Rogue || A/B/O universe √ (French Translation)

Poor little alpha

Louis est debout. Non, Louis marche. Louis marche et ça ne fait pas mal ! Ou plutôt, ça fait mal, mais c'est supportable, ce qui est bien mieux que le jour précédent.

Quand Olivia entre dans la cabine d'infirmerie, l'oméga fait les cent pas en boitant légèrement, testant sa nouvelle mobilité. Elle hausse les sourcils de surprise, ne pensant pas que le remède aurait agi si vite. Il faut un moment à Louis pour remarquer sa présence, sans arrêter son exercice.

"Bonjour Oliv' ! Regarde ! Ma jambe est complètement guérie ! C'est un miracle !", l'énergie qui se dégage de l'oméga se heurte aux cernes sous ses yeux. Olivia sourit dans l'espoir de cacher le creux d'inquiétude grandissant dans son estomac.

"Je peux voir ça. Je peux quand même vérifier pour être sûre ?"

Haletant, Louis acquiesce et s'assoit sur le lit en relevant sa jambe. Il prend le verre d'eau sur sa table de nuit pour étancher sa soif pendant qu'Olivia défait les bandages, fronçant les sourcils. Olivia est surprise que l'oméga puisse mettre du poids dessus.

"Eh bien, c'est un peu mieux qu'hier, mais ce n'est pas encore vraiment guéri. Ça ne fait pas encore mal ?"

Louis hausse les épaules, tout en continuant à avaler son eau. Ça pique, bien sûr, mais il a dû faire face à bien pire dans le passé.

"Je pense que je vais mettre un peu plus de pommade dessus, juste pour m'assurer que l'infection est totalement partie."

Louis acquiesce distraitement tout en regardant Olivia qui récupère la substance crémeuse dans l'armoire fermée. Une pommade antibactérienne est une chose sacrément pratique à posséder. Dieu sait à quel point il aurait eu besoin de ce produit miracle dans le passé.

"Ok, c'est fait." Olivia se lève pour remettre le précieux remède dans l'armoire. "Fais juste attention et ne te surmène pas trop". Après avoir verrouillé la petite porte, elle fourre la clé dans la poche de sa blouse. Louis sourit.

"Ne t'inquiète pas pour moi Oliv'. Tu as fait du bon travail. Je vais très bien, regarde."

Il met tout son poids sur sa mauvaise jambe et se prépare à sauter. "Louis, ne fais pas ça !" La doctoresse, alarmée par cette dangereuse démonstration, se précipite à ses côtés juste au moment où la jambe de Louis touche le sol, il gémit et tente de retrouver son équilibre en s'appuyant lourdement sur Olivia. "Argh" Putain, ça fait vraiment mal.

"Louis, pourquoi as-tu fait ça ?"

"Stupide." Il réussit entre des dents serrées, retenant sa respiration et attendant que la douleur s'estompe. Ce n'est pas un mensonge complet. Il lâche l'épaule d'Olivia et s'assoit sur le lit, cachant rapidement le morceau d'argent nouvellement acquis dans les draps froissés.

Le regard d'Olivia suffit à le gronder et Louis n'attend pas qu'elle le fasse verbalement. Il lève les bras en signe de défaite.

"Je suis désolé, je suis désolé. Je sais. Je vais y aller doucement à partir de maintenant."

L'alpha secoue la tête, incrédule. Elle n'a jamais rencontré un oméga aussi audacieux.

"Aussi, essaye de dormir un peu. As-tu dormi la nuit dernière ?"

Louis hausse les épaules en guise de réponse. Pourquoi s'en soucierait-elle ? Cet endroit est bizarre. L'oméga tousse maladroitement sous le regard scrutateur.

"Je crois que j'entends un patient crier dans une autre pièce, tu devrais probablement t'en occuper".

Olivia soupire et secoue la tête, choisissant de ne pas le pousser plus loin.

"Bien sûr, je m'en occupe. Passe une bonne journée Louis. Oh et fais une sieste."

Dès qu'elle ferme la porte, Louis se force à s'allonger sur le lit et à compter jusqu'à cent, pour s'assurer qu'elle ne reviendra pas. Il se lève ensuite vers l'armoire et l'ouvre en utilisant la clé qu'il a récupérée sans effort dans la poche d'Olivia. Au milieu de nombreuses pilules et crèmes, se trouve l'objet désiré. Le problème, c'est qu'il est unique en son genre. Prendre le pot entier serait trop évident, j'ai besoin d'un récipient vide.

