comme elle sait si bien le faire.

En fait, je l'ai emmené de force. Mais avec gentillesse. Et amour. Toujours.

« Je vais finir par vomir, Harold. » Elle grogne dramatiquement. « Ton smoothie tout vert pas beau et pas bon ne passe pas. »

Elle court à mes côtés, enfin elle trottine tant bien que mal tandis que je me contente de faire des pas qu'elle considère comme énormes alors que je me contente de marcher pour avoir le même rythme qu'elle. C'est drôle comme elle est petite à côté de moi.

« Tu as des nausées? » Je demande en retenant un rire. « C'est bon signe. »

« Ah ouais, tu penses? » Elle lève les yeux au ciel. « Je frôle l'intoxication alimentaire et le malaise et c'est bon signe? »

« Ça ne fait même pas trente minutes. » Je remarque.

« C'est déjà plus que ce que je n'ai jamais fait. » Elle rétorque. « Tu veux ma mort, Harold. »

« Je veux passer du temps avec toi. » Je dis et elle me jette un regard noir avant d'argumenter : « Je n'ai personne avec qui courir. »

Nous savons tous les deux que c'est faux.

« Tu n'avais qu'à emmener Liam avec toi, » Elle peste. « vous semblez être sur la même direction. »

« Je voulais juste te changer les idées. » J'avoue.

« Et bien, on aurait pu rester au lit toute la matinée. » Elle propose en haussant les épaules. « Ou faire une balade à la jetée 39 et manger des donuts. »

Soudain, elle se penche en avant et vomit.

« Je t'avais dit que je finirai par vomir. » Elle marmonne. « Regarde, c'est ton smoothie tout vert. »

« Je ne veux pas regarder ça. » Je grimace.

Un vomi plus tard, nous faisons le trajet retour jusqu'à la maison. Enfin, je fais le trajet retour tout en portant Kayla sur mon dos parce qu'elle est trop fatiguée apparemment.

« C'est un travail d'équipe, bébé. » Elle argumente et je la sens sourire contre ma nuque. « Tu es le soutien physique et je suis le soutien moral. »

« La meilleure des équipes. » Je grogne avec un soupçon d'ironie.

« J'aurai pas dit mieux! » Elle s'exclame.

[Kayla]

Après une sieste qui s'est un peu trop éternisée mais qui a compensé mes activités physiques (vomi compris) de ce matin, je décide de mettre un peu d'ordres dans mes affaires et faire le tri.

« Est-ce qu'on fait collection de tous les tests faits jusqu'à présents ou je peux les jeter? » Je demande à Harry qui est entrain de lire dans le lit.

« On pourrait en faire une œuvre d'art. » Il hausse les épaules.

« Qui s'appellera : 'échec de mon utérus vol.6' ? » Je demande dans un rire jaune.

« Bébé. » Il soupire avant de prendre le sachet de tests, de le déposer sur le meuble de la salle de bain et de m'entraîner dans la chambre. « Je sais que tu as dit que tu n'aimes pas quand c'est compliqué. »

« Ouais, parce que ça craint. » Je souligne alors qu'il s'assoit sur le lit et qu'il m'attire sur ses genoux.

« Et qu'on devrait essayer de garder tout ça simple. » Il ajoute. « Mais, tu sais tout comme moi que les choses ne sont pas si simples que ça. »

« Harry, non. » J'essaie de m'éloigner de lui mais il me colle contre lui.

« Et pourquoi ça? »

« Parce que c'est non, tout simplement. » Je grogne avant de soupirer. « Je n'ai pas envie d'aller chez un docteur qui me dira que mon vagin est cassé. »

« Ton vagin n'est pas- » Il essaie d'argumenter.

« Nous en sommes à la dix-septième semaine et toujours rien. » Je constate. « Je suis censée être une usine à bébé et il n'y a rien, Harry. »

« Et si c'était moi le problème? » Il demande.

« Tu sais très bien que non. » Je grogne. « Tu es trop toi et je suis trop moi. »

« Ce qui veut dire? »

« Tu es parfait sauf quand tu agis comme un vieux cul. » Je soupire. « Et que je suis une catastrophe ambulante. »

« Chaton, » Il soupire. « tu es bornée. »

« Et toi, non? » Je lève les yeux au ciel. « Je ne veux pas entendre ce que je sais déjà, et payer pour ça. »

Je sais que ma réflexion n'est pas forcément logique mais je sais que je ne pourrai pas entendre ce que je suis sûre de savoir. Et il a beau vouloir faire l'effort et vouloir m'aider, je ne peux pas.

« Je ne changerai pas d'avis. » Je me lève avant de diriger à nouveau dans la salle de bain.

« Le contraire m'aurait étonné. » Il marmonne.

« Vieux cul. » Je murmure.

« J'ai entendu! » Il s'exclame.

« Je t'emmerde! » Je rétorque en remettant le sachet de tests dans le fond de tiroir.

LOVERS |h.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant