FR | Une rencontre qu'elle n'oubliera jamais | ᴄʜɪʟᴜᴍɪ

1 - La lettre

Lumine venait de se réveiller autour du feu, désormais éteint, du camp de fortune qu'elle avait installé au pied d'un arbre avant de s'endormir, non loin de la ville de Mondstadt. Toujours étourdie peu de temps après son réveil, elle entendit le pop que fit Paimon en apparaissant devant elle alors qu'elle s'étirait et bâillait à s'en décrocher la mâchoire.

Le Voyageur, depuis qu'elle avait commencé à voyager avec la petite fée, avait été obligée de s'habituer aux incessants va-et-vient de cette pixie entre le monde réel à ses côtés, et une sorte d'univers parallèle dans lequel elle pouvait aller. Très pratique pour se cacher quand il y avait des monstres autour, ou même pour dormir, mais au grand regret de Lumine qui se sentait abandonnée par son compagnon de fortune à chaque début de combat. Enfin, elle ne pouvait lui en tenir rigueur étant donné son manque total d'utilité dans ce genre de situation...

Toutefois, son esprit à peine réveillé n'eut pas le temps de se questionner à nouveau sur l'un des innombrables mystères composant l'existence même de Paimon parce que cette dernière n'attendit pas longtemps avant de l'interrompre dans sa réflexion.

« Bonjour, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir mang— faire aujourd'hui ? »

La petite fée ne perdit pas de temps pour se reprendre avant que son amie ne détecte qu'elle parlait encore de nourriture... même si cela n'échappa pas à Lumine. Réprimant un soupir tant d'amusement que d'exaspération, Lumine se leva tout en finissant de s'étirer.

« Allons voir Catherine pour avoir des quêtes journalières, ça nous permettra d'obtenir quelques moras. »

Sachant pertinemment que ce n'était pas la réponse que la pixie espérait, mais ne résistant pas à l'envie d'embêter Paimon, Lumine étouffa un ricanement en voyant la mine peu enjouée de son compagnon. Décidant d'arrêter de chambrer son amie, la jeune femme se décida finalement à ajouter ce que la pixie espérait entendre.

« Et si tu veux on peut même aller manger des toasts du pêcheur au Bon Chass—

— Dépêche-toi, Paimon a une faim de loup ! » la coupa la fée volante avant même qu'elle ne finisse sa phrase.

Cette dernière avait des étoiles scintillantes au fond de ses yeux, preuve incontestable de son amour pour son hobby préféré : manger. Trépignant d'impatience en attendant Lumine, cette dernière regarda l'expression affamée de son compagnon volant avant de lui emboîter le pas en direction de la ville —après avoir défait le camp au préalable.

Mondstadt était une ville bâtie sur une île dont la seule entrée était desservie par un pont. Elle était complètement encerclée de remparts en pierre style château fort, et caractérisée par ses moulins à vent, la magnifique cathédrale prônant au sommet de la colline au centre, et surtout par la statue géante d'un ange au pied de la cathédrale, censée représenter l'Archon Anémo, véritable symbole de la liberté qu'il avait insufflé dans son pays.

En rentrant dans la ville, le garde posté à l'entrée la salua d'un hochement de tête, qu'elle lui rendit avec un sourire. Quelques mètres plus loin, elle salua une silhouette tout de rouge vêtue avec un nœud rouge sur le haut de sa tête brune. Il s'agissait d'Amber, une éclaireuse de l'Ordre, qui était en train de courir partout, tel un lapin, certainement pour remplir une quête. Elle ne s'arrêta que deux pauvres secondes pour les gratifier d'un sourire, avant de se remettre en route comme si sa vie en dépendait.

Paimon et Lumine montèrent les marches et se rendirent au Bon Chasseur pour commander ces fameux toasts du pêcheur. À chaque pas qu'elles faisaient en direction du comptoir pour commander leur repas, une montée d'adrénaline affluait en Lumine. C'était l'heure. L'heure de se battre, l'heure de frapper. À la seconde où la gérante du restaurant les accueillit avec un entrain naturel, Lumine commanda deux toasts du pêcheur avec la rapidité d'une étoile filante dans le ciel. Mission accomplie. Le pire avait été évité. Paimon avait à peine eu le temps d'ouvrir la bouche que la gérante acceptait la monnaie tendue par Lumine.