"récipient... récipient", marmonne-t-il en regardant dans la pièce. Ne trouvant rien d'utile, il retourne à l'armoire. Il décide de verser un des flacons d'analgésiques dans un espace plus petit et caché de son propre sac, les analgésiques sont toujours pratiques de toute façon. Il procède au transfert d'autant de pommade qu'il peut dans le flacon maintenant vide sans que cela soit trop visible. La pommade remise en place et l'armoire verrouillée, il jette la clé sur le sol où Olivia s'était précipitée pour l'aider plus tôt. Avec un peu de chance, elle pensera l'avoir fait tomber. Il envisage de garder la clé pour poursuivre sa cachette plus tard, mais ce serait un plus grand risque et il suppose qu'il aura de nombreuses occasions de voler du matériel médical pendant son séjour. De plus, la serrure de l'armoire n'a pas l'air trop difficile à forcer. Il doit juste être prudent s'il ne veut pas être expulsé plus tôt.

Heureux d'être à nouveau sur pied, malgré un léger boitillement, Louis décide d'explorer le quartier général comme il se doit. Sac à dos serré sur ses épaules, il se sent comme un enfant dans un magasin de bonbons. Il a treize jours pour remplir son sac de l'essentiel dont il aurait désespérément besoin pour traverser vers les Terres de l'Est et il n'a probablement même pas besoin de s'aventurer hors du quartier général pour le faire, tant l'endroit est immense. Alors qu'il se promène dehors, que tout le monde le salue poliment, il se demande vaguement s'ils lui donneraient tout ce dont il a besoin s'il le demandait simplement. Il écarte rapidement l'idée, incertain de l'honnêteté de la meute, pensant qu'il pourrait y avoir un aspect qu'il n'a pas encore vu dans cette étrange gentillesse ambiante.

Il décide de prendre son temps et de surveiller ses arrières tout en surveillant le périmètre. Il serait prudent de ne rien voler d'autre pour le moment. À moins qu'une occasion trop belle pour être manquée ne se présente. Il n'est qu'un loup-garou après tout.

---

En naviguant dans la zone, il se rend compte que la maison principale et l'hôpital sont au centre de ce qui ressemble à une petite ville bourdonnant de gens sous forme humaine ou sous forme de loup qui vaquent à leurs occupations. Des magasins, des centres de services, des maisons, Louis est tellement dans tous ses états qu'il ne peut même pas encore penser à voler quoi que ce soit. Il commence à penser que le quartier général de Styles est le plus grand qui existe, et pas seulement le plus grand que Louis ait jamais vu.

Plus il marche, cependant, plus il est conscient d'une odeur persistante. Une odeur qui semble le poursuivre partout où il va. Une odeur de tabac mélangée à du pin et... de la cannelle peut-être ? Une épice en quelque sorte. C'est difficile à discerner parmi les nombreuses odeurs qui se dégagent de l'environnement animé, mais grâce à des circonstances difficiles, le nez de Louis est devenu plus précis que la moyenne au fil des ans et il est presque certain à ce stade qu'un alpha le suit. Il serait logique qu'ils aient décidé de le faire suivre. Louis ne se ferait pas confiance non plus. C'est une chance que je n'ai pas encore volé quelque chose à l'air libre.

L'alpha ne le suit pas de très près non plus. D'après ce que l'oméga peut déceler à l'odeur seulement, il garde une bonne distance et semble plutôt adéquat dans son travail actuel. Louis sourit. Ça va être amusant.

Pas très loin, sur sa droite, il aperçoit une boutique de fleuriste. Parfait. Il attend d'être juste à côté, fait un virage serré et entre, repérant immédiatement une porte arrière. Quelle chance. L'odeur du tabac n'est toujours pas entrée. Bien. Il sait que sa propre odeur est plutôt florale, donc si l'odorat de l'Alpha est moyen, tout ce qu'il a à faire est de se cacher derrière les compositions les plus hautes et les autres Omégas qui sentent un peu comme lui jusqu'à ce qu'il ressorte par la porte de derrière. Facile.

Une fois qu'il est de retour à l'extérieur, il prend quelques virages serrés dans des rues plus petites pour s'assurer qu'il a perdu la filature pour de bon. C'est avec un nouvel élan dans sa démarche et un sourire satisfait qu'il continue sa promenade plus qu'agréable dans les jardins. Pauvre petit alpha, il aura plus de chance la prochaine fois.