FR | Une rencontre qu'elle n'oubliera jamais | ᴄʜɪʟᴜᴍɪ

38 - La descente aux enfers

Le traître et le Voyageur se trouvaient dans leur voiture, juste devant la maison de Childe. Ils étaient tous deux immobiles et silencieux alors qu'ils fixaient le petit chalet. Du moins, c'était le cas du jeune homme. Lumine quant à elle observait justement les traits du visage de celui qu'elle aimait et sa posture.

Il s'était dressé comme un ouragan impétueux devant celle qui lui avait donné un but dans la vie après être revenu physiquement indemne de l'Abysse, a contrario de son esprit. Et désormais qu'il avait trahi et qu'il était recherché, cela signifiait qu'il était un danger ambulant partout où il allait, ce qui incluait sa famille.

Rien que chacune des expériences composant sa vie prise individuellement serait bien assez pour briser complètement une personne, alors imaginer que Childe supporte le poids d'absolument tout cela sur ses épaules venait à questionner sa véritable nature d'être humain. Il était exceptionnel, fort, doué et courageux, mais il n'en restait pas moins une personne douée de sensibilité.

Sans qu'il n'ait besoin de l'exprimer, Lumine sentait bien qu'il était au bord de l'implosion. Toute sa vie avait volé en éclat : il ne pourra certainement plus revoir sa famille, son pays, sa souveraine, et tout cela pour au final finir par mettre les pieds dans l'Abysse qui l'avait traumatisé. Au vu de la situation, il était tout à fait normal qu'il ait les mains qui tremblent comme une feuille ballottée par le vent et qu'il passe un temps infini à se décider s'il devait faire ses adieux à sa famille ou non.

Lumine aurait aimé lui dire des paroles réconfortantes, lui assurer que tout se passera bien, ou même seulement lui laisser du temps pour mettre de l'ordre dans son esprit, mais ils n'en avaient pas le temps. S'ils s'attardaient trop, leurs poursuivants les rattraperaient.

« Ajax... »

Ce dernier tourna son regard empli d'une souffrance telle qu'elle se demandait comment il avait encore assez de force pour ne pas finir en larmes.

« J'aimerais t'accorder plus de temps, mais on en manque cruellement... Je serai à tes côtés. »

Devant ce semblant de réconfort, Childe hocha lentement la tête avant d'ouvrir la portière. Une fois planté comme un piquet devant la porte d'entrée, l'ex-membre des Fatui prit une grande inspiration pour remettre une joyeuse façade sur son visage, puis porta la main à la poignée.

C'est parti.

« On est rentrés ! » cria Childe dans toute la maison. Le couple s'arrêta dans l'entrée après avoir refermé la porte derrière eux, ne se déchaussant pas et ne s'engouffrant pas plus loin dans la maison étant donné qu'ils devaient partir d'ici très peu de temps.

Aussitôt après, sa mère s'approcha.

« Oh vous êtes de retour ! Ne restez pas plantés là enfin !

— Maman, on doit repartir. Une affaire urgente est tombée donc on doit déjà quitter la maison. »

La voix de Childe était contrôlée et semblable à ce qu'elle était d'habitude, mais pas assez pour qu'une mère ne le remarque pas. Cette dernière fronça les sourcils, mais elle ne releva pas, se contentant d'appeler toute la maisonnée pour leur dire au revoir.

« Quoiii ?! Déjàààà ?! Mais vous êtes même pas restés longtemps ! » râla Teucer alors qu'il s'approchait du couple.

Childe posa une main sur sa tête et s'agenouilla pour le prendre dans ses bras. Teucer sembla légèrement surpris par ce geste, mais il lui rendit tout de même son câlin. Quand il s'écarta, Childe lui souriait. Mais ce sourire n'était que l'ombre de ce qu'il était habituellement.