FR | Une rencontre qu'elle n'oubliera jamais | ᴄʜɪʟᴜᴍɪ

13 - Confession

Lumine se réveilla très tôt, bien avant que le soleil ne se lève. Les deux comparses avaient rendez-vous à l'aube avec Zhongli, donc le seul moment où la jeune femme pouvait échapper à la surveillance de la petite fée était pendant que la nuit noire régnait encore. La veille, quand son ami lui avait transmis le message de Childe, elle était persuadée qu'il serait à la plage. Mais, sur le coup, elle ne s'était pas posée la question de savoir quand il y serait. Forte de son intuition qu'il y serait tôt ce matin, le Voyageur décida de se lever et de se préparer, bien qu'étant toujours fatiguée par la courte nuit qu'elle venait de faire.

Quand elle fut prête à partir, elle vérifia dans la chambre si Paimon n'était pas apparue, puis sortit à l'extérieur sans faire de bruit alors même que son compagnon volant ne l'entendait pas depuis son monde privé sauf si elle criait son nom selon ce qu'elle avait constaté.

À peine avait-elle mis les pieds dehors qu'elle fut assaillie par le froid mordant et la brise glaciale. Les températures s'étaient bien rafraîchies depuis ses dernières escapades à l'insu de Paimon, et elle regretta aussitôt de ne pas s'être habillée plus chaudement. Elle avait une écharpe autour du cou, mais elle ne lui tenait pas du tout chaud, et pour cause, elle ne lui couvrait même pas le haut des épaules.

Ne voulant pas retourner se changer et perdre ainsi du temps inutilement, elle décida de courir jusqu'à la plage pour se réchauffer. À une allure de jogging, Lumine commença donc à traverser la ville, qui malgré l'heure matinale et la nuit noire, commençait peu à peu à s'animer. Elle entendait les pêcheurs au loin se préparer pour leur tournée en astiquant leur bateau et vérifiant leur matériel, les marchands qui faisaient l'inventaire de leurs stocks reçus il y a peu, les chefs cuisiniers préparant en avance leurs repas pour l'affluence à prévoir à l'heure du petit-déjeuner, et les Millelithes faisant leur ronde habituelle pour vérifier que tout se passait bien dans la ville. Peu à peu, à mesure qu'elle s'éloignait de la ville, l'agitation matinale céda la place au silence seulement troublé par le bruit du vent s'engouffrant dans les arbres et faisant frémir leurs feuilles, libérant une immensité de sons apaisants.

Une fois arrivée à la plage, le vent était d'autant plus fort, glaçant Lumine jusqu'aux os. Tout son corps la suppliait de faire demi-tour, de rentrer dans sa chambre et de s'emmitoufler dans sa couette jusqu'à ce que Paimon se réveille, mais elle l'ignora. Elle aurait tout le temps de réfléchir une autre fois, seule dans sa chambre au chaud, mais à cet instant précis, il lui fallait voir Childe pour comprendre.

Les derniers temps passés avec lui semblaient avoir quelque chose de nouveau et de rafraîchissant qu'elle n'avait jamais remarqué au début où ils se connaissaient à peine. Elle avait l'impression que ses sourires s'agrandissaient, que ses rires étaient beaucoup plus empreints de joie qu'auparavant, et que le nombre de regards en coin qu'il lui jetait s'accentuait. Même dans leurs chamailleries, elle avait l'impression que l'atmosphère les entourant avait subtilement changée, ajoutant un petit elle-ne-savait-quoi qui rendait le temps passé avec lui bien plus agréable, —quand bien même la discussion porterait sur le comportement enfantin, borné ou même moqueur de Childe.

Il s'agissait précisément de cet ingrédient secret, qui semblait naître entre eux, que Lumine voulait découvrir. Peut-être était-elle devenue complètement parano et que toutes ces impressions n'étaient qu'illusoire, ou alors, et c'était précisément ce dont elle voulait s'assurer, peut-être qu'il y avait bien un renouveau en poupe entre eux qu'elle n'était pas la seule à sentir, et peut-être même qu'il s'agissait de cela dont il souhaitait parler. Dans tous les cas, elle voulait savoir.

Elle voulait savoir pourquoi Childe lui avait demandé de venir.

Elle voulait savoir pourquoi Zhongli avait dit qu'il était frustré.