Égérie (Partie II)

Chapitre 268 🖋

Narration Ken :

L'heure sur mon téléphone indique neuf heures quarante trois. Je grimace tout en rangeant ce dernier dans la poche de mon jeans et m'avance dans le hall pour prendre les escaliers. Je m'empresse de monter les marches deux par deux avant de me retrouver sur le palier. Je suis nerveux à l'idée de débarquer chez Danielle à l'improviste. Elle ne répond plus à mes messages depuis hier soir, alors j'en conclus que tout ça n'annonce rien de bon.

Je tape à la porte lorsque les griffes de son chien se font entendre contre la paroi. Mohamed vient m'ouvrir, le sourire aux lèvres.

- C'est à cette heure-ci que tu arrives ? me charrie mon ami. T'es en retard gros.

J'élargis mon sourire quand il me fait une accolade en guise de bonjour. Il me laisse entrer tout en prenant soin de refermer derrière moi.

- Dani m'a dit que tu as eu un imprévu ?
- Disons que j'ai eu besoin de quelques heures supplémentaires pour terminer expansion, avoué-je. Elle m'en veut ?
- À ton avis ? Elle était tellement heureuse de te retrouver, qu'elle était déçue, c'est normal, dit-il en empoignant son sac de sport. Elle est dans la salle de bain, t'as qu'à l'attendre dans sa chambre si tu veux ?
- Tu pars ?
- Ouais, je vais à la salle.
- T'es motivé toi.
- Je préfère ça que d'assister à la scène de ménage qui va suivre, dit-il en élargissant son sourire, amusé.
- Merci pour le soutient mon reuf.
- Tu connais, toujours al !

Moh me tape dans la main et traverse la pièce pour rejoindre la sortie. Je le regarde refermer la porte derrière lui, pensif. Dois-je attendre ici ? Ou bien m'avancer dans le coin nuit comme l'a suggéré mon kho ? J'hésite un instant et longe le couloir. J'entre dans la chambre de Dani, sa valise est encore sur le sol, des affaires sont dispatcher un peu partout sur le parquet. Je marche jusqu'à la porte fenêtre quand le verrou de la salle de bain se fait entendre. J'ai à peine le temps de me retourner que Danielle me fait face. Son corps nu est enroulé dans une serviette éponge blanche, tout comme ses cheveux. Elle est magnifique.

- Salut.
- Salut, répète-t-elle, d'un ton sec.

Je la regarde un instant quand elle décroche un léger sourire, malgré elle.

- Pourquoi tu ne réponds plus à mes messages ? demandé-je.
- J'ai plus de batterie...
- Je suis censé gober ça ?

Danielle mord sa lèvre inférieur tout en levant les yeux au ciel, agacée.

- C'est toi qui m'a posé un lapin, je te rappel.
- Oui et je m'en excuse. Ça fait plusieurs jours qu'on fait des nuits blanche pour l'album et j'étais persuadé qu'on aurait terminé avant ton retour. Là, il nous manquait du temps et je me voyais mal couper la session pour dire à Diabi que je partais te rejoindre. J'avais envie de te voir mais les délais de l'album sont important, je dois les respecter. Au final, on a bouclé expansion alors ça en valait la peine.

Danielle m'observe un instant, puis reprend :

- C'est moi qui suis désolée.... J'agis comme une petite fille pourrie gâtée. J'étais tellement heureuse de te voir, que ton message m'a foutu le moral à zéro. Je sais que cet l'album est très important pour toi et... Je comprends, t'as même pas à te justifier.
- Alors pas d'embrouille ?

Danielle hoche la tête négativement avant de me prendre dans ses bras.

- J'arrive pas à te faire la tête, c'est pénible.
- T'es raide dingue de moi, c'est pour ça.
- Hey !

Danielle se détache légèrement pour me taper l'épaule avec sa main. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre.

- Tu fais quoi ce soir ?
- Ce soir ? répète-t-elle. Laissez-moi réfléchir....
- Je passe te chercher à vingt heures ? la coupé-je, sans même lui laisser le temps de répondre.
- Un rencard ?
- Peut-être...

Un grand sourire s'empare de son visage. Ses magnifique yeux bleus m'observent avec tendresse.

- Prépare des affaires pour la nuit.
- Pour la nuit ? On va où ?
- Tu verras bien...

Je me détache d'elle afin de rejoindre l'encadrement de la porte.

- Tu pars déjà ?
- T'as vu comment t'es habillé ? Tu veux que je craque, c'est ça ? Je croyais qu'on était censé prendre notre temps ?

Danielle se contente de sourire davantage à ma réplique quand je me dirige vers la sortie.

Décidément, la soirée s'annonce incroyable...

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