Égérie (Partie II)

Chapitre 221 🖋

Narration Danielle :

Je fixe le sol, nerveuse et relève la tête afin d'observer l'espace restreint dans lequel je me trouve. Un ascenseur étroit, aux parois pourpre. Cela ressemble étrangement à de la moquette. J'essaye de prendre un air détendu, m'obligeant à contrôler ma respiration. Mon ventre se tort mais je ne laisse rien paraître. Tout va bien se passer Dani, tout va bien se passer. J'arrange ma mèche de cheveux derrière mon oreille et regarde Moh à l'aide du miroir qui se trouve face à nous. Il décroche un sourire, amusé.

- Tu sens le stress à dix kilomètres, détend toi.
- Moi ? Stresser ? Tu dis n'importe quoi ! nie-je.
- Ah oui ? Pourtant je suis sûr de moi.
- Moh... J'ai tourné la page. Je suis juste un peu nerveuse à l'idée de revoir tout le monde. Ken doit même pas savoir que je suis invitée. Je veux mettre personne mal à l'aise, tu comprends ?
- Pourquoi tu mettrais les gens mal à l'aise ? Tu fais partie de notre groupe d'amis, non ? Regarde moi, Ken et ses toutous du S-crew peuvent plus me sacquer. Est-ce que j'en fais toute une histoire ? Non, je reste cool. Je vais à l'anniversaire de mon pote et j'en ai rien à faire des autres.
- Ses toutous du S-crew ? répété-je, tout sourire.
- Quoi ? Ça leur va bien, non ?
- Tu n'en penses pas un mot.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- Toi, tu détecte mon stress et moi j'arrive à savoir quand tu dis des choses que tu ne penses pas.

Un silence s'installe quand il reprend :

- Un-Un, balle au centre.

Je souris satisfaite lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin. Sur le palier, Moh se dirige vers la porte la plus à droite. Il s'apprête à sonner quand cette dernière s'ouvre brusquement. Deux jeunes femmes sortent du logement, un verre à la main. L'une d'entre elles, salut rapidement Mohamed avant de rejoindre son amie dans les escaliers.

- Tu l'as connais ? demandé-je.
- Pourquoi ? T'es jalouse ? répond-il dans le seul but de me taquiner.

Je lève les yeux au ciel, il m'épuise. J'entre dans l'appartement et il prend soin de refermer derrière moi. Nous longeons le couloir curieux de voir ce que cette fête nous réserve.

Arrivés dans la pièce principale, une trentaine de personnes sont présentes. Des ballons de couleurs sont dispatcher un peu partout dans le séjour tandis que les gens occupent l'espace comme ils peuvent. Du rap américain se fait entendre dans tout l'appartement. La lumière quant à elle est plus ou moins tamisée, ce qui donne un côté « cool » à la soirée. Je m'empresse de balayer la salle du regard à la recherche de mon ex quand Abou surgit de nul part et me coupe dans mon élan. Il salut sneaz et me prend aussitôt dans ses bras.

- Alors comme ça tu es venue ?
- J'allais pas rater ta fête d'anniversaire, souris-je. D'ailleurs, joyeux anniversaire ! dis-je en lui donnant son paquet.
- Merci la Miss, il fallait pas.
- C'est de notre part à tout les deux, repris-je.
- Je l'ouvrirais toute à l'heure, d'accord ?
- Y a intérêt, rétorque Moh en lui tapant sur l'épaule.
- Vous voulez boire un truc ?
- Pas d'alcool, tu connais.
- C'est pas le choix qui manque. Tout est sur la table prêt de la baie vitrée.
- Merci frérot.

Abou s'éloigne tandis que nous nous avançons jusqu'à la fameuse table. Un garçon, certainement un invité, me propose un verre de ponch mais je refuse poliment, préférant prendre une boisson sans alcool. Il n'insiste pas et Moh me tend un verre de Jus. Je le remercie quand la voix d'Alpha se fait entendre par dessus la musique. On se retourne quand ce dernier nous fait signe de le rejoindre. On s'exécute sans tarder.

- Vous êtes inséparable ! lâche-t-il.
- Je rattrape juste le temps perdu. Huit mois d'absence, tu trouves ça normal toi ? rétorque Moh avant de saluer son ami.
- Attend mais t'es là toi ? sourit Doums avachi sur le fauteuil.
- Quoi ? Tu n'étais pas au courant ? demandé-je d'un ton léger.
- Si mais je pensais pas que tu serais là ce soir. Tu sais avec Ken... et tout.
- Je rêve ou ça parle de moi ?

Sa voix raisonne et mon ventre se ressert brusquement. Je me retourne quand Mekra et lui me font face. Contrairement à ce que j'aurais pu penser, il me sourit. Je me contente de faire de même et le salut dans la foulée.

- Tu vas bien ?
- Et toi ? lance-t-il d'un ton agréable.
- Ça va.
- C'est moi ou tout ça est très bizarre ? intervient Idriss accompagner de 2zer.
- C'est vous qui êtes bizarre ! dis-je d'un grand sourire.
- Comment tu vas ? Ça fait un bail l'italienne ! poursuit 2zer.
- Écoute, ça va bien merci. Et toi ?

Je m'empresse de leur faire la bise. Étrangement les retrouvailles se déroulent dans la joie et la bonne humeur. C'est comme si rien n'avait changé, enfin... Presque...

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