Chapitre 247 🖋

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Narration Danielle :

Je me souviens de chaque détail. Notre discussion dans la chambre, nos rires, nos doutes, mes larmes... Son visage qui se rapproche délicatement du mien et moi qui ne fait rien pour l'en empêcher. Je sens encore son parfum et l'odeur agréable de ses cheveux. Ses lèvres douces, ses bras qui m'enlacent contre lui, ses paroles et sans oublier sa bienveillance.

- Mademoiselle ? On est arrivé, annonce le chauffeur.

Sa voix grave me sors aussitôt de mes pensées. Je m'excuse tout en détachant ma ceinture de sécurité quand il poursuit en me souhaitant une agréable journée. Je le remercie et sors du véhicule dans la foulée.

Mes bottes à talons claquent sur le goudron humide de la capitale. Le temps est couvert, il va sans doute pleuvoir. Je remonte ma rue, pensive. J'ai beau être heureuse, je me sens toujours aussi perdue... Je fouille dans mon sac à la recherche de mes clés quand j'aperçois une silhouette familière. Je plisse les yeux discrètement et mon enthousiaste redescend aussi vite qu'il est monté. Evan ?!

Je déglutis anxieuse tout en continuant à marcher en direction de mon immeuble. Il est appuyé contre le renforcement de la porte, les yeux rivés sur les passants. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Mon ventre se ressert brusquement lorsqu'il me remarque. Il se décolle de la parois, prêt à me saluer. J'essaye de rester indifférente mais au fond de moi, j'ai juste envie de faire demi-tour !

- Salut.
- Salut, répété-je.
- On peut discuter ?

Comme si cela ne suffisait pas, une averse fait son apparition. J'hésite un instant et finis par hocher la tête en guise de réponse positive. J'ouvre la grande porte et le laisse entrer avec moi. Aujourd'hui, je préfère prendre les escaliers. Me retrouver dans un espace restreint avec Evan, ne fait pas vraiment partie de mes plants et encore moins après ce qu'il s'est passé la veille.

Arrivés sur le palier, je m'empresse de déverrouiller la porte. Mohamed est assis sur l'un des tabouret attenant au plan de travail, vêtu d'un simple short de sport. Il déjeune tout en écoutant des prods sur son MacBook Pro. Il relève la tête afin de me sourire quand il aperçoit Evan. Son visage se durcit et c'est sans m'y attendre qu'il lâche une bombe donc je me serais bien passé.

- Alors ? C'était bien chez Ken ?

Il ferme son ordinateur portable et se lève comme si de rien été. Il fait le tour du plan de travail pour mettre son bol dans le lave-vaisselle. Je le regarde abasourdi. À quoi joue-t-il ? Je sens le regard d'Evan me fixer avec insistance dans l'attende d'une explication.

- Attends, t'étais chez Ken ? intervient-il, d'un ton sec.
- C'est pas ce que tu crois !
- Ah oui ?
- Oui, on a juste discuté.
- Toute la nuit ?
- Visiblement puisqu'elle n'est pas rentrée, reprend Moh.
- Oh toi là ferme ! lancé-je, agacée.
- Tu as dormi là bas ?
- Et peut-être dans le même lit, qui sait ? ajoute mon ami, d'un ton léger avant de quitter la pièce.

Je lui lance un regard noir qui en dit long sur le fond de ma pensée. Putain ! Mais il est devenue dingue ou quoi ?!

- Tu m'expliques ?
- Ne l'écoute pas, il essaye de foutre la merde ! dis-je en passant la main dans mes cheveux, dépitée. Écoute... Oui, je suis allée voir Ken, oui j'ai dormi chez lui mais il ne sait rien passé ! On avait besoin de clarifier les choses. Je ne suis pas encore prête à me réengager dans une relation. Que ce soit avec toi, avec lui ou avec n'importe quelle personne de cette planète. J'ai besoin de temps Evan... Je suis désolée, je pensais sérieusement que j'étais prête à tourner la page mais je me suis trompée.

Il me regarde captivé par mes paroles quand un long silence fait place, je m'apprête à faire demi-tour pour aller me chercher un verre d'eau quand ce dernier me retient par la main.

- L'autre jour, j'ai agi comme un con et j'en suis désolé. Tu me plais Danielle. Je sais pas dans quoi je me fourre mais je suis prêt à prendre le risque.
- Le risque ? répété-je, sans trop comprendre.
- Je veux pas te forcer la main. On a qu'à traîner ensemble et voir ce que ça donne ?
- Alors tu m'en veux pas ?
- Si j'avais su que tu étais si compliquée, j'aurais réfléchi à deux fois avant de redemander ton numéro à Luca.

Je souris à sa réplique quand il poursuit :

- Je repars dimanche soir.
- Déjà ?
- Ouais... Aujourd'hui, j'ai pas mal de boulot mais demain on pourrait passer la soirée ensemble, non ? Comme deux amis ?
- D'accord, acceptée-je.

Il me sourit à nouveau et m'embrasse sur la joue avant de quitter l'appartement. Je le regarde partir sans un mot. Je me sens stupide. Evan est un garçon bien et j'ai l'impression de jouer avec lui depuis le début...

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Égérie (Partie II)Where stories live. Discover now