Petit Ange (Tome 1) //Yoonmin// ✅

Chapitre 28

Jimin finit sa course dans son parc habituel, et s'écroula sur un banc en serrant son carnet contre lui. Son corps tremblait alors qu'il tentait de ne pas faire de bruit, mais il ne put rapidement plus retenir ses sanglots, et enfouit son visage dans ses mains en pleurant. Il se sentait tellement stupide d'y avoir cru, alors qu'il était évident que jamais Yoongi ne pourrait s'intéresser à un pauvre gamin tel que lui... Il essuya rageusement son visage, mais les larmes ne cessaient de couler sur sa peau. Lui qui se méfiait continuellement des gens depuis ses mésaventures du lycée, voilà qu'il était tombé la tête la première dans le piège du blond.

Son téléphone vibra soudain dans la poche de son pantalon. Avec un reniflement des plus gracieux, ou pas, Jimin sortit son portable, avant de raccrocher d'un geste sec en voyant que c'était Yoongi qui l'appelait. Il se trouverait bien un autre plan-cul. Un nouveau sanglot se coinça dans la gorge du serveur, qui remonta son écharpe sur son nez pour cacher sa détresse aux yeux indiscrets des passants. Il se sentait presque détruit. Mais depuis quand il avait laissé Yoongi prendre une telle importance dans sa vie ? Il ne le connaissait quasiment pas ! Il se savait pas sa date de naissance, sa couleur préférée, ce qu'il aimait manger, son animal favori... Il ne savait rien. Et pourtant il se sentait bien dans ses bras, il aimait ses baisers, et... Tout ça n'avait été qu'un putain de jeu pour ce connard de Min Yoongi !

Jimin souffla profondément en essuyant ses joues. Ça faisait du bien de s'énerver intérieurement, même s'il se sentait toujours dans un état lamentable. Son portable ne cessait de vibrer contre sa cuisse à cause des appels et messages de Yoongi, alors il finit par tout simplement l'éteindre sans lire les SMS ou écouter les nombreux messages vocaux. Il pouvait s'excuser tant qu'il le voulait, ça n'allait pas recoller le cœur de Jimin. Il mourrait d'envie de courir chez Jin pour se réfugier et pleurer dans ses bras, mais à cette heure, il était sûrement à son école de cuisine. Donc il se retrouvait seul à pleurer dans un parc. Jimin frotta ses petites mains pour tenter de se réchauffer, peu décidé à rentrer chez lui. Pour ne pas mentir, il n'avait pas envie de bouger, il n'avait envie de rien. Il voulait juste oublier la douleur sourde qui rongeait son cœur.

Pourtant, quand la nuit commença à tomber, Jimin fut bien obligé de bouger. Il commençait à être frigorifié sur le banc, et avait terriblement faim. Et il ne préférait pas rester tout seul dehors de nuit. Alors il se releva lentement, sentant à peine les larmes séchées sur ses joues, et prit lentement le chemin de chez lui. Il se sentait vide. Il monta lentement les marches menant à son appartement, son carnet serré contre sa poitrine et la cravate au fond de sa poche. Il aurait dû la jeter cette cravate de malheur, mais... Il n'avait pas pu. C'est qu'il était sentimental le Jimin.

En débouchant sur son palier, il releva lentement la tête en sortant ses clés, mais se figea en apercevant une touffe blonde bien connue. Yoongi était assis devant sa porte, un sac à ses pieds. Et il se releva vivement dès qu'il le vit :

« - Jimin ! Laisse-moi t'expliquer s'il te plaît...

- Laisse-moi... »

Un seul mot prononcé de plus et Jimin allait fondre en larmes, il le savait. Alors il poussa Yoongi pour déverrouiller sa porte, mais sa petite main se fit emprisonnée dans une plus grande :

« - Petit ange... Je t'en prie... Juste parler... »

Jimin secoua la tête, les larmes aux yeux. Il n'avait rien à dire ! Yoongi avait joué avec lui et c'était tout ! Pourtant le blond insista en serrant doucement ses petits doigts :

« - S'il te plaît... Et si tu ne me crois pas je partirais... »

Le jeune serveur étouffa un sanglot en ouvrant sa porte, et pénétra rapidement dans son appartement, vite suivi de Yoongi qui referma la porte. Il s'éloigna le plus possible de lui, sentant les larmes s'agglutiner dans ses yeux. Avec des gestes précipités, il sortit la cravate de sa poche et la jeta sur le visage pâle du PDG avec un sanglot :

« - Tiens, maintenant... Va-t-en... Laisse-moi... »