Chapitre 246 🖋

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Narration Ken :

L'heure sur le four, affiche neuf heures quarante sept. Diabi doit certainement m'attendre au stud mais peut-importe, je trouverais bien une excuse. Mon regard se pose discrètement sur elle. Pour être honnête, je ne sais pas quoi penser de la situation. Est-ce que tout ça est bien ? Est-ce que tout ça est mal ? Je me sens pris entre deux eaux.

La fille qui est là, devant moi, c'est la fille qui hante mon esprit depuis des mois. Elle est belle, intelligente, sensible, amusante, le genre de fille qui vous piques en deux-deux. Au fond, j'ai jamais réussi à la détester, même après notre rupture. D'ailleurs c'est en partie grâce à elle que j'ai retrouvé l'inspiration. Écrire des sons pour extérioriser mes sentiments, voilà ce que je sais faire de mieux. Avec le temps, je réalise qu'elle est bien plus importante pour moi que je ne le pensais. J'ai fait mon possible pour essayer de l'oublier, je voulais tourner la page définitivement mais j'ai compris que tout ça est impossible. Elle est encrée en moi.

Ce matin, la fille qui a déserté ma vie durant huit long mois est là, chez moi, dans ma cuisine, une tasse de café à la main et je la regarde sans un mot.


FLASH BACK

- Tiens, j'ai tout rassemblé là dedans.

Je sors de mon dressing et tends un cabas de couleur noir à Danielle. Ce dernier contient des vêtements et des produits de beauté que j'ai retrouvé et rassemblé, après son départ pour l'Italie.

- Oh... Tu ne les as pas rangé à la cave ?

Sa pique me fait sourire.

- Tu fais allusion à Karidja ?
- C'est pas mon genre, dit-elle en s'assaillant sur le rebord de mon lit, un sourire au coin des lèvres.
- Arrête t'es la pire ! rétorqué-je, d'un ton léger.

Je prends place à côté d'elle et là tape doucement à l'aide de mon oreiller, ce qui l'a fait rire.

- Moi ? La pire ? Fais gaffe Samaras, ça peut partir en baston !

Elle agite ses poings tout en restant sur sa garde, ce qui me pousse à sourire davantage. Mes yeux ne la lâche pas du regard, ce qui la met aussitôt mal à l'aise.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-elle.
- Tu sais quand t'es partie, j'ai coupé les ponts avec Karidja, avoué-je.

Danielle m'observe silencieuse, sans doute surprise que j'aborde le sujet, après tout ce qu'il s'est passé.

- C'est en partie à cause d'elle si on est plus ensemble et...
- À cause d'elle ? me coupe-t-elle. C'est toi qui a laissé les portes ouverte, Ken !
- Alors tu penses toujours que j'ai joué un jeu avec elle ?
- J'en sais rien...
- Danielle, c'est une amie. Peut-être que j'ai déconné mais je ne voyais pas le mal car pour moi, tu étais la seule avec qui j'avais envie d'être.

Ses yeux s'humidifient à ma réplique quand elle s'allonge sur mon lit afin de fixer le plafond.

- Tu t'es dégonflé.
- Pourquoi ? Parce que j'ai pas voulu te faire des promesses en l'air ? C'est ça ? C'est toi qui t'es dégonflée ! T'as eu peur de souffrir... dis-je en m'allongeant à côté d'elle. Mais tout le monde souffre un jour ou l'autre Dani, tout le monde.
- À l'époque, j'étais pas sûre, je ne voulais pas faire n'importe quoi.
- Et maintenant ? demandé-je.

Je tourne légèrement ma tête vers elle. Ses yeux sont remplis de larmes.

- Et maintenant, je suis encore plus perdue qu'avant, avoue-t-elle.
- T'as peur ?

Elle hoche la tête, silencieuse.

- Pourtant huit mois après t'es encore là, avec moi.
- Dans ton lit en plus, ajoute-t-elle en souriant, tout en essuyant ses joues.
- En plus ! souris-je.

On se regarde un instant quand mon visage se rapproche doucement du siens. J'hésite, un court instant et dépose mes lèvres sur les siennes. Une sensation étrange parcourt mon corps tandis que Danielle répond à mon baiser. Ce dernier est doux, tellement doux que je pourrais rester là des heures. Ses lèvres m'ont manquer et j'ai du mal à m'en décrocher. Pourtant Dani fini par s'éloigner, tout en me fixant avec ses magnifique yeux bleus.

- Tu me manques, avoue-t-elle en chuchotant.
- Tu me manques aussi et j'ai pas envie de te perdre une nouvelle fois.

Je lui dépose un bisou sur le front quand elle vient se blottir contre moi, sans un mot. Au fond, c'est tout ce que je t'entendais de cette soirée... Retrouver la fille dont je suis éperdument amoureux.

FIN DU FLASH BACK :

Danielle est assise face à moi, les yeux rivés sur sa tasse de café. L'ambiance est plutôt étrange. Hier soir, on s'est embrassé avant qu'elle ne s'endorme dans mes bras. Rien de transcendant, pourtant ce baiser a tout chambouler. Cela remet en doute, tout ce qu'il s'est passé durant ces huit derniers mois. Est-ce que cela signifie que tout est redevenu comme avant ? Où est-ce que ce baiser nous a fait comprendre que ça ne servait à rien d'insister ? Je pense qu'elle est perdue et elle n'est pas la seule. Son portable ce met à vibrer, ce qui me coupe dans mes  pensées.

Elle attrape son téléphone afin de répondre à ce qui semble être un message. Je la regarde intrigué quand elle prend la parole :

- C'est Moh, il me demande où je suis.
- Il s'inquiète ?
- J'ai pas l'habitude de découcher, sourit-elle, timidement.
- Tu vas lui dire la vérité ?
- Ça sert à rien de lui mentir.

J'acquiesce quand c'est au tour de mon téléphone de se mettre à sonner. Diabi.

- Tu ne réponds pas ?
- J'ai encore un peu de marge avant qu'il pète les plombs, souris-je.
- Et c'est moi la pire ?

J'élargis mon sourire à sa réplique quand elle se lève afin de récupérer ses affaires sur le canapé.

- Tu t'en vas ?
- T'as un album à terminer Samaras.

Elle s'avance vers moi et me dépose un bisou sur la joue.

- C'est ça ton excuse ? souris-je.
- Tu me remercieras plus tard !

Elle me lâche un clin d'œil avant de se dirigeait vers la sortie. Décidément, cette soirée me laisse toujours autant dans le flou...


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Égérie (Partie II)Onde histórias criam vida. Descubra agora