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Le trajet se fait dans un silence total même si Louis et Eleanor ont essayés d'établir une conversation avec moi pour savoir comment je me sentais. Je ne vous apprends rien : si un truc ne va pas, je m'enferme dans le plus grand des mutismes. D'ailleurs, Eleanor a insisté pour rester avec moi cette nuit mais j'ai refusé.

Qui plus est, Harry sera là dans l'heure qui suit. Je ne le déteste pas. Enfin pas plus que d'habitude. Je sais que ce n'est pas lui qui ait pris l'initiative de l'embrasser mais je l'en veux de ne pas avoir fait tout un tas de trucs que je lui balancerai à la gueule tout à l'heure.

Ouais, je vous vois venir : j'en connais un qui va passer un mauvais quart d'heure. Vous avez raison, les amis.

Du coup, après un bon bain qui m'a bien décrassé parce que je ne vais pas vous mentir : j'étais autant constituée de boue que de peau, accompagné d'un verre de vin que j'ai hautement mérité, je me dirige vers ma petit chambre, enroulée dans une grosse serviette. L'objectif premier est de mettre un pyjama.

Sauf que Harry se trouve dans ma chambre, assis sur mon lit. L'objectif second est de survivre à cette conversation.

« Tu es cinglée? Depuis quand tu frappes d'autres personnes? » J'ai connu des accueils plus chaleureux.

« Depuis quand tu embrasses d'autres personnes? » Je rétorque et me retiens de le frapper lui aussi.

« Outch, ça fait presque aussi mal que le coup que tu m'as donné. » Est-ce qu'il essaie de faire de l'humour, maintenant?

« Tu l'as mérité. » Je rétorque, prend un sweat volé à Harry, une culotte et une paire de chaussette.

« Je n'ai rien fait, Kayla. » Il annonce. Je finis de m'habiller et ensuite, j'explose.

Vous voyez, je vis un de ces moments où vous vous demandez si vous n'allez pas regretter ce que vous allez dire plus tard? Du style, ouais je le pensais pas ou alors, va-t-il m'en vouloir? Et bien, moi, non. Je vais justement faire en sorte que mes mots le secouent plus qu'un foutu tremblement.

« Justement! Rien, tu n'as rien fait. » Je m'écrie en jetant ma serviette sur lui, il l'évite. « Elle avait sa bouche posée sur la tienne et toi, » Je grimace au souvenir. « les bras immobiles tu ne l'as pas embrassé en retour et encore moins repoussé. »

« J'ai été pris au dépourvu. » Il soupire. « J'allais la repousser mais tu es arrivée et tu l'as cogné, fort. »

« J'avais raison quand je disais que tu devais arrêter de traîner avec elle. » J'argumente. « J'avais raison quand je disais qu'elle voulait ta queue et non ton amitié. » Je le pointe du doigt. « Kayla avait raison et Harry a été complètement stupide. »

« Oui, tu avais raison. » Il s'exclame. « Pour moi ça marchait juste dans le sens amical, c'était logique. »

« Non Harry, ça n'a aucun sens tu rencontres une fille dans un supermarché, » Je lui rappelle. « hop vous devenez amis et elle te colle au cul comme une vieille merde mal essuyé, tu crois que ça fonctionne comme ça? Tu trouves ça logique? Parce que ça ne l'est pas. »

« Merde, Kayla, j'ai compris! » Il s'écrie à son tour tout en se rapprochant de moi. « Je suis désolé, chaton. Tellement désolé. » Et maintenant, il murmure et pose ses mains sur mes joues. Je n'ai plus la force de m'en dégager.

« Tu ne m'as pas défendu, Harry. » Je chuchote, blessée. « Elle disait tous ces trucs méchants et toi tu restais là, à écouter mais jamais tu n'as ouvert ta bouche pour me défendre. Je suis si moche intérieurement que tu ne peux pas le nier? » Je pleure. Oui, je suis fragile. « Je sais : je suis Kayla, petite reine des garces et pestes mais j'ai un cœur, j'ai des sentiments et elle a appuyé là où ça fait mal. » Je renifle et je peux voir dans son regard qu'il déteste ça. Mais c'est de sa faute. « Je suis ta copine, Harry. »

« Je le sais. » Il essuie mes larmes.

« Non, » Je secoue la tête. « c'était drôle les premières semaines où tu avais du mal à passer le cap amitié/amour mais maintenant c'est du sérieux toi et moi. »

« Je le sais. » Il répète.

« Non. » Je reprends : « Elle l'a dit tu me verras toujours plus comme ta meilleure amie que ta copine. » Elle l'a dit, je m'en souviens.

Un moment passe, un long moment. Vous savez ce genre de moment silencieux où vous vous demandez si vous devez partir ou restez, si tout va s'arranger ou si c'est le début de la fin?

Harry se sert de ce moment pour nous mener jusqu'à mon lit où il nous positionne en petite cuillère.

« Tu ne veux plus de moi? » Harry demande finalement et mon cœur éclate.

« Pas ce soir, pas maintenant. » Je murmure.

« Tu m'aimes toujours plus plus plus? » Il ajoute.

« Toujours. » Et ses bras se resserrent autour de moi.

Et quand je me réveille, l'autre coté du lit est vide, pour la première fois : Harry n'est pas là.

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