Égérie (Partie II)

Chapitre 199 🖋

Narration Danielle :

Alors que je m'apprête à sortir de la maison pour rejoindre Luca, je me stoppe devant le miroir de l'entrée afin de faire le point sur ma tenue. J'ai opté pour un combishort à manche longue en velours que j'ai associé avec des collants opaque et une paire de bottine à talons. Une tenue habillée sans chichi qui fait tout de même son petit effet. Je resserre délicatement ma queue de cheval et quitte la villa en prenant soin de verrouiller la porte derrière moi.

Une fois à l'extérieur, je m'empresse de rejoindre mon cousin. Il m'attend sagement au volant de la Maserati, emprunté à mon père pour l'occasion. Je m'installe sur le siège passager et claque délicatement la portière avant qu'il ne démarre direction : le centre ville de Milan.

- J'étais persuadé que t'allais annuler au dernier moment.
- Quoi ? Tu doutes de moi maintenant ? lancé-je, d'un ton léger en attachant ma ceinture de sécurité.
- Tu aurais du voir ta tête quand je t'ai proposé de sortir. T'es pas heureuse de me revoir ?
- Si bien sûr ! C'est juste que j'avais pas très envie de sortir faire la fête.
- À cause de ton rappeur ? C'est ça ?

Je déglutis, mal à l'aise.

- J'avais les réseaux sociaux en Australie, tu sais ? reprend-il.
- Visiblement, tu as un peu de retard.
- Pour être honnête avec toi, Helene ma briefé. Elle m'a interdit d'aborder le sujet.

J'élargis mon sourire à sa réplique, puis poursuis :

- Alors pourquoi tu m'en parles ?
- Les ruptures c'est toujours compliqué. Je suis passé par là. On en ressort juste plus fort. Il faut voir le côté positif.
- Luca Lorenzi Psychologue ? Intéressant..., dis-je en le regardant, amusée.

Mon cousin se met à sourire.

- Vas-y fout toi de ma gueule !
- Quoi ? Moi ? C'est pas mon genre ! repris-je.
- Tu m'épuises déjà.
- C'est toi qui m'épuise même si je sais que tu as raison.

Il sourit satisfait.

- Je suis là si tu as besoin, OK ?
- Merci mais tu arrives un peu tard. Ça fait huit mois Luca, je vais mieux.
- Tu sais quoi ? Je crains !
- J'aurais pas dit mieux !

Je souris attendrie par ses paroles. Luca est comme un frère pour moi. Ma tante Isabella est tombée enceinte pratiquement en même temps que ma mère. Durant la grossesse, elles sont restées très proche. J'ai grandi à l'italienne, c'est à dire entouré de ma famille et Luca et moi nous étions  inséparable. Mes premières sorties, mes premières bêtises, j'ai tout fait avec lui ! Nous étions un peu le duo cauchemardesque de la famille même si au fond, nous étions adorables. À dix sept ans, Luca est parti faire ses études en Caroline du north. À l'époque je vivais ma première relation amoureuse. Malgré ça, je me suis sentie seule. J'ai commencé à m'intéressé au manequinnat et les choses se sont très vite enchaînés pour moi. Quand il est revenu un an après, j'étais à droite à gauche. Depuis, on se croise à la va vite. Ces derniers mois, il est parti en Australie pour découvrir le pays. Là, il est enfin de retour sur Milan. Au final, je remercie Helene de m'avoir poussé à sortir. J'avais besoin de retrouver mes repaires et Luca en fait clairement parti.

Lorsqu'on arrive sur le parking du « The Club » l'une des boites les plus réputés de Milan, je peux voir la file d'attente à des kilomètres. Luca se gare sur l'une des places sécurisé avant de m'entraîner avec lui devant le club.

Arrivés face au bâtiment, ce dernier contourne la file d'attente pour saluer le videur.

- Luca ? Sei tornato ? (Luca tu es revenu ?) lance l'homme en lui tapant dans la main.
- Sì ! Dovevo andare a casa un giorno, giusto ? (Oui ! Je devais bien rentrer un jour, non ?)
- Sì ! Certo ! (Oui ! Bien sûr)
- Oh Luca !!!!! hurle une voix familière.

Mon cousin se retourne immédiatement et je fais de même. Quatre garçons s'avancent vers nous dont deux que je connais tout particulièrement. Luca s'empresse de les saluer.

- Attend mais c'est Dani ! sourit Paolo.
- En chaire et en os, réponds-je.
- Gianluca, mi ricordi perché ti sei rotto ? (Gianluca, tu me rappelles pourquoi tu as rompu ?) lance-t-il en regardant le principal concerné.
- Non parlarmene ! Finirò per rimpiangere ! (Ne m'en parle pas ! Je vais finir par regretter)

Gianluca lâche un grand sourire et s'avance vers moi pour me saluer. Paolo et Gianluca sont deux amis d'enfance à mon cousin et je les connais très bien. J'aurais du me douter qu'ils seraient là. Mon ex me regarde comme si de rien été et étrangement, je me sens plutôt à l'aise.

- Bon, on rentre ou on squat devant l'entrée ?
- Ti seguo bambino (je te suis bébé), lâche Paolo.

Le videur nous autorise à entrer, sous les regards médusé des personnes présentes. Finalement cette soirée s'annonce pas si mal, non ?

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