James Scott & la toxico [TERMINEE]

Chapitre 4: La peur

Je revois ce sang. Son sang. J'entends encore le bruit de la balle quitter le canon avant de se loger dans son corps. Je veux sortir de ce cauchemar ! Je ne veux plus revoir cette image dans mon esprit. Je regarde l'homme qui l'a abattu. Il me regarde à son tour, l'arme pointée dans ma direction. La balle traverse l'air, se logeant dans le cœur.

Je me réveille en sursaut, la main sur le cœur, les joues inondées de larmes. La respiration saccadée, je tente de reprendre mes esprits. C'était juste un mauvais rêve.

-Tu te réveilles enfin.

Cette voix. Je tourne rapidement la tête vers lui. Il est à seulement quelques mètres de moi. Ses yeux me fixent avec tellement de noirceur qu'un frisson me parcourt tout le corps. Son arme à la main me fait tressaillir, provoquant des tremblements dans tout mon corps que je ne peux contrôler.

Il diminue la distance entre nous en s'approchant de moi. Je me redresse dans le canapé miteux où j'ai dormi, cherchant du regard une issue.

-Tu pensais réellement que je ne te retrouverais pas ?

-Ne vous approchez pas de moi.

-Tu es naïve, petite. Je ne compte pas te laisser tranquille tant que tu n'auras pas remboursé ta dette, alors suis-moi sans discuter.

Je me lève du canapé aussi vite que je le peux, le contournant. Mais avant que je ne puisse faire un pas de plus, je sens mes cheveux se faire tirer avec force en arrière. Perdant l'équilibre, mon crâne se cogne contre le sol de cette maison à l'abandon. Je serre les dents, fermant les yeux fasse à cette douleur. Mais, cette douleur n'est rien comparé à celle qui vient de me foudroyer le ventre. Je tourne sur le côté, me recroquevillant sur moi-même. Un cri de douleur sort de mes lèvres quand un deuxième coup de pied rentre en contact avec mon ventre. Puis un troisième, un quatrième. J'ai beau le supplier d'arrêter, il continue, immobilisant mon corps sur le sol.

Je suis à deux doigts de perdre connaissance quand il arrête enfin. Rien que le fait de respirer me fait atrocement mal. Je ne peux plus retenir mes larmes qui s'écrasent à présent sur le sol. J'ai entouré mes bras autour de mon ventre, mais ça ne l'a pas empêché de continuer. La vision floutée, j'arrive seulement à voir sa silhouette se baisser près de moi.

-Je t'ai pourtant dit de me suivre sans discuter.

Je ne réponds rien, incapable de prononcer une seule parole par mes sanglots.

Je le sens se saisir de mes poignets avant de les sentir se serrer petit à petit. La peur s'engouffre à l'intérieur de moi, elle ne veut pas me quitter. Il me relève sur mes jambes en me tenant fermement par le bras. J'arrive à peine à tenir debout. S'il me lâche, je tomberais sans rien pouvoir faire.

-Tu as bien couru jusqu'ici, alors tu peux bien marcher jusqu'à la voiture.

Je reste immobile ne voulant pas le suivre, le corps tétanisé par la peur. Mais quand son corps s'active pour sortir de cette maison, le mien le suit parce que sa poigne sur mon bras m'oblige à avancer. J'aimerais avoir la force de résister, mais après ce qu'il vient de me faire, je ne peux plus rien tenter. Je suis contrainte de le suivre.

Nous sortons de la maison, le soleil s'élève à peine dans le ciel. Sortant les clés de sa poche, il déverrouille sa Range Rover avant d'ouvrir la portière arrière, me forçant à rentrer à l'intérieur. La douleur dans mon ventre me force à m'allonger sur la banquette arrière. La portière claque me faisant sursauter à nouveau. Il rentre quelques secondes plus tard, allumant le moteur avant de démarrer.